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couvmeurtresaumanoirAujourd’hui, les vieilles dames s’invitent dans le mois anglais. Et il se trouve qu’un roman de Willa Marsh traînait depuis quelque temps dans ma PAL.

Lorsqu’elle rencontre Thomas, Clarissa est immédiatement séduite par son manoir Tudor. Que l’homme soit fraîchement veuf et partage sa demeure avec une fille et deux tantes ne fait pas retomber son enthousiasme. Le mariage est célébré en deux temps trois mouvements. Pour dissiper l’ennui et la déception, qui sont apparues très rapidement aussi, Clarissa accueille sa meilleure amie et se dote d’un amant. Pas un instant elle ne se doute que les deux tantes en tweed ne sont pas étrangères aux péripéties qui rythment sa vie.

De l’auteur, j’avais conservé un bon souvenir, grâce à Amy Wingate. C’est donc pleine de confiance que je m’aventurais dans ce roman aux atours policiers. Or il flirte davantage avec le fantastique qu’avec le polar. Les deux tantes, adeptes de magie noire, trucident les animaux de compagnie du voisinage pour honorer une déesse enveloppée de bien des mystères. Elles manipulent leur petit monde pour se trouver une héritière apte à préserver manoir et savoir-faire ès sorcellerie. En fin de compte, elles sont les personnages clés de l’intrigue, les autres étant cantonnés dans le rôle de pions, Clarissa la première. Le lecteur est un peu balloté entre tous ces protagonistes, ne sachant pas auxquels s’intéresser vraiment, voire s’attacher.

Willa Marsh use également de tour de passe-passe pour mener son intrigue, et les fils sont parfois un peu gros. L’éviction de Clarissa est sans doute la péripétie de trop, à moins que l’irruption de l’héritière providentielle en guise de dénouement ne lui vole la palme du retournement abracadabrantesque. Quant aux meurtres du titre, on les attend longtemps… La faute revient aux traducteurs, qui ont cherché à proposer le roman comme une prolongation du premier paru (Meurtres entre soeurs) et n’ont pas tenu compte de l’original (The Quick and The Dead).

La vieille dame s’est révélée décevante. Si le roman n’est pas totalement raté, il semble bancal. Fort heureusement, il n’est de désappointement qu’un thé ne saurait estomper.

Meurtres au manoir, Willa Marsh, 1999.

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