• About

Le salon de mrs pepys

~ carnet de lecture

Le salon de mrs pepys

Archives de Catégorie: Essais

Les espionnes racontent

19 vendredi Fév 2021

Posted by mrspepys in Essais, Inclassable, Témoignage

≈ 2 Commentaires

Étiquettes

espions, guerre froide, Histoire

Geneviève, Yola, Ludmila, Gabriele, Stella ont été espionnes. Ce ne sont pas vraiment leurs prénoms, mais leurs histoires, racontées par Chloé Aeberhardt, sont véridiques. Sur fond de guerre froide, elles ont œuvré pour leur pays, parfois contre lui. Elles ont embrassé une retraite bien méritée, après un passage par la case prison pour certaines. Elles se livrent volontiers ou se font un peu prier. Le parcours de chacune de ces huit femmes est aussi palpitant que la quête de la journaliste qui a bataillé pour les rencontrer, mais aussi pour obtenir qu’elles lui parlent.

Truffé de références bibliographiques et historiques solides, l’ouvrage se lit comme un roman. Il faut dire que les anecdotes ne manquent pas. Celles qui sont propres à Chloé Aeberhardt, d’abord. Quand elle fait le récit de ses déplacements aux États-Unis ou en Israël. Quand elle brosse le portrait de ses contacts – difficile de ne pas s’attacher à Edmond Béranger, le dandy des services de renseignements.  Quand elle s’agace des fins de non-recevoir ou des tours de passe-passe des as de la communication. Mais le plus croustillant reste la plongée dans le monde secret des espions, qui se déguisent à qui mieux-mieux, trahissent et filent comme ils respirent. Grattent un peu de papier aussi, parce que les femmes peinent malgré tout à s’imposer dans un microcosme masculin, tranquillement misogyne.

Ne nous emballons pas pour autant : c’est de la belle ouvrage, ce recueil de témoignages, mais pas de révolution historique en vue. Une belle synthèse, nourrie de références historiques solides, assurément. Une lecture féminine du renseignement, intelligente. Avant tout un divertissement, cependant – porté à l’écran par Arte dans une série de courts portraits.

Les espionnes racontent, Chloé Aeberhardt, 2017.

Publicité

La Loi de la mer

09 dimanche Déc 2018

Posted by mrspepys in Essais

≈ 4 Commentaires

Étiquettes

ELLE, Famille, Italie, migrations

Pour beaucoup, ce n’est qu’un nom entendu de temps à autre dans les médias, associé à un nombre, prononcé d’un ton funèbre. Davide Enia donne corps à Lampedusa, terre la plus méridionale d’Europe, mais rattachée géologiquement à la plaque africaine.

Loin du pathos habituel quand il est question des migrants tentant la traversée de la Méditerranée, ce texte mêle le récit de ses séjours sur l’île à celui de ses relations avec son  père et son oncle vieillissants. Si la mort est présente, l’auteur met davantage l’accent sur les vivants, les habitants de Lampedusa, les volontaires, les marins et plongeurs, mais aussi les rescapés. Les migrations clandestines ne se limitent pas à des chiffres à Lampedusa, même si certains, qui recensent ceux qu’il a été impossible de sauver, ne peuvent s’oublier. C’est le point de vue des insulaires, aidant comme ils le peuvent les naufragés, qui prime. Avec une élégante retenue et beaucoup de délicatesse, Davide Enia imprime dans l’esprit de son lecteur des images autant que des mots, qui rendent hommage au courage des hommes et des femmes qui s’embarquent avec l’espoir d’accoster en Europe autant qu’à ceux et celles qui les accueillent, les réconfortent et parfois les sauvent in extremis d’un destin funeste.

            La part plus personnelle de l’ouvrage apparaît en filigrane. Elle est une manière de respiration, où se resserrent des liens familiaux. Un fil commun relie néanmoins ces deux aspects, celui de la fragilité de l’être humain, qu’il soit ballotté au gré de son parcours migratoire ou confronté à la douleur plus intime de la maladie. Sur ce rocher, entre Europe et Afrique, Davide Enia regarde triompher les valeurs humanistes.

La loi de la mer, Davide Enia, 2017.

 

Les livres prennent soin de nous

12 samedi Nov 2016

Posted by mrspepys in Essais

≈ 14 Commentaires

Étiquettes

Livres, sortie de PAL

couvlivresprennentsoinLire sur ordonnance. Ainsi pourrait-on présenter la bibliothérapie, qui est au coeur de l’essai de Régine Detambel. Cette discipline, déjà bien ancrée aux Etats-Unis comme au Royaume-Uni, fait une timide percée en France depuis les années 1990. L’auteur s’efforce d’exposer, en une quinzaine de chapitres thématiques, ses bienfaits autant que ses faiblesses et ses contradictions. Elle s’appuie  largement sur les écrits d’autres auteurs (les sources occupent six pages à la fin de l’ouvrage), auxquels elle ajoute son point de vue et son expérience personnelle.

De ce propos assez dense, on retiendra bien quelques idées, notamment que la bibliothérapie peut encore progresser car elle reste largement fondée sur la lecture d’ouvrages de développement personnel, et que la littérature y joue un rôle bien léger, au grand désespoir de l’auteur d’ailleurs. On piochera quelques citations de grands écrivains, dont le rapport aux livres est abondamment évoqué (sans trop de surprises cependant). Pour tout lecteur régulier, cet essai n’apporte toutefois pas grand chose. Il rappelle de grandes idées, voire enfonce des portes ouvertes (l’importance de la lecture avec les enfants, par exemple). Régine Detambel ne parvient pas à rendre aussi passionnante son expérience de lectrice qu’un Alberto Manguel sait le faire.

Ce livre, après une tentative de sortie l’an dernier, végétait dans ma PAL depuis sa publication. Il était temps de l’en extraire, même si ce ne fut pas une lecture aussi plaisante que je l’espérais.

Les livres prennent soin de nous. Pour une bibliothérapie créative., Régine Detambel, 2015.

objectif pal

En bref : Flaubert et Jacqueline de Romilly

23 samedi Juil 2016

Posted by mrspepys in Essais

≈ 10 Commentaires

Étiquettes

en bref, Livres, Voyages

Dans la pile des livres lus en attente d’un billet se trouvaient deux essais attentifs à la langue et à la littérature française. Pour ne pas les laisser plus longtemps en souffrance, je me suis dit qu’il serait aussi bien associés.couvflaubertalamottepiquet

Flaubert à la Motte-Piquet, tout le monde ou presque en a parlé ces derniers mois. Je me suis donc laissé tenter aussi, et c’est lors d’un trajet en transports en commun que je l’ai lu, histoire de rendre la chose plus sympathique. Est-il utile de rappeler le propos du livre ? En deux mots très brefs, pour les quelques uns à ne pas en avoir entendu parler. Pendant près d’un an, Laure Murat a noté les titres des ouvrages lus par des usagers des transports publics, en France comme aux Etats-Unis. Elle a aussi consigné ses impressions. L’ensemble fait près de 80 pages et se lit avec délectation. C’est l’occasion pour les lecteurs compulsifs d’ajouter quelques titres à leur liste d’envies, de porter également un regard différent sur leurs camarades lecteurs dans le train ou le métro quotidien. Comme beaucoup de mes condisciples blogueurs, je me suis régalée.

Flaubert à la Motte-Piquet, Laure Murat, 2015.

couvdanslejardindesmotsPendant plusieurs années, Jacqueline de Romilly a rédigé chaque mois, pour Santé Magazine, une rubrique intitulée « Santé de la langue ». Dans le jardin des mots réunis les chroniques parues entre septembre 1998 et décembre 2006. De nombreux sujets sont abordés, liés aux préoccupations d’une femme très attachée à la richesse de la langue française, mais aussi aux questions de lecteurs. Elle s’intéresse aux étymologies, aux curiosités du français, à ses pièges nombreux. Elle s’inquiète d’évolutions fâcheuses dues à des ajouts mal digérés venus notamment de langues étrangères, ainsi qu’à une maîtrise de plus en plus imparfaite des subtilités d’une langue complexe. Elle s’émerveille aussi des finesses du vocabulaire. Ces courts textes se lisent comme on dégusterait des sucreries. On se prend parfois à hocher la tête d’assentiment, et on retrouve, dans les agacements de l’académicienne, certaines de ses propres impatiences.

Dans le jardin des mots, Jacqueline de Romilly, 2007.

Dictionnaire insolite de la Chine

21 jeudi Juil 2016

Posted by mrspepys in Essais

≈ 2 Commentaires

Étiquettes

éditions Cosmopole, Chine, Voyages

couvdicoinsolitechineC’est une collection que j’apprécie beaucoup, non seulement pour ses jolies couvertures, mais aussi en raison de contenus à la fois vulgarisateurs et précis, construits et humoristiques. Après la Belgique, c’est la Chine que je viens d’explorer.

Ce petit dictionnaire suit une organisation thématique, subdivisée de manière alphabétique. De la vie quotidienne aux coutumes plus ou moins traditionnelles, en passant par le tourisme ou la nourriture, bien des aspects de la Chine sont présentés. On retrouve des passages obligés, comme le canard laqué, la place Tien’anmen, le panda ou le vélo, mais l’auteur propose aussi des entrées plus insolites comme les petits métiers, le sport ou le silence.

Les connaisseurs reconnaîtront leurs expériences de la Chine, et les novices (dont je fais encore partie) apprendront certains détails fort utiles, notamment s’ils préparent un séjour dans l’Empire du Milieu (ce qui me fait de plus en plus rêver). Les articles sont de longueur variée, mais ne dépassent guère une page pour les plus développés. Pour les plus pressés des lecteurs, un abécédaire est présent dans les dernières pages. Et pour les plus curieux, une bibliographie et une filmographie sont aussi proposées.

Voici encore un fort bel exemple de la qualité de cette collection éditée par Cosmopole. Deux autres titres attendent patiemment dans ma PAL. Et je crains qu’il ne faille faire un peu de place sur les rayonnages de la bibliothèque pour ajouter d’autres de ces dictionnaires…

Dictionnaire insolite de la Chine, Nathalie Martin, 2011.

L’Enfant dans la Tamise

22 vendredi Avr 2016

Posted by mrspepys in Essais

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

Afrique, Découvertes, ELLE, Londres

couvenfantdanslatamiseA l’automne 2001, le corps d’un jeune garçon est repêché dans la Tamise. Il a subi des mutilations qui laissent penser à un meurtre rituel. Richard Hoskins, professeur spécialiste des religions d’Afrique, est mis à contribution par Scotland Yard. Lorsqu’il émet ses premiers avis sur cette affaire, il est loin de penser qu’elle va faire de lui un expert dans le domaine et réveiller des souvenirs qu’il s’efforçait de tenir à distance.

Le sous-titre (« Meurtres rituels et sorcellerie au cœur de Londres aujourd’hui) et la quatrième de couverture ne m’ont pas vraiment emballée. C’est donc avec réticence que j’ai entamé le dernier document de la sélection. Après une cinquantaine de pages toutefois, grâce à un style assez sobre, qui n’empêche pas l’auteur de partager ses impressions et ses sentiments, le charme a commencé à agir.

Non seulement le mystère qui entoure la découvert d’un cadavre d’enfant dans la Tamise pique la curiosité (on aimerait bien savoir si l’enquête aboutit), mais le parcours de l’auteur, qui se retrouve un peu expert malgré lui, suscite l’intérêt. C’est un subtil équilibre auquel aboutit cet ouvrage, où vies professionnelle et personnelle se nourrissent l’une l’autre. Le propos est en lui-même stupéfiant, car il est difficile d’imaginer que des pratiques aussi brutales que ces exorcismes soient pratiquées avec le consentement des familles. Le poids des superstitions et l’emprise de certaines Eglises sont décrits avec une grande clarté, sans jugement de valeur.

Au-delà des investigations de Richard Hoskins, c’est sa relation avec l’Afrique, et en particulier le Congo, qu’il est passionnant de découvrir. Si, au terme de chaque voyage, il se jure de ne pas remettre les pieds dans ce pays, sa connaissance du territoire comme de la culture font de lui la personne idéale pour mener à bien les missions qui lui sont proposées.  Le portrait qu’il dresse du Congo est aussi inquiétant que l’indifférence avec laquelle est le pays est considéré.

Cet ouvrage s’est finalement révélé instructif et passionnant, et il encourage à se renseigner davantage sur un sujet plutôt méconnu.

Gertrude Bell

27 dimanche Mar 2016

Posted by mrspepys in Essais

≈ 8 Commentaires

Étiquettes

Arts, biographie, Histoire, Voyages

couvgertrudebellLes biographies de femmes se suivent, mais ne se ressemblent pas dans la sélection du Grand Prix ELLE des lectrices. Il faut bien dire que Gertrude Bell, née en 1868, dans une famille de la grande bourgeoisie industrielle, a vécu pour elle, et non dans l’ombre des hommes qui, pourtant, dominaient largement la société victorienne.

Dès l’enfance, son caractère bien trempé lui permet d’oser bien plus que d’autres filles de son âge. Elle n’est cependant ni un garçon manqué ni une sauvageonne. Assimilant les règles de bienséance que lui inculque sa belle-mère, elle maîtrise l’art de se briller en société. Inscrite parmi les premières à l’université, dont elle sort diplômée en histoire (malgré les professeurs qui exigent que les demoiselles suivent leurs cours en leur tournant le dos…), elle sait aussi tenir salon dans une  chambre d’étudiante décorée avec soin.

Sa culture et son intérêt non dissimulé pour la politique ne font toutefois pas de Gertrude Bell une candidate idéale pour le mariage. Et les rares hommes capables d’apprécier à leur juste valeur ses qualités ne conviennent pas à sa famille ou sont déjà engagés par ailleurs. La jeune femme s’investit donc tout entière dans les voyages, notamment au Moyen Orient, qu’elle parcourt accompagnée uniquement d’une équipe d’hommes qu’elle choisit pour leur sagacité, et d’une gouvernante. Elle explore le désert, se fait un temps archéologue. Quelle que soit la rudesse des lieux, Gertrude Belle met un point d’honneur à rester féminine et à la mode, mais également à conserver un confort minimum. Cette femme aussi intelligente qu’excentrique gagne rapidement le surnom de Khatun, la reine du désert. Et quand survient la Grande Guerre, sa connaissance précise d’une région clé dans la lutte contre l’empire ottoman en fait un agent secret, dont Lawrence d’Arabie reconnaît la valeur et l’importance.

Avec cette biographie très documentée, Christel Mouchard propose un document de qualité. La personnalité de Gertrude Bell est cernée grâce à son abondante correspondance, et le contexte historique est présenté avec soin. On en apprend autant sur Gertrude Bell que sur le Moyen Orient du début du XXe siècle. Le ton est sobre, évitant que le personnage soit caricaturé. Difficile de ne pas être séduit par Gertrude Bell, et ce même si ses faiblesses et ses erreurs ne sont pas occultées. Ce fut une femme d’une incroyable modernité, entravée par le carcan de règles sociales encore largement misogynes. Un personnage rejeté dans l’ombre par des ambitions masculines autant que par la négligence des historiens. L’oeuvre de Christel Mouchard permet en somme de réparer cet oubli, sans pour autant tomber dans le travers d’un féminisme outrancier.

Gertrude Bell, Archéologue, aventurière, agent secret., Christel Mouchard, 2015.

Lucie Dreyfus – la femme du capitaine

22 lundi Fév 2016

Posted by mrspepys in Essais

≈ 3 Commentaires

Étiquettes

biographie, ELLE, Famille, Histoire

couvluciedreyfusL’affaire Dreyfus est un sujet sur lequel maints ouvrages ont été écrits. Elisabeth Weissman le reconnaît en introduction, mais elle précise aussi que l’épouse du capitaine n’a guère été mise à l’honneur. S’appuyant sur des documents personnels, comme sa correspondance avec Hélène Naville, elle cherche à proposer un nouvel éclairage sur l’affaire qui a ébranlé la République naissante, celui des gender studies.

Le projet est de prime abord intéressant, d’autant plus que le livre s’ouvre sur des reproductions de lettres écrites par Lucie Dreyfus. Toutefois, au bout de quelques pages, deux éléments viennent réfréner l’enthousiasme. Le texte, dans un premier temps, est plombé par des justifications très nombreuses de l’auteur, qui semble craindre que le lecteur ne la suive pas. Ces interventions créent comme une pesanteur et ralentissent la lecture.

Le deuxième bémol est que, au fil de ces quelque trois cents pages, il est surtout question d’Alfred, de ses procès, de ses conditions de détention, et ainsi Lucie passe souvent au second plan. Certes son soutien indéfectible, habilement resitué dans le contexte de la Belle Epoque, est mis en exergue, mais l’essentiel de l’ouvrage revient à raconter une affaire qui a déjà été décrite par d’autres. Le plus étrange est d’ailleurs que, pour faire le récit des différentes étapes de l’affaire Dreyfus, Elisabeth Weissman emprunte beaucoup à d’autres auteurs, qu’elle cite fréquemment, comme Joseph Reinach par exemple.

Le destin de Lucie Dreyfus est assez exceptionnel, car il est lié à celui de son époux. Mais il n’est pas certain qu’il fut assez riche pour nourrir un ouvrage entier, sans répéter une histoire qui a été narrée à de nombreuses occasions.

Lucie Dreyfus. La femme du capitaine, Elisabeth Weissman, 2015.

Mille et un morceaux

10 dimanche Jan 2016

Posted by mrspepys in Essais

≈ 2 Commentaires

Étiquettes

biographie, ELLE, théâtre

couvmilleteunmorceauxUne jolie couverture, un titre alléchant et près de cinq cents pages au compteur : l’autobiographie de Jean-Michel Ribes est, de prime abord, intrigante, surtout quand on ne connaît pas bien l’homme. Mais dès les premières pages, le lecteur est embarqué, captivé par ces tranches de vie, servies sans souci de chronologie.

L’humour, l’autodérision et la passion de l’auteur donnent un dynamisme étonnant aux récits qui mettent en scène des artistes de renom, des amis, de simples connaissances. Jean-Michel Ribes partage ses souvenirs d’enfance et de jeunesse (mention particulière au périple vers Istanbul, en compagnie de Gérard Garouste et Philippe Khorsand…), mais aussi ses premières expériences professionnelles (la rencontre avec Jean Mercure qui ouvre cette  autobiographie est inoubliable de drôlerie) ou ses succès plus récents (la nomination à la tête du Rond Point, notamment). Et, entre ces aventures ou anecdotes, se glissent les « miettes », sortes d’aphorismes.

Si on peut penser, à l’orée de cette lecture, qu’il s’agit simplement d’une succession de souvenirs, il est très vite évident que l’ensemble est construit de manière subtile. Une certaine chronologie est, en dépit du fouillis de surface, respectée. Les épisodes hautement comiques alternent avec l’évocation de moments plus douloureux (la maladie ou la disparition de proches comme de grandes figures du théâtre). On saute d’une époque ou d’un sujet à l’autre avec autant d’aisance que l’auteur, dont l’audace et l’enthousiasme semblent les principales qualités.

Les dernières lignes laissent espérer d’autres textes de même teneur. Et c’est un soulagement pour le lecteur qui, emporté par l’énergie de l’auteur, en redemande. En attendant, pourquoi ne pas se rendre au théâtre et retrouver la verve de Monsieur Ribes dans une de ses pièces ?

Mille et un morceaux, Jean-Michel Ribes, 2015.

4 décembre

29 mardi Déc 2015

Posted by mrspepys in Essais

≈ 6 Commentaires

Étiquettes

ELLE, Famille

couv4decembreA l’approche de la soixantaine, Nathalie Rykiel, fille de Sonia, fait le point sur sa vie. Elle se remémore son enfance auprès d’un père qu’elle cherchait à impressionner, aux côtés de sa mère en pleine ascension. Puis vient le temps des amours, aussi passionnées que contrariées, et celui de la réussite professionnelle. Ces dernières années, le tableau est plus contrasté, entre les plaisirs de la maturité, une mère malade et l’ombre de la dépression.

D’un style pas désagréable, souvent vif et clair, le récit oscille entre réalité et fiction. Démêler le vrai du faux dans ce texte autobiographique n’est pas évident, et ce n’est peut-être pas le plus important non plus. Le retour sur les premières années de la créatrice Sonia Rykiel est construit avec une simplicité qui rend sympathiques le personnage aussi bien que la marque. Les passages plus introspectifs, où déceptions amoureuses et péripéties médicales tiennent une place importante, sont moins convaincants. Lire les états d’âme d’une pauvre petite dame riche n’est pas exactement palpitant. De temps à autre même, une pointe d’agacement est venue distraire la lecture. Difficile de s’apitoyer sur les maux de celle qui vient, quelques pages auparavant, de raconter ses mille et un succès. Difficile aussi de comprendre comment autant de personnes apprécient de suivre, par le truchement de livres ou de magazines, ces vies pailletées et parfois bien futiles.

4 décembre, Nathalie Rykiel, 2015.

← Articles Précédents

En cours

Articles récents

  • Les espionnes racontent
  • A la table des enquêteurs chinois
  • Brillant comme une larme
  • Avenue des géants
  • De regrettables incidents

Catégories

  • albums
  • Bande dessinée
  • Biographie – autobiograpie
  • Challenges et Défis
  • Classiques
  • En scène
  • Essais
  • Exposition
  • Films
  • Inclassable
  • Littérature contemporaine
    • Littérature étrangère
    • Littérature française
  • Littérature jeunesse
  • Poésie
  • Policier et thriller
  • Récits de voyages
  • Témoignage
  • Théâtre
  • Un coin de tableau

instagram

mrs_pepys

12 d'Ys Afrique albums Arts Austen Belgique biographie Blondel bof Bruges Caravage Chine cinéma Coe cuisine déception Découvertes ELLE en bref en France espionnage Famille femmes gastronomie Histoire impressionnisme Inde Isabel Dalhousie Italie Japon jardins Lecture commune librairie Lire en anglais littérature Littérature nordique Livres Livres numériques Livres prêtés Livre sur la Place Londres Maigret Manga Mois anglais Mois belge Musique Musée Nicolas Le Floch Noël Oscar Wilde Paris Paul Auster peinture Polar nordique poésie Premier roman Proust Rome Russie Salon du Livre Sherlock Holmes Simenon so british souvenirs SSHD swap Tag Thé théâtre Venise Vermeer Versailles Voyages à la campagne à table

Me contacter

lesalondemrspepys@yahoo.com

Suivez mrs pepys

Follow @mrs_pepys

Le salon de mrs pepys

RSS Feed RSS - Articles

RSS Feed RSS - Commentaires

Créez un site Web ou un blog gratuitement sur WordPress.com.

Confidentialité & Cookies : Ce site utilise des cookies. En continuant à utiliser ce site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir davantage, y compris comment contrôler les cookies, voir : Politique relative aux cookies
  • Suivre Abonné∙e
    • Le salon de mrs pepys
    • Rejoignez 165 autres abonnés
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • Le salon de mrs pepys
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné∙e
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre
 

Chargement des commentaires…