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Le salon de mrs pepys

~ carnet de lecture

Le salon de mrs pepys

Archives de Tag: Proust

Orlanda

23 dimanche Avr 2017

Posted by mrspepys in Littérature étrangère, Littérature contemporaine

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Belgique, Famille, Proust, V. Woolf

Jacqueline Harpman est un des auteurs que j’ai découverts avec plaisir lors du l’édition 2016 du mois belge. Elle faisait partie, cette année, des lectures indispensables et, grâce aux ressources de la médiathèque, c’est Orlanda qui s’est imposé.

Dans un café parisien, en attente de son train pour Bruxelles, Aline s’échine à relire Orlando pour préparer un cours sur Virginia Woolf. Elle s’ennuie un peu car l’auteur ne fait pas partie des chouchous de cette spécialiste de Proust. Ce manque d’enthousiasme aboutit à  un événement plutôt hors du commun : la part masculine d’Aline, celle qui pousse par exemple à marcher à grandes enjambées inélégantes, celle qui s’est trouvée enfouie sous l’effet d’une éducation destinée à façonner une jeune femme bien élevée, s’échappe pour aller s’installer dans le corps de Lucien, attablé non loin. Parce que ce n’est plus vraiment Lucien, la narratrice nomme Orlanda ce nouveau personnage qui découvre les mille et une joies d’être un homme, qui ose séduire et s’affirmer. Mais très vite, à peine rentré à Bruxelles, Orlanda se languit d’Aline et, pour rendre sa nouvelle vie plus piquante, provoque leur rencontre, et vient jeter le trouble chez la jeune femme.

Ce récit se prête très bien aux changements de points de vue et l’auteur ne s’en prive pas, glissant d’Orlanda à Aline, en passant par la narratrice elle-même qui y va de ses petits commentaires bien sentis. La psychologie tient, comme souvent chez Jacqueline Harpman, rattrapée par ses réflexes de psychanalyste, une place centrale. La contrainte de l’éducation, qui impose de brider ses envies pour répondre aux attentes sociales, est gentiment égratignée. Et si, avec le personnage d’Orlanda, la liberté absolue semble un temps portée aux nues, elle ne triomphe pas. Le dénouement peut en effet laisser le lecteur perplexe car il s’appuie sur une transgression. Il met cependant en exergue la recherche d’un équilibre, d’une forme de compromis, où les désirs ne semblent appréciables qu’à condition d’être tempérés.

Après avoir lu deux romans de l’auteur, il est manifeste que certains thèmes sont omniprésents dans son oeuvre. Celui de la dualité était présent dans Le Bonheur dans le crime, où un frère et une soeur vivaient une relation fusionnelle. On trouve ici un clin d’oeil assez net à cette situation, puisque Aline présente Orlanda comme son frère. Les jolies maisons de Bruxelles font également une apparition. Et les références littéraires foisonnent, notamment à Marcel Proust et Virginia Woolf. Le ton paraît souvent léger, un tantinet badin par moments, mais le propos d’Orlanda est d’une richesse étonnante. En quelque deux cent cinquante pages, Jacqueline Harpman aborde une kyrielle de thèmes susceptibles d’entraîner bien des lectures annexes pour les approfondir, à commencer par Orlando ou La Recherche.

En somme, cette seconde incursion dans l’oeuvre de Jacqueline Harpman a été un succès, qui laisse entrevoir une poursuite de l’exploration, lors de prochaines éditions du mois belge, ou avant.

Orlanda, Jacqueline Harpman, 1996 (récompensé par le Prix Médicis).

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Proust contre Cocteau

17 vendredi Jan 2014

Posted by mrspepys in Essais

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biographie, Proust

couvproustcontrecocteauRepéré en librairie, objet d’hésitations répétées, adoubé par le billet de Keisha, cet ouvrage ne pouvait que finir entre mes mains, et donc à l’honneur dans ce salon. La médiathèque que je fréquente ne le proposait cependant pas. Qu’à cela ne tienne, faisons jouer les prêts entre bibliothèques du département. Un service fort efficace, puisque moins d’une semaine après la demande en ligne, l’objet de ma convoitise était disponible.

Nés à une petite vingtaine d’années d’écart, Marcel Proust et Jean Cocteau se sont non seulement rencontrés, mais se sont côtoyés avec régularité, ont beaucoup correspondu et se sont mutuellement influencés. Loin d’être évidents pour leurs lecteurs, ces faits sont exposés avec beaucoup de clarté par Claude Arnaud qui peut aussi bien nourrir la réflexion des amateurs éclairés qu’il peut instruire le néophyte curieux.

Après deux chapitres relatant l’enfance des deux auteurs, pointant les similitudes comme les différences, on entre véritablement dans le coeur du sujet, à savoir la relation qui unit (parfois péniblement) Proust et Cocteau. Les circonstances de leur rencontre restent floues, même si le rôle joué par leurs proches, qui avaient perçu combien ces deux hommes avaient en commun, fut crucial. Les premières années, Cocteau est celui qu’on admire, le jeune prodige mondain, le caméléon littéraire. Proust l’encourage tout en le jalousant. Puis vient la publication, contre vents et marées, du premier volume de La Recherche. Grâce aux ficelles tirées par Cocteau, quelques papiers flatteurs poussent la critique comme les éditeurs à reconsidérer leur opinion sur l’oeuvre de Proust. Le « petit Marcel » découvre le succès, du fond de la chambre où il vit reclus. C’est en revanche l’heure des doutes pour Cocteau qui se cherche, et qui s’éloigne peu à peu de Proust. Les trajectoires contradictoires de ces deux carrières sont présentées et analysées intelligemment quoique clairement. La lecture du grand oeuvre de Proust par son ami Cocteau est présentée en contrepoint de celles qu’en ont fait les critiques au fil des ans. Elle offre un point de vue décalé, celui d’un homme qui en a connu la genèse aussi bien que les individus qui ont inspiré les personnages. Elle démystifie en quelque sorte ce chef-d’oeuvre aussi adulé que craint. Et, dans le même temps, Claude Arnaud redore le blason d’un Cocteau moins bien connu.

Le « contre » du titre renvoie à la fois à l’émulation entre les deux auteurs et à leur proximité, à leur attachement respectif. Ecrit dans une langue fort travaillée mais fluide, cet essai enrichit le lecteur tout en l’incitant à aller plus loin, à se forger son opinion en arpentant les oeuvres des deux auteurs.

Proust contre Cocteau, Claude Arnaud, 2013.

En bref – Proust

04 dimanche Août 2013

Posted by mrspepys in Inclassable

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en bref, Lecture commune, Proust

tumblr_lvlgnqTCpr1r5ohh1o1_250La chaleur étouffante de ces derniers jours n’étant guère propice aux travaux domestiques (à moins de vouloir transformer son home sweet home en sauna), j’ai consacré une grande partie de mon temps à la lecture. Cela m’a permis de terminer ma relecture de Du côté de chez Swann.

Une redécouverte proche de la révélation. J’ai particulièrement goûté les descriptions de paysages, et les impressions artistiques des personnages. Il est plus que probable que je poursuive l’exploration de la Recherche. Ce bref billet sera cependant le seul compte-rendu de ma lecture, car il est délicat de rédiger une chronique sur un ouvrage mille et une fois étudié, et parfois par de grands spécialistes.

En témoigne d’ailleurs cet article passionnant du NOuvel Observateur.

En bref – Proust en 2013

16 mardi Juil 2013

Posted by mrspepys in Inclassable

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Livres, Proust

portraitproust2013 marque le centenaire de la publication de Du côté de chez Swann. Proust est donc à l’honneur cette année : un cours au Collège de France, des colloques, des publications, dans la presse ou sur Internet,… Impossible de rester insensible !

Titillée sans cesse par les billets de Grillon du foyer, curieuse de mieux appréhender une oeuvre lue trop rapidement pour les besoins des classes préparatoire, je vais tâcher de mettre à profit les vacances d’été pour relire, et savourer, Du côté de chez Swann. Sans doute d’autres lectures proustiennes viendront s’ajouter…

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