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Archives de Tag: 12 d’Ys

Lignes de faille

21 samedi Juil 2012

Posted by mrspepys in Littérature contemporaine

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12 d'Ys

Infrarouge fut ma première prise de contact avec Nancy Huston, et cela s’est soldé par une déception. Gwenn, dont la dame est un des auteurs favoris, lui a donné une seconde chance en m’offrant Lignes de faille, à l’occasion d’un swap entre copines. Et bien lui en a pris.

Quatre récits constituent ce roman. Quatre membres d’une même famille évoquent leur vie à l’âge de six ans, à quatre époques différentes. Tout commence avec Solomon, le plus jeune, né à la toute fin des années 1990. Ce jeune Américain, pourri gâté par sa mère qui lui passe tous ses caprices, est doué d’une intelligence supérieure à la moyenne, mais pêche par excès de confiance en lui. Sa curiosité (qui trouve en particulier à s’assouvir grâce à Internet) compense néanmoins ses défauts. Et peu à peu le lecteur découvre avec lui les dessous d’une histoire familiale, que les trois récits suivants viennent enrichir. Vient ensuite le point de vue de Randall, son père, âgé de six ans en 1982. Cette année est, pour lui, celle où il quitte les Etats-Unis pour s’installer en Israël. Sa mère consacre en effet sa vie à des recherches sur les politiques familiales menées par les nazis, et plus précisément les « fontaines de vie ». Le caractère particulier de cette mère, Sadie, est éclairé par son propre récit. L’année de ses six ans, 1962, coïncide avec des retrouvailles avec sa mère, une chanteuse qui avait jusqu’à lors confié son enfant unique à ses grands-parents. Enfin, le dernier des récits est celui d’Erra, pour qui l’âge de six ans, en 1944-1945, est celui auquel elle apprend que ceux qui l’élèvent ne sont pas ses parents.

Quatre générations d’une même famille, unies par un même signe de reconnaissance, un grain de beauté de bonne taille, placé à quatre endroits différents sur le corps. Ils ont aussi en commun leurs interrogations sur les relations familiales, ainsi que la conscience que leur propre destin s’inscrit dans des événements appelés à faire date dans l’histoire. Le personnel et l’universel se croisent et parfois s’affrontent. Le poids de la mémoire, mais aussi de l’oubli, de la parole, comme des non-dits ou des secrets, se répondent d’un récit à l’autre. La guerre et la violence des hommes, dont le fondement principal demeure l’intolérance, sont omniprésentes. L’ensemble est servi par un style d’une élégante simplicité. Point d’excès comme ceux qui m’avaient agacée dans Infrarouge, même si le récit du point de vue de Solomon est de loin le plus pénible, en raison du caractère de ce personnage (proche de la caricature du sale gamin capricieux made in USA). Plus on avance dans le roman, plus on entre au plus profond des secrets familiaux. La relation entre une mère et son enfant, les attentes de l’un et de l’autre, les malentendus et les incompréhensions ne peuvent laisser insensible. Lignes de faille est de ces ouvrages qui donnent à réfléchir longtemps après qu’on les a refermés. Il est aussi de ceux que l’on a envie de partager, de faire découvrir à d’autres lecteurs.

Mille mercis à Gwenn, qui a réussi à me réconcilier avec Nancy Huston.

Lignes de faille, Nancy Huston, 2006.

La lecture de juillet pour le défi Les 12 d’Ys.

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Les 12 d’Ys

12 jeudi Juil 2012

Posted by mrspepys in Challenges et Défis

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12 d'Ys

Un 12 sans lecture dédiée. Le début du mois a été mouvementé, et le temps a manqué pour achever le roman que j’ai choisi. Publication du billet des 12 d’Ys le 21 juillet…

Journal d’une année noire

12 mardi Juin 2012

Posted by mrspepys in Littérature étrangère, Littérature contemporaine

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12 d'Ys

Dans son appartement du rez-de-chaussée, l’écrivain de renom J.C., travaille avec ardeur sur un nouveau projet. Comme cinq autres auteurs, il doit livrer ses opinions personnelles sur des sujets divers, offrant ainsi sa vision du monde contemporain. Affaibli par la maladie, il profite d’une rencontre fortuite devant les laves-linge pour demander son aide à la jolie jeune femme du vingt-cinquième étage. Un peu désoeuvrée, Anya, puisque tel est le nom de cette beauté des Philippines, accepte de devenir la dactylo de l’écrivain vieillissant. Elle ne peut s’empêcher de donner son avis sur les textes, ni même d’en discuter avec son compagnon, un homme d’affaires peu scrupuleux. Et ainsi se construit ce récit à trois voix.

Ce qui trouble de prime abord dans cette lecture, c’est la division de la page en trois parties, présentant chacune un point de vue. Se côtoient ainsi les textes de J.C., ses impressions sur sa relation avec Anya et le récit d’Anya elle-même. On ne sait guère comment s’y prendre, et puis on apprend à jongler avec ces trois textes en parallèle, avançant rapidement dans l’un d’eux, pour revenir en arrière et découvrir ce que nous réserve l’autre.

Les opinions de J.C. sont d’abord des textes très construits, argumentés, quoiqu’exprimant souvent un avis bien tranché, un tantinet caricatural, sur des sujets ausi variés que la démocratie, la politique d’immigration en Australie, les évolutions de la langue anglaise ou la musique. Et puis, derrière cette rigueur, se dessine l’homme fatigué par les ans et la maladie, celui qui rêve et qui doute, celui qui se livre dans ce qu’Anya nomme ses opinions adoucies. En contrepoint, le regard de la jeune femme s’affirme. Elle se nourrit de ces textes et des discussions avec son cher Alan. Peu à peu, son personnage s’étoffe, fait preuve de plus d’audace et d’assurance face aux deux hommes. On oublie très vite la construction originale du roman pour se laisser prendre par le récit, et son dénouement assez inattendu.

Une lecture prometteuse, qui donne envie de s’aventurer davantage dans la bibliographie de l’auteur. Une lecture à aborder néanmoins à tête reposée, pour ne pas s’emberlificoter.

Journal d’une année noire, J.M. Coetzee, 2007 .

Extrêmement fort et incroyablement près

12 samedi Mai 2012

Posted by mrspepys in Littérature étrangère, Littérature contemporaine

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12 d'Ys

Les mois se suivent et ne se ressemblent pas. Si la découverte de Leonardo Paduraa été agréable en avril, celle de ce roman, pourtant porté aux nues comme à l’écran, s’est révélée une déception.

      Jeune surdoué de 9 ans, Oskar Schell a perdu son père lors des attentats du 11 septembre 2001. Plusieurs mois se sont écoulés, mais il a toujours, comme il le dit, des semelles en plomb. Malgré l’attention et l’amour que lui portent sa mère et sa grand-mère, le chagrin l’emporte. Un peu par hasard, il découvre, dans le dressing paternel, une petite clé associée au mot « black ». Son esprit obsessionnel trouve là un objet sur lequel s’exercer : coûte que coûte et vaille que vaille, Oskar veut mettre la main sur la serrure qu’ouvre cette clé. Cette idée fixe le conduit à faire de multiples expériences et rencontres.

      Malgré un début d’intrigue à même d’éveiller ma curiosité et un personnage de prime abord attachant, la lecture de ce roman a été tout sauf plaisante. La cohérence du récit est mise à mal par des souvenirs des grands-parents, notamment par ce qui se révèle être une lettre écrite par la grand-mère à l’attention d’Oskar. Ce que ces incises apportent véritablement au roman, je me le demande encore. Des intrusions d’images (photographies de serrures, de lieux new-yorkais,…) ont lieu sans crier gare, et sans réel intérêt. Des pages blanches barrées d’une seule phrase correspondent au mode de communication du grand-père ayant perdu la parole. Sur plusieurs pages, toutes les fautes de langue sont entourées au pseudo feutre. Cinq pages sont rendues illisibles par une superposition de phrases, comme si on avait imprimé plusieurs fois sur la même feuille. Tout cela apparaît comme autant de diversions, destinées à faire oublier que rapidement l’intrigue piétine, perd de son intérêt et qu’Oskar finit par taper sur les nerfs du lecteur. On s’attend à un texte suscitant de nombreuses émotions, ne serait-ce que par le choix du héros, a priori touchant. Le charme n’a pas agi, sans doute car il m’a été impossible d’entrer dans ce roman.

     Sans surprise, le visionnage de l’adaptation filmique ou la lecture d’autres œuvres de l’auteur ne font par partie de mes priorités…

 Extrêmement fort et incroyablement près, Jonathan Safran Foer, 2005.

 Une lecture pour les 12 d’Ys…

Le roman d’Oxford

12 dimanche Fév 2012

Posted by mrspepys in Littérature étrangère, Littérature contemporaine

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12 d'Ys

Pour la deuxième lecture du challenge des 12 d’Ys, j’ai choisi d’honorer la catégorie « auteur espagnol contemporain ». Mon choix s’est porté sur Le roman d’Oxford en raison d’un attrait particulier pour la représentation de cette ville dans la littérature (alors qu’elle m’a beaucoup déçue, avec ses hordes de touristes débraillés, lorsque je l’ai visitée l’été dernier), sans compter que j’ai une tendresse particulière pour les intrigues sises dans le contexte universitaire.

Plusieurs années après son séjour oxonien, le narrateur espagnol (dont le nom n’est jamais cité) revient sur son expérience de professeur dans une de ces villes qui incarnent l’esprit universitaire. Ce n’est pas tant les cours qu’il a donnés pendant ces deux années, que l’atmosphère d’Oxford et les rencontres qu’il y a faites, qui l’ont marqué. Il se remémore sa liaison avec Clare Bayes, jeune professeur au caractère nettement empreint d’une enfance passée aux Indes. Il évoque avec émotion son collègue Cromer-Blake, ainsi que son mentor, Toby Rylands. Il se plaît à décrire les particularismes de la vie oxonienne, tels les diners appelés high tables ou l’omniprésence des clochards dans les rues de la cité. En éveillant ses souvenirs, le narrateur s’efforce de comprendre comment ce séjour s’est révélé perturbant pour lui, déchiré par le conflit entre sa culture latine et les habitudes de ce microcosme universitaire.

Au sortir de cette lecture domine une impression étrange. Certains aspects du roman m’ont beaucoup plu, en particulier l’exploration de l’univers oxonien, ses traditions et ses travers. Le personnage de Clare Bayes, en apparence futile et libéré, surprend finalement par sa complexité. Ses expériences passées et sa conception de la vie lui donnent une profondeur que l’on ne peut soupçonner au premier abord. L’apparition d’Alan Marriott et son chien donne un ressort nécessaire au roman, guidant l’intrigue sur un chemin de traverse, à la découverte de l’écrivain John G Awsworth.

Ponctuellement, ce roman a su titiller ma curiosité. Il n’en reste pas moins une foule de passages qui m’ont déplu ou ennuyée. L’épisode de la première high table à laquelle assiste le narrateur, celle qui lui permet de faire la connaissance de Clare, est irritant du fait de sa longueur et du prétendu ton humoristico-ironique. La trentaine de pages consacrées à ce récit pourrait décourager un lecteur dénué d’endurance ou de curiosité. Le point noir, enfin, du roman demeure, à mes yeux, le narrateur lui-même. Le ton, tantôt suffisant, tantôt d’une naïveté extravagante, qu’il emploie pour raconter son séjour outre-manche le rend antipathique. Il porte un regard égocentrique sur tout ce qui l’entoure, et même les personnages auxquels il est censé être attaché en prennent régulièrement pour leur grade. Je n’ai guère été non plus séduite par le style, et ses phrases à rallonge, truffées de parenthèses.

Il est donc peu probable que je me frotte de sitôt à une autre œuvre de l’auteur. Ce deuxième rendez-vous est donc mi-figue mi raisin, à l’image de ma visite à Oxford. Et dire que j’espérais que cette lecture efface le souvenir de la déception…

 Le roman d’Oxford, Javier Marias, 1989.

Expiation

12 jeudi Jan 2012

Posted by mrspepys in Littérature étrangère, Littérature contemporaine

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12 d'Ys

Pour entamer le défi des « 12 d’Ys », j’ai pioché dans ma PAL où patientait ce roman reçu lors d’un swap. Voici donc, le 12/01/12 à 12 h 01, le premier billet de la série.

A treize ans, Briony décide qu’elle veut être écrivain. Pour fêter le retour de son frère, elle se lance dans la mise en scène d’une pièce écrite pour l’occasion. Immergée dans un univers tout personnel, où chaque détail semble propice à exercer sa plume, Briony perçoit, au travers de ce prisme déformant, les préoccupations des adultes. Elle sent qu’un lien naissant existe entre sa sœur, Cecilia, et le fils de la femme de charge, Robbie. Ses obsessions littéraires, attisées par l’influence d’une cousine de passage, la font se méprendre quand elle surprend les amoureux. Candide et pourtant d’une assurance inébranlable, l’adolescente provoque une tragédie familiale. Cinq ans sont nécessaires, pour que, en pleine Seconde Guerre mondiale, Briony trouve le courage d’affronter ceux dont elle a fait basculer la vie.

Qu’il est difficile non seulement de résumer l’intrigue de ce roman sans trop en dire, mais encore d’en faire une présentation à la hauteur de ses qualités. Je n’étais à vrai dire pas vraiment convaincue en m’attelant à cette lecture. La première partie s’ouvre plaisamment, sans livrer de véritable surprise. On découvre une atmosphère rappelant celle des romans du XIXe siècle, en compagnie d’une famille aisée, où chacun vit au rythme de ses petits problèmes. Et plus on avance, plus le personnage de Briony, de prime abord attachant, se révèle irritant. Ses certitudes, d’une arrogance toute enfantine, font envisager rapidement le drame, que l’auteur prend tout son temps à révéler. Sans dire qu’on s’ennuie, le temps est un peu long pour arriver à ce tournant de l’intrigue. Puis vient la deuxième partie, qui nous propulse sur les routes de la débandade du printemps 1940. Le ton est plus grave, moins pompeux. Et l’auteur est parvenu ainsi à m’accrocher à nouveau, pour ne plus me perdre jusqu’au dénouement de la troisième partie et à l’épilogue, majestueux.

Le ton, de même que le style et le point de vue, varient au gré du récit. Après un démarrage un brin trop éthéré à mon goût, la plongée dans la guerre et les transformations qu’elle entraîne chez des personnages, devenus plus complexes, confèrent une plus grande profondeur au récit. L’Histoire devient plus qu’un décor. Elle révèle tout autant les qualités que les faiblesses des individus qui sont confrontés à ses soubresauts. Il semble impossible d’être toujours maître de son destin. Un accident, qu’il se produise dans le cercle familial ou à l’échelle des nations, peut ôter à chacun la capacité de vivre sa vie selon sa volonté. Quant aux personnages de roman, ils sont à la merci de l’auteur, ainsi que le rappelle avec talent l’épilogue.

Une très belle entrée en matière pour ce défi, dans la catégorie « auteur en Mc ». Le roman a été adapté à l’écran, mais il est peu probable que je visionne le film car Keira Knightley y joue le rôle de Cecila , et cette actrice m’insupporte au plus haut point.

Expiation, Ian McEwan, 2001.

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