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Le salon de mrs pepys

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Archives de Tag: Londres

Anatomie d’un scandale

06 mercredi Mar 2019

Posted by mrspepys in Policier et thriller

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au tribunal, ELLE, Londres, souvenirs

Il est rare que Kate Woodcroft se laisse impressionner. Elle est une avocate de renom, encline à défendre la veuve et l’orphelin, même quand leur cause semble perdue d’avance. Lorsqu’arrive entre ses mains une affaire de viol mettant en cause un homme politique très en vue – James Whitehouse -, elle n’a aucune hésitation. Nul autre qu’elle ne saurait conduire cette affaire avec plus de conviction.

Bien que l’intrigue soit pure fiction, le roman de Sarah Vaughan a des accents très réalistes. En choisissant comme point central du scandale la question du consentement, l’auteur apporte, à sa manière, une pierre supplémentaire à l’édifice MeToo. De tous les points de vue narratifs proposés, ce sont ceux des personnages féminins qui sont les plus nombreux. On inverse, pour une fois, le rapport de forces, celui qui donne, dans la vie de tous les jours, davantage de poids à la parole des hommes qu’à celle des femmes. Pourtant le dénouement de l’histoire n’est pas particulièrement optimiste, d’autant qu’il est sans doute l’élément le plus vraisemblable du roman.

On pourrait en effet reprocher une accumulation de coïncidences (le scandale tombe un peu aisément entre les mains de l’avocate qui y tient le plus ; le fait que la plupart des protagonistes aient des souvenirs et des expériences en commun est un peu too much) et de rebondissements ou dévoilements (notamment à propos du personnage principal) gentiment grossiers. Un peu plus de subtilité aurait été largement profitable à un roman dont le sujet reste néanmoins pertinent.

D’ailleurs le scandale ne se cantonne pas nécessairement à celui qui est dénoncé dans le procès qui occupe l’essentiel du roman. Le plus scandaleux est sans doute l’impunité dont bénéficient les puissants, à l’université où ils se permettent des comportements de goujats au nom de la tradition, comme en politique. Quels que soient les lois ou les efforts des procureurs comme des journalistes, certains semblent toujours parvenir à passer entre les mailles du filet. C’est dans cette réflexion, noyée dans le récit du travail judiciaire, qui me semble l’aspect le plus incisif, celui qui justifie vraiment la lecture de ce roman judiciaire plutôt bien construit.

Anatomie d’un scandale, Sarah Vaughan, 2018.

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En bref : quelques notes de lecture

01 jeudi Mar 2018

Posted by mrspepys in Bande dessinée, Littérature contemporaine

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A. Bello, en bref, Histoire, Londres

Au cours des dernières semaines, malgré un long silence, j’ai fait plusieurs lectures sympathiques. En voici trois, présentées en quelques mots.

La deuxième partie de la trilogie amorcée avec Les falsificateurs s’est montrée à la hauteur de mes espoirs. Antoine Bello poursuit avec efficacité sa lecture du monde contemporain au travers du filtre du CFR (Consortium de Falsification du Réel, pour les béotiens). Le 11 septembre 2001, ses conséquences mais aussi ses origines, sont au coeur de l’intrigue. Et le personnage central de la série, Sliv Dartunghuver continue sa progression au sein du CFR, jusqu’à en découvrir la genèse et les objectifs. Le style d’Antoine Bello est efficace, son histoire échafaudée avec intelligence. Le troisième (et, las, le dernier) roman m’accompagne dans tous mes voyages depuis deux jours.

Les éclaireurs, Antoine Bello, 2009.

 

La plume grinçante de Barbara Pym a su également me faire passer un bon moment. Foin de l’ordre chronologique : j’ai dévoré un volume trouvé par hasard en médiathèque. Une étrange histoire sentimentale, où l’amour et l’amitié peinent à se démêler, sème le trouble dans la vie de Léonora, une quinquagénaire habituée à obtenir ce qu’elle souhaite. On est loin des psychodrames larmoyants que nous servent généralement les auteurs contemporains. Avec Barbara Pym, aucun personnage n’est épargné. Difficile de s’attacher ou de plaindre des hommes et des femmes aux desseins pas toujours bienveillants. L’auteur impose à son lecteur une forme de détachement contraint, qui force la réflexion.

La douce colombe est morte, Barbara Pym, 1978.

Et puis, une BD est venue égayer une soirée. Le premier tome de Culottées a été lu en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Ce fut sympathique, mais loin d’être inoubliable. Les femmes sélectionnées par Pénélope Bagieu ne m’ont pas toutes convaincue, ni l’angle choisi pour les présenter, qui manque parfois de subtilité. La pâmoison dans laquelle sont tombés certains médias et lecteurs (lectrices surtout, d’ailleurs) m’échappe.

Culottées, tome 1, Pénélope Bagieu, 2016.

 

En bref : le retour des billets de lecture

12 dimanche Mar 2017

Posted by mrspepys in Bande dessinée, Policier et thriller

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Histoire, Londres, Manga, Sherlock Holmes

Après un faux départ le mois dernier (pour cause de noyade sous une centaine de  copies de bac blanc…), nouveau dépoussiérage et retour des billets de lecture.

Pour faire passer la pilule des travaux, puis des corrections en masse, il a bien fallu se changer les idées avec un peu de lecture. En bref, quelques uns des ouvrages lus ces dernières semaines.

Rien de tel qu’un bon polar historique pour se détendre, et La berceuse de Staline a tout à fait rempli son office. Dans le quatrième volume des enquêtes de François-Claudius Simon, le lecteur embarque pour Moscou. Le policier est chargé d’un surprenant échange, entre un prisonnier sorti des geôles françaises à la demande de Lénine et le neveu d’un ministre accusé d’assassinat en Russie. Il entend bien aussi élucider le massacre d’une famille russe réfugiée à Paris et, joignant l’utile à l’agréable, retrouver sa dulcinée. Comme à son habitude, Guillaume Prévost propose un arrière-plan historique méticuleusement construit et une enquête fort bien ficelée. De quoi ravir les lecteurs convaincus par les enquêtes précédentes (ici, ici et encore là) mais aussi ceux qui découvriraient l’inspecteur Simon.

La berceuse de Staline, Guillaume Prévost, 2014.

La bande dessinée est aussi venue à mon secours, avec un manga adapté de la série Sherlock. Il s’agit du premier volume inspiré de la première saison de l’adaptation télévisée avec Benedict Cumberbatch, intitulé « Une étude en rose ». La transposition du premier épisode de la série est réalisée avec une fidélité étonnante. Non seulement le scénario est parfaitement identique, mais le dessinateur propose des plans qui sont les mêmes que ceux de la série. Ce type de production est évidemment destiné aux fans de la série (et de l’acteur principal…), mais il peut aussi être un moyen de convaincre les lecteurs ne l’ayant pas encore visionnée. Les deux volumes suivants sont attendus dans les mois à venir en France. Avis aux amateurs.

Sherlock, « Une étude en rose », Jay., d’après un scénario de S. Moffat et M. Gatiss, 2013

 

Kingsman : services secrets

20 samedi Août 2016

Posted by mrspepys in Bande dessinée

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espionnage, Londres

couvkingsmanbdCe titre n’est évidemment pas inconnu de la plupart de ceux qui passeront par ici : il s’agit en effet de celui d’un film sorti en 2014, que j’ai vu avec un peu de retard mais beaucoup de plaisir. Lors d’une visite chez G****t J***ph, mon mari a mis la main sur le volume relié de la BD éponyme. Il ne s’agit pas d’une adaptation du film, mais d’une histoire écrite en parallèle avec le scénario. Les points communs sont donc nombreux, mais les différences assez sensibles également.

Jack London est un agent secret britannique, qui rappelle très nettement James Bond – les auteurs ne cachent pas leurs sources d’inspiration. Issu d’un quartier défavorisé, il est devenu un espion de haute volée, mais pour sa famille, il n’est qu’agent de la répression des fraudes. Il n’empêche, c’est lui qu’on appelle quand son neveu Gary fait des siennes et se retrouve engeôlé. Las d’intervenir quand il est déjà trop tard, Jack propose au jeune homme de changer de vie et d’embrasser la même carrière que lui. Pendant que Gary entame sa formation, Jack enquête sur des disparitions, en particulier d’acteurs de séries télévisées et de films à grand public.

Les grandes lignes de l’intrigue de cette bande dessinée sont semblables à celles du film, avec, en particulier un magnat de la téléphonie mobile qui dérape sérieusement malgré de bonnes intentions. Les motivations des enlèvements sont toutefois différentes, et cela vaut un début d’histoire assez amusant, doublé d’un clin d’oeil à une des premières scènes du film. Les bons sentiments et les stéréotypes sont par ailleurs moins marqués dans la bande dessinée. Le dénouement, notamment la manière de contrecarrer les plans du méchant, est peut-être plus subtil. Le dessin (oeuvre de Davec Gibbons) est celui des comics américains, ce qui me convient bien mieux que certains errements actuels du roman graphique. C’est net, clair, pas trop bavard, donc efficace.

Une lecture divertissante, qui constitue un bon complément au film.

Kingsman : services secrets, Mark Millar (scénario), Dave Gibbons (dessin), Matthew Vaughn (scénario), 2015 pour le volume relié français, 2012-2013 pour les 6 numéros de la série en VO.

Harry Potter and the Cursed Child

02 mardi Août 2016

Posted by mrspepys in Littérature jeunesse, Théâtre

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Lire en anglais, Londres, souvenirs, Voyages

HP_cursed_child_theatreLors d’un récent séjour à Londres, j’ai découvert, tout à fait par hasard, que J.K. Rowling avait trouvé le moyen de contourner sa promesse de ne pas écrire de nouveau roman pour la série Harry Potter. Le décor du Palace Theater ne laissait aucun doute possible, et la file de spectateurs admis aux répétitions en public non plus. Toutes les places pour ces répétitions ayant été vendues depuis fort longtemps, c’est le musical inspiré de Charlie et la chocolaterie qui s’est imposé pour cette soirée londonienne (mais c’est là une autre histoire). A défaut de pouvoir assister aux spectacles (parce que la pièce est en deux parties, à 45 Livres la séance…), j’ai noté la publication à venir du texte. Et dimanche, en passant devant la librairie Shakespeare and Company, il n’y a pas eu beaucoup d’hésitations.

couvcursedchildQue dire de cette nouvelle histoire, sans trop en dévoiler ? Préciser que l’intrigue se tient dix-neuf ans après le dernier roman ? C’est écrit sur la couverture. Indiquer que l’histoire met en scène un des fils d’Harry Potter, les médias se sont fait une joie de l’annoncer. Disons donc qu’il est question de voyages dans le temps, dont le but est de corriger une injustice, mais que ces allers-retours vont causer une jolie pagaille. Les enfants, particulièrement Albus Potter et son meilleur ami (dont on taira le nom pour le moment), sont très présents, mais leurs parents respectifs tiennent une place centrale. Et au bout du compte, même s’il est sympathique de retrouver des personnages auxquels on s’est attaché avec le temps, rien de véritablement exceptionnel ne sort de cette suite. J.K. Rowling reprend les ingrédients qui ont fait le succès de sa série, les assaisonne à coups de bonds dans le passé, et voilà ! La cicatrice d’Harry le fait à nouveau souffrir. Il se remet à parler fourchelangue. On fait un petit tour par l’infirmerie de Poudlard, mais on joue à peine au Quidditch.

HP_cursed_chid_intJ’apprécie la série des romans Harry Potter (même si les derniers sont plus faibles, moins riches sur le plan de l’imagination et parfois un tantinet incohérents avec ceux des débuts…), et j’ai pris plaisir à me glisser à nouveau dans son univers. Toutefois cette nouvelle histoire, il faut bien le reconnaître, n’apporte finalement pas grand chose de plus. Ce sont une fois encore les mêmes thèmes, les mêmes craintes et les mêmes manières de résoudre les problèmes. Il y a là un petit goût de réchauffé et, derrière, l’impression que l’auteur a tout dit sur les personnages et le monde qu’elle a inventés. Aux plus cyniques, cette pièce en deux parties peut donner le sentiment qu’on cherche à exploiter l’engouement de fans insatiables.

Harry Potter and the Cursed Child, J.K. Rowling, John Tiffany et Jack Thorne, 2016.

Gourmandises anglaises… du XVIIe siècle

05 dimanche Juin 2016

Posted by mrspepys in Inclassable

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à table, Londres

samuel_pepys25 janvier 1660

« A mon retour du bureau, ma femme achevait de préparer un très bon dîner : un plat d’os à moelle, un gigot de mouton, une longe de veau. Puis la volaille : trois poulets et deux douzaines d’alouettes, le tout servi sur le même plat. Une grande tarte, une langue de boeuf, un plat d’anchois, un plat de crevettes, et du fromage. Les invités étaient mon père, mon oncle Fenner avec ses deux fils et Mr Pierce, tous avec leur femme, et enfin mon frère Tom. Mrs Pierce portait une toilette si élégante que les deux jeunes femmes en étaient déconfites. A la tombée de la nuit, ils s’en allèrent, sauf Mr Pierce et Will Joyce, leurs femmes et Tom. Là, nous avons encore bu une bouteille de vin. »

Journal, Samuel Pepys.

Un double clin d’oeil aujourd’hui : aux camarades blogueuses qui nous font saliver chaque dimanche avec leurs bons petits plats, et au mois anglais.

gourmandises_mois_anglais

La galerie des maris disparus

08 dimanche Mai 2016

Posted by mrspepys in Littérature étrangère, Littérature contemporaine

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Famille, Londres, peinture

couvgaleriedesmarisdisparusLe mari de Juliette s’est volatilisé. Parti au travail comme tous les matins, il n’est jamais rentré. Et le portrait de Juliette enfant, qui trônait dans le salon, a disparu. Depuis, la jeune femme est une aguna, ni veuve ni divorcée, ce qui ne lui facilite pas la vie dans sa communauté juive. Mais, le jour de son trentième anniversaire, au lieu d’acheter le frigidaire dont elle rêvait, elle s’offre un portrait d’elle-même, réalisé par un jeune peintre. Une décision qui marque le début d’une nouvelle vie, où la peinture tient désormais un rôle central.

De la fin des années 1950 aux années 2000, le roman raconte la vie de Juliette Montague, devenue, un peu par hasard, galeriste. Chaque chapitre a pour titre celui d’un portrait de l’héroïne, qui correspond à une étape dans son évolution. Sa carrière de galeriste tient une place centrale dans l’intrigue, mais viennent s’y ajouter les relations avec sa famille (ses parents, et surtout ses enfants, Frieda et Leonard), ainsi que les recherches pour retrouver son mari disparu.

Ce qui fait le charme du roman est le personnage de Juliette, un tantinet déchiré entre ses envies de modernité et le poids des traditions. Elle est sans conteste une femme moderne quand elle décide d’ouvrir une galerie d’art, dans les choix qui en font un lieu toujours à la mode, mais aussi lorsqu’elle entame une liaison avec un de ses artistes ou qu’elle soutient sa fille bien décidée à divorcer. Mais elle reste prude, et soucieuse de ne pas heurter ses parents, auprès desquels elle continue de vivre alors qu’elle aurait pu s’installer dans un quartier plus chic de Londres. Ses aspirations féministes restent tempérées par les vestiges d’une éducation traditionnelle. Cette prudence – ou ces hésitations, selon le point de vue – rendent le personnage vraisemblable. Et cela est d’autant plus important, qu’on apprend, dans une note en fin d’ouvrage, que l’auteur s’est inspirée de la grand-mère de son mari pour le créer. Les personnages secondaires n’ont rien à lui envier. Fantasques ou torturés par des expériences peu enthousiasmantes, ils peuplent la vie de Juliette, la bousculent ou la confortent dans ses choix.

Un roman distrayant, plus consistant que Le Manoir de Tyneford.

La galerie des maris disparus, Natasha Solomons, 2013.

L’Enfant dans la Tamise

22 vendredi Avr 2016

Posted by mrspepys in Essais

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Afrique, Découvertes, ELLE, Londres

couvenfantdanslatamiseA l’automne 2001, le corps d’un jeune garçon est repêché dans la Tamise. Il a subi des mutilations qui laissent penser à un meurtre rituel. Richard Hoskins, professeur spécialiste des religions d’Afrique, est mis à contribution par Scotland Yard. Lorsqu’il émet ses premiers avis sur cette affaire, il est loin de penser qu’elle va faire de lui un expert dans le domaine et réveiller des souvenirs qu’il s’efforçait de tenir à distance.

Le sous-titre (« Meurtres rituels et sorcellerie au cœur de Londres aujourd’hui) et la quatrième de couverture ne m’ont pas vraiment emballée. C’est donc avec réticence que j’ai entamé le dernier document de la sélection. Après une cinquantaine de pages toutefois, grâce à un style assez sobre, qui n’empêche pas l’auteur de partager ses impressions et ses sentiments, le charme a commencé à agir.

Non seulement le mystère qui entoure la découvert d’un cadavre d’enfant dans la Tamise pique la curiosité (on aimerait bien savoir si l’enquête aboutit), mais le parcours de l’auteur, qui se retrouve un peu expert malgré lui, suscite l’intérêt. C’est un subtil équilibre auquel aboutit cet ouvrage, où vies professionnelle et personnelle se nourrissent l’une l’autre. Le propos est en lui-même stupéfiant, car il est difficile d’imaginer que des pratiques aussi brutales que ces exorcismes soient pratiquées avec le consentement des familles. Le poids des superstitions et l’emprise de certaines Eglises sont décrits avec une grande clarté, sans jugement de valeur.

Au-delà des investigations de Richard Hoskins, c’est sa relation avec l’Afrique, et en particulier le Congo, qu’il est passionnant de découvrir. Si, au terme de chaque voyage, il se jure de ne pas remettre les pieds dans ce pays, sa connaissance du territoire comme de la culture font de lui la personne idéale pour mener à bien les missions qui lui sont proposées.  Le portrait qu’il dresse du Congo est aussi inquiétant que l’indifférence avec laquelle est le pays est considéré.

Cet ouvrage s’est finalement révélé instructif et passionnant, et il encourage à se renseigner davantage sur un sujet plutôt méconnu.

Les tribulations d’une cuisinière anglaise

21 vendredi Août 2015

Posted by mrspepys in Essais

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Londres, souvenirs, Thé

couvtribulationscuisiniereAprès une exploration de la vie de duchesse, en compagnie de Deborah Devonshire, voici un petit tableau du quotidien d’une femme qui aurait pu la servir.  Margaret Powell, née Langley, est « entrée en condition » par nécessité à la fin des années 1920. N’ayant aucune qualité particulière, elle devient fille de cuisine. Plutôt dégourdie et poussée par un brin d’ambition, elle se fait rapidement embaucher en tant que cuisinière. A la fin des années 1960, désormais mariée et mère de famille, elle a quitté le métier de domestique et rédige ce témoignage.

Dans ce récit, Margaret Powell ne se contente pas de décrire le quotidien des gens de maison. Elle s’intéresse à leurs relations avec les « ceux d’en haut », montre combien les conditions de travail ont évolué au cours de la première partie du XXe siècle et ne se prive pas de commentaires. Margaret Powell n’est pas de ceux qui plient l’échine devant les patrons. Bonne élève, elle aurait aimé devenir institutrice, mais ses parents n’ont pas eu les moyens de la laisser poursuivre ses études. Quoique fille de cuisine, elle continue de lire et garde un regard critique sur ses collègues domestiques autant que sur ses employeurs.

L’éditeur met en avant le fait que ce récit a nourri la réflexion de scénaristes, comme ceux de la série Downton Abbey ou du film Gosford Park. On retrouve en effet certaines réactions ou certains traits de caractère des personnages les moins serviles de ces fictions. Toutefois ce témoignage m’a davantage intéressée que la série car il est dénué des afféteries romanesques, parfois outrées et un peu longues. Il n’est pas certain que l’aspect plus terre à terre du récit plaise aux inconditionnels de la famille Grantham.

Les tribulations d’une cuisinière anglaise (Below Stairs), Margaret Powell, 1968.

Un coin de tableau #18

16 mercredi Juil 2014

Posted by mrspepys in Un coin de tableau

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impressionnisme, Londres, peinture

Renouons avec cette petite rubrique, pour faire honneur à un tableau redécouvert ce week-end à Londres.

La_loge_Renoir

La loge, Pierre-Auguste Renoir, 1874, Courtauld Gallery, Londres.

La loge, de Renoir, est une peinture que j’aime beaucoup, et j’ai été ravie de la retrouver à la Galerie Courtauld. Exposée lors de la première exposition impressionniste, cette toile met en scène un couple dans une loge de théâtre. La jeune femme semble fixer le spectateur plus que la scène, et s’expose ainsi aux regards, tandis que son compagnon étudie à la jumelle les occupants des loges voisines.

L’importance du théâtre comme lieu de parade autant que lieu de loisirs est ici mise en exergue. Le tableau de Renoir fut d’ailleurs au coeur d’une exposition dédiée à ce thème, et organisée à la Galerie Courtauld en 2008, sous le titre « Renoir at the theatre : looking at La loge« .

Ce musée offre bien d’autres perles à ses visiteurs, principalement parmi les oeuvres de la fin du XIXe siècle, dans un bel espace, Somerset House. A privilégier, plutôt que les pièges à touristes habituels.

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