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Le salon de mrs pepys

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Le salon de mrs pepys

Archives de Tag: Voyages

Les routes de la vodka

14 mardi Avr 2020

Posted by mrspepys in Inclassable, Récits de voyages

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Découvertes, URSS, Voyages

Une petite entorse au mois belge, aujourd’hui, pour prendre le temps de faire un billet rapide sur une lecture assez originale. Loin de vouer une passion sans borne à la vodka, c’est davantage l’URSS, ou son héritage, qui m’a conduite vers ce récit.

Journaliste et photographe, habitué des reportages, Nicolas Legendre se lance dans un voyage peu ordinaire : explorer les terres de l’ex-URSS, avec comme fil conducteur la vodka, « un sérum ». Pendant quatre mois, il arpente donc la Géorgie, l’Azerbaïdjan, l’Ouzbékistan, le Kirghizstan et, enfin, la Russie. Son objectif est de se faire inviter à lever le coude, de faire évoquer à ses hôtes leur rapport à la boisson, leur vie quotidienne. Quelques rappels historiques, aussi, notamment sur le lien entre politique et vodka.

Le texte, dans un style spontané et enlevé, fait office de récit de voyage et d’analyse sociologique. Les hommes comme les paysages y sont décrits, avec finesse et humour. Les rencontres heureuses, et de moins sympathiques aussi. Quelques beuveries, et des échanges plus profonds. On apprend ainsi que les médecins soviétiques ont proposé comme remède aux liquidateurs de Tchernobyl une consommation régulière de vodka. Le « nectar fédérateur » crée des amitiés d’un soir, vite oubliées dès que les effets de l’alcool se sont estompés, remplacés par des maux de tête carabinés. Il délie les langues, et fait ressurgir les souvenirs de l’époque soviétique, révèle une lecture géopolitique un tantinet différente de celle des Occidentaux. A chaque page, une anecdote, une découverte.

Lecture divertissante et passionnante, ce récit offre une vision très nuancée de territoires méconnus. On en ressort avec des connaissances supplémentaires (l’aversion de Gorbatchev pour la vodka, par exemple) et, surtout, des préjugés en moins. A lire sans modération.

Les routes de la vodka. A la rencontre de l’ex-URSS., Nicolas Legendre, 2019.

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Tour de France des villes incomprises

17 samedi Août 2019

Posted by mrspepys in Récits de voyages

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à la campagne, en France, Voyages

L’été, les récits de voyage ont un goût particulier. Tandis que la foule des vacanciers entreprend la migration saisonnière socialement recommandée, que les réseaux sociaux débordent de photos ensoleillées, je déguste paisiblement ces voyages immobiles.

Repéré voici près d’un an chez Keisha, le tour de France atypique de Vincent Noyoux a été dévoré sans passer par la PAL. L’auteur est journaliste, s’est essayé à la rédaction de guides touristiques, donc habitué à des destinations prisées des voyageurs contemporains. Cette fois cependant, il décide d’arpenter une douzaine de villes françaises mal connues, à la réputation souvent désastreuse. Une « idée saugrenue […] venue en réaction à [s]on noble métier de journaliste de voyage ».

Certaines ont connu leur heure de gloire touristique comme Châtel-Guyon, ou industrielle tels Cholet ou Saint-Nazaire, ou encore les petites villes de la vallée de la Fensch, abandonnées à leur sort par un géant indien de la sidérurgie. Et puis viennent ces villes moquées, semble-t-il, de tout temps. Guéret et Vesoul en étant de parfaits exemples.

Vincent Noyoux se fait fort, en trois ou quatre jours, de découvrir les attraits souvent mal mis en valeur, de ces petites villes de province. Promenades au hasard des rues grises et des rencontres révèlent quelques pépites architecturales ou historiques, mais, au bout du compte, il est difficile de ne pas conserver, comme un petit arrière-goût amer, cette impression de morosité ambiante que, spontanément, on associe aux villes présentées.

A mi chemin entre le guide et le récit de voyage, l’ensemble se lit avec plaisir. Ecrit avec simplicité et sans faux-semblant, ces douze textes peuvent aussi bien donner envie d’aller explorer ces territoires oubliés que décourager les amateurs d’exotisme à tout crin. A une époque où le citadin des métropoles s’escrime à retrouver une authenticité qui relève du mythe, on peut imaginer que les petites villes de province qui sauront s’apprêter pour les recevoir ont un bel avenir touristique.

« Le voyageurs n’ont aucune imagination. Ils partent explorer des terres lointaines parce qu’elles sont lointaines. Ils filent au bout du monde pour fuir leurs semblables. Là-bas, ils s’aperçoivent que le bout du monde est plein de monde. »

Tour de France des villes incomprises, Vincent Noyoux, 2016.

9 ans

24 dimanche Fév 2019

Posted by mrspepys in Inclassable

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Arts, en bref, Histoire, Voyages

Un mois de février bien chargé professionnellement et personnellement a eu raison de l’activité de ce salon. C’est donc silencieusement qu’il a fêté, voici quelques jours, ses 9 années d’existence, plus ou moins féconde.

Avant le retour des billets de lecture – dès la semaine prochaine -, un aperçu de mon alibi pour ces derniers jours…

Les tribulations d’Arthur Mineur

20 dimanche Jan 2019

Posted by mrspepys in Littérature étrangère, Littérature contemporaine

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ELLE, Italie, Livres, Paris, souvenirs, Voyages

A mi-chemin entre Le tour du monde en 80 jours et Les tribulations d’un Chinois en Chine, le roman d’A. S. Greer a de faux airs de roman d’aventures. Le prétexte même du périple est un peu fou : Arthur Mineur, dont le nom est un écho manifeste à la condition de celui qui le porte, cherche par tous les moyens à justifier son absence au mariage d’un ancien amant. Pour se fournir une excuse recevable, il décide de répondre positivement à toutes les invitations qui lui ont été faites, même par-delà les océans.

Chaque étape de ce voyage improvisé apporte son lot de péripéties et de surprises, qui conduisent le personnage principal à s’interroger aussi bien sur son passé que sur son avenir. Les situations cocasses s’enchaînent. Sous des dehors un peu farfelus, le propos largement teinté d’ironie amène les personnages autant que le lecteur à s’interroger sur des sujets tout à fait sérieux, comme la solitude et la vieillesse, ou le métier d’écrivain et le génie. L’auteur en profite pour écorner gentiment le petit monde de la littérature, dénoncer avec drôlerie ses travers.

L’intelligence de ce roman tient enfin dans sa capacité à construire, comme une trame à peine perceptible, une intrigue qui se dévide en contrepoint des aventures abracadabrantesques d’Arthur Mineur. Parce que dans toute histoire d’aventures se niche une romance.

Les tribulations d’Arthur Mineur, Andrew Sean Greer, 2017.

Géographies de la mémoire

26 lundi Fév 2018

Posted by mrspepys in Biographie - autobiograpie

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à la campagne, Famille, Histoire, Livres, Paris, Rome, souvenirs, Voyages

Du grenier de ses grands-parents bretons au quartier du Sentier, Philippe Le Guillou se souvient d’épisodes remarquables de sa vie. A chacun correspond un lieu, et souvent des promenades. Des promeneurs et des lecteurs aussi. On le découvre enfant, dessinant des cartes imaginaires, puis adolescent, arpentant les chemins du Faou, le regard tourné vers l’horizon maritime et ses routes invisibles. En bord de Loire ou à l’église Saint-Eustache, il écoute Julien Gracq et Jean Guillou. Il prend le train, pour Rome ou Maisons-Laffitte. Et les paysages défilent au fil des souvenirs.

Géographies de la mémoire ne saurait se résumer, ni se raconter. Il se lit, un point c’est tout. Il suffit de se laisser porter par le rythme et la joliesse des phrases, par les souvenirs qui déferlent gentiment sur la page, viennent lécher l’imagination du lecteur. Cette belle langue, délicatement maniée, m’avait déjà séduite avec Paris intérieur, mais aussi avec Le pont des anges (sublime, il aurait mérité un billet).

En parcourant ainsi la mémoire de l’auteur, le lecteur qui l’a déjà fréquenté retrouve des lieux et des thèmes qui lui sont chers. Hormis les paysages – bretons, irlandais et romains -, la religion et les arts reçoivent une place de choix. Et derrière tout cela plane une douce nostalgie. Point de passéisme toutefois, mais l’impression qu’à force de multiplier les plans sur la comète s’estompent les vestiges du passé, dans le paysage comme dans les esprits.

C’est en somme une invitation à la promenade, rurale comme urbaine, autant qu’à la déambulation intérieure que propose ici Philippe Le Guillou.

Géographies de la mémoire, Philippe Le Guillou, 2016.

« Je viens d’une race de marcheurs qui n’ont jamais pratiqué cette activité en ville. Avant moi – et je l’ai fait beaucoup aussi – on marchait le long de la rivière du Faou ou dans les allées ombragées de la forêt du Cranou, on descendait des hauteurs de Rosnoën jusqu’aux grèves de l’Aulne, mes grands-parents ne connaissaient que l’air pur des bois, des prairies et des paluds. Je crois même que l’idée de marcher en ville leur était étrangère. Ce que j’appelle marcher : déambuler, aller sans contrainte pour le plaisir de pas qui n’ont d’autre logique que leur liberté. Et pourtant la géographie urbaine ne se laisse vraiment saisir que sur ce mode. »

Comme l’auteur est sans doute celui qui sait le mieux parler de son oeuvre, le voici présentant ses Géographies de la mémoire.

Les falsificateurs

28 jeudi Déc 2017

Posted by mrspepys in Littérature contemporaine, Littérature française

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Découvertes, Histoire, Voyages

Ceux et celles qui suivent l’extension (un peu plus vivante) de ce salon sur Instagram savent que j’ai eu une révélation en octobre. D’Antoine Bello j’avais lu jadis, et avec plaisir, Enquête sur la disparition d’Émilie Brunet et, au printemps, L’homme qui s’envola. Et puis, au mitan des vacances de la Toussaint, j’ai extrait de ma PAL Les falsificateurs.

Peinant à trouver un premier emploi, Sliv Darthunghuver est ravi lorsqu’un cabinet en conseil environnemental lui offre un poste. Au terme de sa première mission, il apprend que son profil a retenu l’attention du Consortium de Falsification du Réel, une organisation dont les activités participent à l’écriture de l’histoire mondiale. Sliv se révèle rapidement un excellent scénariste et, à ce titre, voit se dessiner une carrière prometteuse au sein du CFR. Récompensé par le prix du premier meilleur scénario (destiné à préserver les intérêts du peuple bochiman), il se laisse emporter par son imagination et devient négligent. Sa désinvolture met en péril son avenir, et celui de sa collègue Lena Thorsen.

Voilà fort longtemps qu’un roman ne m’avait pas séduite à ce point. L’expression « coup de cœur », que j’emploie rarement, est ici parfaitement adaptée. Au-delà du style d’Antoine Bello, où la simplicité apparente dissimule des trouvailles lexicales, l’intelligence de l’intrigue est la véritable richesse du roman. Nourrie d’une quantité stupéfiante de références historiques autant que géopolitiques, elle se construit autour d’un enchaînement parfait de séquences et épargne au lecteur les retournements abracadabrantesques devenus monnaie courante dans les productions contemporaines.  Les personnages, peu nombreux, sont caractérisés avec soin. Ils forment un ensemble complémentaire et évitent tout manichéisme. Chaque détail est réglé avec minutie et le roman fonctionne avec la précision d’une horloge suisse.

Les opérations de falsification du réel s’appuient sur des dossiers, grâce auxquels  le CFR s’efforce d’influencer le cours de l’histoire, pour donner l’impulsion nécessaire à un événement, corriger une inégalité ou soutenir un idéal. L’auteur s’amuse ainsi à proposer des alternatives à plusieurs épisodes de l’histoire mondiale, comme celui qui conduisit à l’envoi de la chienne Laïka dans l’espace en 1957 ou celui qui explique une part de l’affaire Günter Guillaume. D’autres interventions semblent plus anecdotiques, mais n’en demeurent pas moins passionnantes, notamment la réapparition d’un film expressionniste perdu. Cette relecture du passé (ou réécriture si on se place du point de vue des personnages) est menée avec beaucoup de finesse. Pour quiconque a un peu de connaissances en histoire, ou du moins de l’intérêt, l’exercice est aussi divertissant que passionnant.

Arrivée au tiers d’une lecture que je ralentissais pour reculer le moment où s’achèverait le roman, je découvris qu’il constituait le premier volet d’une trilogie. Alors que ce billet prend enfin forme, je savoure avec un plaisir renouvelé le deuxième volume. Qu’il est dommage que de pareilles pépites ne soient pas plus nombreuses en librairie !

Les falsificateurs, Antoine Bello, 2007.

Voyages immobiles de l’été : guide et récits, de Bruxelles à Pékin

12 samedi Août 2017

Posted by mrspepys in Récits de voyages

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Belgique, Chine, Histoire, souvenirs, Voyages

Parmi mes lectures estivales favorites se trouvent les récits de voyage. Faute de partir beaucoup et/ou loin, j’apprécie de (re)découvrir villes et contrées plus ou moins exotiques. Cette année n’a pas fait exception : trois titres ont retenu mon attention.

Le premier de ces ouvrages est un guide Lonely Planet un peu ancien, qui avait déjà attiré mon attention lors de sa sortie. Il rassemble 8 itinéraires dans Bruxelles, où l’accent est mis sur l’histoire des quartiers et des paysages, sur les évolutions urbanistiques, sur ce qu’on peut encore voir et sur ce qui a disparu aussi. La particularité de ce guide est de ne contenir aucune photo : toutes les illustrations sont réalisées par François Schuiten. En noir et blanc comme en couleur, elles sont très réussies et offrent des paysages anciens, actuels ou rêvés de Bruxelles. La ville m’est assez familière, et cette lecture a fait émerger des souvenirs ainsi qu’une liste de visites à réaliser lors d’un prochain séjour.

Une approche vraiment plaisante de Bruxelles.

Bruxelles. Itinéraires., Christine Coste et François Schuiten, 2010.

La deuxième étape de ce voyage de papier m’a conduite à Istanbul, que raconte Sébastien de Courtois. Installé sur les rives du Bosphore pour des raisons professionnelles (il travaille notamment pour France Culture), l’auteur décrit la ville, ses habitants et ses alentours. On parcourt les différents quartiers de la métropole, on s’invite à la table de Stambouliotes comme d’expatriés européens, et, en filigrane, s’esquisse une histoire d’amour. Des références littéraires à foison, des rappels historiques précis sans être trop érudits, de jolies impressions, et point de jugement (même quand il est question de l’occupation de Taksim), le tout écrit avec une élégance qui donne envie de poursuivre la découverte de l’auteur.

Un thé à Istanbul. Récit d’une ville., Sébastien de Courtois, 2014.

Enfin, direction la Chine intérieure, en compagnie de Luc Richard. Pendant plusieurs semaines, ce journaliste vivant à Pékin se laisse entraîner dans un périple dans l’Ouest de la Chine, accompagné d’un camarade français et de deux Chinois. Le long de routes peu engageantes, dans des hôtels et des gargotes pas toujours bien famés, il multiplie les rencontres et les expériences inattendues. Il parcourt ainsi le Sichuan, le Yunnan, le Tibet et le Xinjiang, des territoires peu prisés des touristes occidentaux, voire, dans le cas du Tibet, qui leur sont en partie interdits. Ce tableau d’une Chine mal connue, loin des poncifs habituels, se lit avec plaisir, d’autant qu’il s’agit d’un des premiers textes de Luc Richard, qui ne maîtrise pas encore le chinois, ni ne connaît bien le pays. Son regard n’est pas celui d’un expert, mais fait penser à celui des explorateurs, souvent bien maladroits et facilement impressionnables.

Voyage à travers la Chine interdite, Luc Richard, 2003.

Sur les chemins noirs

14 dimanche Mai 2017

Posted by mrspepys in Récits de voyages

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à la campagne, en France, Voyages

Croisé chez Keisha, aperçu sur le catalogue de la médiathèque, mais pas sur les rayonnages, et finalement trouvé à bon prix chez G***t, le dernier récit de Sylvain Tesson a éprouvé ma patience pendant un petit moment.

Point d’expédition aux confins de la Terre, cette fois. Moins que l’envie, c’est la forme qui manque à l’auteur pour entreprendre un voyage lointain. Les médias (pas très fins, comme souvent) avaient fait leurs choux gras d’une chute peu glorieuse, et les lecteurs fidèles du globe-trotteur s’inquiétaient d’être sevrés de ses récits fort bien troussés. Car, même si l’homme ne plaît pas forcément, ses textes ont un petit quelque chose en plus.

Or, un an après ses mésaventures aux conséquences plus que fâcheuses, Sylvain Tesson reprend la route. La campagne française fera office d’espace de rééducation. Depuis les pentes du Mercantour, il entreprend une traversée de la France jusqu’à La Hague, avec, comme contrainte, d’éviter autant que faire se peut les voies fréquentées pour se concentrer sur « les chemins noirs », ceux que les cartes elles-mêmes peinent à retrouver.

Tantôt seul avec ses douleurs et ses espoirs, tantôt accompagné d’amis qui viennent crapahuter un jour ou deux à ses côtés, Sylvain Tesson s’enfonce dans des territoires désertés, mais pas totalement vides. Son récit est peut-être moins fantaisiste qu’à l’habitude, mais il gagne en émotion. La description des espaces dits hyper-ruraux est réalisée avec justesse et un soupçon de mélancolie. Toutefois c’est le regard de l’auteur sur les franges urbaines et sur ceux que l’on nomme les néoruraux qui a le plus retenu mon attention de géographe. Ces passages sont courts, mais écrits avec finesse et précision. Bien des aménageurs fous ou de candides citadins seraient fort avisés de lire ces quelques paragraphes avant de se lancer dans des projets déconnectés de la réalité.

Un peu plus de cent pages, qui se lisent avec une facilité déconcertante et qui nous laissent espérer d’autres récits du sieur Tesson.

Sur les chemins noirs, Sylvain Tesson, 2016.

Le reste de leur vie

18 dimanche Sep 2016

Posted by mrspepys in Littérature étrangère, Littérature contemporaine

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Famille, Salon du Livre, Voyages

couvrestedeleurvieIls sont quatre, mais ne se connaissent pas tous. D’un côté se trouve Beth, la grand-mère à la langue bien pendue, experte en far et autre kouign-amann. Elle vit avec Ambroise, jeune thanatopracteur et, à ses heures perdues, son petit-fils. Samuel et Manelle forment le second tandem. L’une est l’aide à domicile de l’autre, et elle s’est attachée au vieil homme toujours souriant qui, chaque mois, lui réalise une appétissante forêt noire. Pour une sombre histoire de diagnostic hasardeux, tous prennent place dans un corbillard en partance pour la Suisse.

Malgré des dehors un peu tristes, l’histoire est plaisante, truffée d’humour et de petits mots bien sentis. Sans y prendre garde, le lecteur est confronté à bien des sujets délicats, en particulier, plus que la mort elle-même d’ailleurs, celui du deuil. Grâce à un style d’un naturel étonnant et à un ton léger, ce roman se lit avec une facilité déconcertante, d’une traite autant que possible. Les personnages, avec leurs défauts et leurs lubies, sont vraisemblables et attachants. On aimerait bien qu’ils nous fassent une petite place dans leur vie, ne serait-ce que pour goûter les kouignettes de Beth.

Jean-Paul Didierlaurent, toujours aussi sympathique en dédicace, ne déçoit pas avec ce second roman.

Le reste de leur vie, Jean-Paul Didierlaurent, 2016.

Harry Potter and the Cursed Child

02 mardi Août 2016

Posted by mrspepys in Littérature jeunesse, Théâtre

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Lire en anglais, Londres, souvenirs, Voyages

HP_cursed_child_theatreLors d’un récent séjour à Londres, j’ai découvert, tout à fait par hasard, que J.K. Rowling avait trouvé le moyen de contourner sa promesse de ne pas écrire de nouveau roman pour la série Harry Potter. Le décor du Palace Theater ne laissait aucun doute possible, et la file de spectateurs admis aux répétitions en public non plus. Toutes les places pour ces répétitions ayant été vendues depuis fort longtemps, c’est le musical inspiré de Charlie et la chocolaterie qui s’est imposé pour cette soirée londonienne (mais c’est là une autre histoire). A défaut de pouvoir assister aux spectacles (parce que la pièce est en deux parties, à 45 Livres la séance…), j’ai noté la publication à venir du texte. Et dimanche, en passant devant la librairie Shakespeare and Company, il n’y a pas eu beaucoup d’hésitations.

couvcursedchildQue dire de cette nouvelle histoire, sans trop en dévoiler ? Préciser que l’intrigue se tient dix-neuf ans après le dernier roman ? C’est écrit sur la couverture. Indiquer que l’histoire met en scène un des fils d’Harry Potter, les médias se sont fait une joie de l’annoncer. Disons donc qu’il est question de voyages dans le temps, dont le but est de corriger une injustice, mais que ces allers-retours vont causer une jolie pagaille. Les enfants, particulièrement Albus Potter et son meilleur ami (dont on taira le nom pour le moment), sont très présents, mais leurs parents respectifs tiennent une place centrale. Et au bout du compte, même s’il est sympathique de retrouver des personnages auxquels on s’est attaché avec le temps, rien de véritablement exceptionnel ne sort de cette suite. J.K. Rowling reprend les ingrédients qui ont fait le succès de sa série, les assaisonne à coups de bonds dans le passé, et voilà ! La cicatrice d’Harry le fait à nouveau souffrir. Il se remet à parler fourchelangue. On fait un petit tour par l’infirmerie de Poudlard, mais on joue à peine au Quidditch.

HP_cursed_chid_intJ’apprécie la série des romans Harry Potter (même si les derniers sont plus faibles, moins riches sur le plan de l’imagination et parfois un tantinet incohérents avec ceux des débuts…), et j’ai pris plaisir à me glisser à nouveau dans son univers. Toutefois cette nouvelle histoire, il faut bien le reconnaître, n’apporte finalement pas grand chose de plus. Ce sont une fois encore les mêmes thèmes, les mêmes craintes et les mêmes manières de résoudre les problèmes. Il y a là un petit goût de réchauffé et, derrière, l’impression que l’auteur a tout dit sur les personnages et le monde qu’elle a inventés. Aux plus cyniques, cette pièce en deux parties peut donner le sentiment qu’on cherche à exploiter l’engouement de fans insatiables.

Harry Potter and the Cursed Child, J.K. Rowling, John Tiffany et Jack Thorne, 2016.

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