Étiquettes
Une fois encore le défi du mois anglais est l’occasion d’extirper de la PAL un roman délaissé à tort.
Dans cette deuxième aventure d’Enola Holmes, petite soeur du grand détective connu de tous, l’intrigue est concentrée sur la disparition mystérieuse d’une jeune fille de bonne famille. Menant elle-même une vie clandestine, Enola se fait fort de faire la lumière sur cette affaire. Elle emprunte pour ce faire plusieurs identités, qui lui permettent d’enquêter sans s’exposer au risque de perdre sa liberté – ses deux frères n’ayant pas renoncé à lui imposer la vie qu’ils estiment correspondre à son rang. Elle se fait passer tantôt pour Mrs Ragostin, épouse dévouée d’un « spécialiste en recherches » inventé de toutes pièces en guise de couverture, tantôt pour sa secrétaire, la très voyante Miss Meshle. Elle s’est encore créé un personnage de religieuse muette, si pratique pour vagabonder de nuit dans les rues de Londres. Ainsi parée, Enola se met sur la piste de lady Alistair, et découvre les coulisses de la contestation prolétarienne.
Ce deuxième roman de la série est assez habilement construit. Il mêle les références holmésiennes à un tableau du Londres de la fin des années 1880 (en particulier la question sociale, comme on l’appelait alors). Il ne faut pas s’attendre à une enquête complexe ou à une grande érudition, car il s’agit d’un ouvrage destiné à la jeunesse. Certains aspects pourraient ainsi paraître un peu redondants ou trop explicites, mais la lecture reste néanmoins plaisante. Le personnage d’Enola est sympathique, quoiqu’un tantinet invraisemblable par moments. Sa relation avec Sherlock se complique dans ce deuxième volet, et laisse le lecteur sur sa faim, curieux d’en apprendre davantage dans la prochaine aventure.
Ne soyons donc pas trop tatillons et ne boudons pas notre plaisir. Espérons aussi que Nancy Springer puisse susciter, avec cette série, l’envie de découvrir l’oeuvre de Conan Doyle.
L’Affaire Lady Alistair (Les enquêtes d’Enola Holmes – 2), Nancy Springer, 2007