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Le salon de mrs pepys

~ carnet de lecture

Le salon de mrs pepys

Archives de Catégorie: Policier et thriller

Né d’aucune femme

09 jeudi Mai 2019

Posted by mrspepys in Policier et thriller

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ELLE, Famille, roman noir, souvenirs

Davantage roman noir que policier, Né d’aucune femme se construit autour d’un mystère qui se dévoile progressivement. En guise d’enquêteur, un prêtre qu’une confession a mis dans une confidence à peine écornée par les ans. L’intrigue est construite avec une étonnante subtilité, ne livrant que ce qui est nécessaire au lecteur pour anticiper le dénouement, sans toutefois lui gâcher les dernières pages.

Ce roman atteint un surprenant équilibre, où la galerie de personnages, sombres et secrets, autant que l’atmosphère servent l’histoire. Tout concourt à tenir le lecteur en haleine, lui faire goûter chaque page, chaque instant de la vie de Rose. Et pour faire tenir cette époustouflante construction littéraire, un style d’une grande qualité. Franck Bouysse écrit d’une plume élégante et précise, qui saisit avec brio la délicatesse des sentiments, souligne les fêlures de ceux que la vie a blessés, autant que leur force de caractère. Passant d’un point de vue à l’autre dans le récit, il alterne les styles et les tons, et enrichit ainsi une histoire d’une ampleur époustouflante.

Quelle belle prouesse littéraire dans un genre qui s’y prête habituellement assez peu.

Né d’aucune femme, Franck Bouysse, 2019.

De sang royal

25 jeudi Avr 2019

Posted by mrspepys in Policier et thriller

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Belgique, Bruges, Duvel, Mois belge

Benson im Himmel ! Le mois belge entre dans sa dernière semaine et je n’ai pas encore publié un seul billet ! C’est avec un auteur devenu comme un classique dans ce salon que débutera la parenthèse belge de cette année.

Retour à Bruges, donc, où le commissaire Pieter Van In se fait du mauvais sang. Sa compagne et juge d’instruction, Hannelore, renoue avec un ancien amant. Le (plus tout) jeune galant est par ailleurs le fils d’un notable retrouvé suicidé. Les préoccupations personnelles se télescopent avec les obligations professionnelles. Rien de neuf a priori pour Van In, dont les pratiques peu orthodoxes  finissent toujours par aboutir, quelles qu’en soient les conséquences.

Dans cette aventure du commissaire expert ès Duvel, on paie encore en francs belges et on reçoit des fax. Elle fut en effet publiée au début des années 2000, mais n’a rien perdu de son intérêt. Les pressions politico-affairistes sur les actions de la police et de la justice n’ont pas disparu avec le passage à l’euro ou le développement des nouvelles technologies de communication. Les rancœurs familiales et les errements de l’âme humaine tiennent encore le haut du pavé dans les affaires criminelles.

Le lecteur habitué des romans de Pieter Aspe retrouve avec un plaisir non dissimulé le petit monde truculent qui entoure Van In, ses coups de colère et ses gueules de bois. Comme dans toute série de romans, cette familiarité avec les personnages et les lieux a quelque chose de réconfortant, qui permet d’apprécier davantage la progression de l’enquête. Ce qui retient particulièrement l’attention ici, c’est l’analyse, très critique, d’élites qui se croient autorisées à agir en toute impunité. Sous couvert d’humour, l’auteur dénonce les travers des tenants d’un pouvoir souvent ridicule, alors que les véritables décisionnaires savent se montrer plus mesurés.

Des retrouvailles littéraires et des envies de week-end à Bruges, en somme.

De sang royal, Pieter Aspe, 2000.

Les âmes englouties

24 dimanche Mar 2019

Posted by mrspepys in Policier et thriller

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Arts, ELLE, Famille, Polar nordique, souvenirs

En quittant Göteborg, Nathalie a pour but de poursuivre ses recherches sur les tourbières, auxquelles est dédiée sa thèse. Elle connaît bien la région où elle va s’installer car c’est là qu’ont eu lieu les événements qui, une dizaine d’années plus tôt, ont transformé sa vie. Si elle s’attendait au reflux des souvenirs, elle n’imaginait pas affronter des fantômes autres que ceux de son passé.

C’est indéniable, les romans policiers scandinaves ont un je-ne-sais-quoi très reconnaissable qui leur garantit un succès certain depuis quelques années. Et celui-ci, le premier de l’auteur, n’échappe pas à la règle.

Le lecteur avisé retrouve des ingrédients bien spécifiques au polar venu du Nord, comme la place de la nature et la relation des personnages à leur environnement (en l’occurrence celui des tourbières ici), mais aussi une forme de spleen chez les héros, des drames et des secrets familiaux ou encore un style paisible, qui laisse tranquillement monter le suspens. Susanne Jansson maîtrise à la perfection ces éléments, et elle y ajoute une pincée de fantastique qui pimente le tout.

L’intrigue est finement construite : le lecteur se laisse emporter par une enquête où la police, quoique présente, reste en marge, laissant œuvrer une jeune scientifique et une photographe. Ce faisant, Susanne Jansson s’épargne la banalité d’une investigation purement policière et intègre une approche plus sensible et artistique. Le dénouement est particulièrement bien amené. Même si les habitués de ce genre de littérature auront assez vite quelques indices sur les causes et les auteurs des disparitions, on peut gager que la plupart des lecteurs se laissera surprendre.

Les âmes englouties sont en somme un polar de bonne facture, qui se lit avec aisance et plaisir.

Les âmes englouties, Susanne Jansson, 2014.

Anatomie d’un scandale

06 mercredi Mar 2019

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au tribunal, ELLE, Londres, souvenirs

Il est rare que Kate Woodcroft se laisse impressionner. Elle est une avocate de renom, encline à défendre la veuve et l’orphelin, même quand leur cause semble perdue d’avance. Lorsqu’arrive entre ses mains une affaire de viol mettant en cause un homme politique très en vue – James Whitehouse -, elle n’a aucune hésitation. Nul autre qu’elle ne saurait conduire cette affaire avec plus de conviction.

Bien que l’intrigue soit pure fiction, le roman de Sarah Vaughan a des accents très réalistes. En choisissant comme point central du scandale la question du consentement, l’auteur apporte, à sa manière, une pierre supplémentaire à l’édifice MeToo. De tous les points de vue narratifs proposés, ce sont ceux des personnages féminins qui sont les plus nombreux. On inverse, pour une fois, le rapport de forces, celui qui donne, dans la vie de tous les jours, davantage de poids à la parole des hommes qu’à celle des femmes. Pourtant le dénouement de l’histoire n’est pas particulièrement optimiste, d’autant qu’il est sans doute l’élément le plus vraisemblable du roman.

On pourrait en effet reprocher une accumulation de coïncidences (le scandale tombe un peu aisément entre les mains de l’avocate qui y tient le plus ; le fait que la plupart des protagonistes aient des souvenirs et des expériences en commun est un peu too much) et de rebondissements ou dévoilements (notamment à propos du personnage principal) gentiment grossiers. Un peu plus de subtilité aurait été largement profitable à un roman dont le sujet reste néanmoins pertinent.

D’ailleurs le scandale ne se cantonne pas nécessairement à celui qui est dénoncé dans le procès qui occupe l’essentiel du roman. Le plus scandaleux est sans doute l’impunité dont bénéficient les puissants, à l’université où ils se permettent des comportements de goujats au nom de la tradition, comme en politique. Quels que soient les lois ou les efforts des procureurs comme des journalistes, certains semblent toujours parvenir à passer entre les mailles du filet. C’est dans cette réflexion, noyée dans le récit du travail judiciaire, qui me semble l’aspect le plus incisif, celui qui justifie vraiment la lecture de ce roman judiciaire plutôt bien construit.

Anatomie d’un scandale, Sarah Vaughan, 2018.

Dura Lex

22 samedi Déc 2018

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Découvertes, ELLE, justice

Au début des années 1990, Liam Mulligan entame un peu par hasard une carrière de journaliste d’investigation. Le manque d’effectifs, mais aussi de talent chez le préposé aux faits divers, lui font mener l’enquête sur une série de meurtres, qu’il contribue à résoudre. Quand, près de vingt ans plus tard, il est question de libérer cet assassin, il se remet, un peu à contrecœur, à l’ouvrage.

Une enquête sur un serial killer, menée par un journaliste plutôt qu’un policier, voilà qui ne semble pas, à première vue, sortir des sentiers battus. Pourtant l’auteur réussit à donner à cette histoire – inspirée de faits réels – un tour passionnant en déplaçant le ressort de l’intrigue.

En quelques pages, l’ado criminel est en effet démasqué et mis hors d’état de nuire. Le cœur du roman repose en réalité sur un rebondissement de l’enquête, vingt années plus tard. Il s’agit alors de s’interroger sur le maintien en détention, manifestement illégal, du jeune assassin.

Pour souligner les enjeux moraux, l’auteur propose deux points de vue, incarnés par deux journalistes menant chacun une croisade. Tandis que le jeune loup, aussi naïf qu’il est ambitieux, entend dénoncer les manquements de la justice, le héros, plus expérimenté, cherche le moyen d’éviter que le prédateur qu’il a autrefois contribué à mettre à l’ombre y reste. Les failles du système judiciaire américain et la responsabilité morale des journalistes occupent largement le propos du roman. Dans les deux cas, sont mis en balance la défense de la vérité et la sécurité du grand public : faire appliquer une loi, même imparfaite, et exposer au grand jour une vérité qui dérange doivent-ils l’emporter sur le pragmatisme qui conduit à maintenir enfermé un homme dangereux ? L’intrigue est suffisamment bien construite pour que le lecteur doive attendre les toutes dernières pages pour comprendre comment l’auteur a choisi de sortir du dilemme éthique qui sert de colonne vertébrale au roman.

Dans ce polar intelligemment ficelé, quelques maladresses subsistent, notamment des personnages parfois un peu caricaturaux et des éléments dispensables – le perroquet en particulier, à l’origine d’un faux suspens qui n’apporte rien à l’histoire.

A noter : ce roman est le 3e d’une série dont Liam Mulligan est le héros (Pyromanie, publié en 2011, et Jusqu’à l’os, publié en 2013.

Dura Lex, Bruce DeSilva, 2014 (2018 pour la traduction française).

Rivière tremblante

27 samedi Oct 2018

Posted by mrspepys in Policier et thriller

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Canada, ELLE, en forêt, Famille

Quand j’ai reçu les relectures pour le mois d’octobre, plusieurs camarades blogueuses ont semblé intriguées par ce titre car elles avaient apprécié Bondrée, du même auteur (notamment Sandrion, dont le billet se trouve ici). Je me lançais donc avec optimisme dans ce polar canadien…

Le roman s’ouvre, de manière alléchante, sur le récit de deux disparitions à trente années d’intervalle. Deux points de vue complémentaires, celui de l’enfant qui a perdu son ami et observe le désarroi des adultes face à celui du père à qui on a arraché sa fille : la  situation laisse espérer une enquête croisée, par delà le temps qui passe. Que nenni ! A propos de ces deux événements manifestement fondateurs pour l’intrigue principale, le lecteur ne peut se mettre sous la dent qu’une ébauche d’enquête, menée par des policiers cantonnés aux seconds rôles, et caricaturés. A la place, Andrée A. Michaud développe pendant deux cent cinquante pages les atermoiements des deux personnages centraux, Marnie et Bill. Sans  être inintéressants, ces portraits sont développés à outrance. Le personnage de Bill en particulier vire à la caricature après de nombreuses pages d’apitoiement émaillé de jurons québécois. Difficile de croire aux multiples coïncidences qui les réunissent à Rivière-aux-Trembles et font d’eux les suspects idéaux à l’occasion d’une troisième disparition d’enfant.

            D’aucuns trouveront audacieux de n’entrer dans l’enquête à proprement parler que dans le dernier tiers du roman. D’autres, plus sceptiques, se demanderont pourquoi on essaie de faire passer un roman psychologique, où le chagrin parental est largement mis en scène, pour un polar. En tournant la dernière page, on peut se demander s’il ne manque pas là une partie du roman, qui offrirait un dénouement à la hauteur des questions soulevées.

Rivière tremblante, Andrée A. Michaud, 2017.

Quelques brèves de lecture

15 dimanche Juil 2018

Posted by mrspepys in Littérature étrangère, Littérature contemporaine, Littérature française, Policier et thriller

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Berlin, en bref, Histoire, Paris

Allez ! on ouvre les fenêtres et on époussette un peu. Pendant que la France retient son souffle, rendons à la vie ce salon délaissé pour satisfaire aux exigences de la vraie vie. Le temps et l’envie d’écrire des billets m’ont manqué ces dernières semaines, alors que j’ai continué à (beaucoup) lire. Il y a donc matière à quelques brèves de lecture, des idées pour les vacances peut-être.

Malgré un titre français fort mal choisi, Deux dans Berlin est un roman policier plutôt réussi. Hans-Wilhelm Kalterer est à peine remis d’une blessure par balle quand ses supérieurs lui demandent de renouer avec ses fonctions d’enquêteur pour élucider le meurtre d’un nazi de la première heure. Sous les bombardements des Alliés, dans une ville en ruines où tout manque, même l’espoir, l’ancien de la SS se trouve rapidement sur les traces d’un ancien déporté revanchard. Précision et finesse caractérisent autant la construction de l’intrigue que le contexte historique (les auteurs sont historiens). Dans une atmosphère de fin de règne, les deux personnages principaux ouvrent les yeux sur la mascarade que fut leur vie. Ils ont appréhendé de manière très différente le temps du nazisme, mais en comprennent avec autant de stupéfaction les ressorts. L’histoire racontée à deux voix tient en haleine, et s’achève sur un dénouement bien choisi.

Deux dans Berlin (Wer übrig bleibt, hat recht, en vo), R. Birkefeld et G. Hachmeister, 2002.

Conseillé par une amie, Victor Hugo vient de mourir associe aussi récit historique et fiction. Au printemps 1885, une légende vivante s’apprête à rendre son dernier souffle. Du politicien au vendeur de journaux, des admirateurs aux contempteurs, tout Paris a l’esprit tourné vers ce qui s’annonce comme un événement historique. A peine a-t-il succombé que se met en branle l’organisation de ses obsèques, qui aboutit à la première panthéonisation républicaine. Ce récit, particulièrement bien documenté, emporte le lecteur dans une chronique où se croisent collectif et particulier. Le style d’une grande sobriété sert à la fois la solennité de l’événement et la mise en scène du chagrin des proches. Un texte beau et juste.

Victor Hugo vient de mourir, Judith Perrignon, 2015.

 

L’escalier de fer

26 jeudi Avr 2018

Posted by mrspepys in Policier et thriller

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Belgique, Simenon

Un mois belge sans Simenon ne peut être un mois belge, même si, cette année, j’ai osé faire une infidélité à Maigret.

Entre la boutique du rez-de-chaussée et l’appartement du premier étage, un colimaçon de fer facilite le quotidien des époux Lomel. Pourtant, Étienne, contraint régulièrement à rester alité depuis plusieurs mois, voit d’un œil nouveau ce lien entre vie professionnelle et vie personnelle. Il s’inquiète de ce qu’il est devenu coutumier de nommer ses « crises », à savoir des douleurs abdominales aiguës.  Il soupçonne son épouse de chercher à l’empoisonner et, à l’affut, se penche au-dessus de l’escalier de fer pour épier la vie de la boutique. C’est qu’il sait, lui qui a pris la place d’un premier mari décédé au moment opportun, combien Louise est inflexible quand il s’agit de faire aboutir un projet.

Si L’escalier de fer n’est pas à proprement parler un roman policier, l’atmosphère autant que la trame de l’intrigue sont empreintes de ce suspense propre aux enquêtes de Simenon. Le récit est écrit du point de vue d’Étienne, l’époux qu’on cherche à éliminer. Attentif au moindre mot ou geste de son épouse comme de son amie d’enfance, de plus en plus méfiant, il agit en enquêteur, allant jusquà filer Louise. Tout ce travail met le lecteur extrêmement mal à l’aise, car Étienne s’inquiète d’une mort qui n’a pas encore eu lieu, la sienne. Comme souvent chez Simenon, le crime et la noirceur se terrent dans un quotidien d’une banalité apparente. On comprend très progressivement la monstruosité de la situation, à mesure que les gestes de tous les jours se lisent à la lumière du crime qui se profile (ou qui a eu lieu, chez Maigret). Et la chute, pessimiste, achève aussi brutalement qu’intelligemment cette histoire.

Les lecteurs de Simenon trouveront dans ce roman un air de déjà-vu très confortable, et les néophytes une ambiance qu’ils chercheront à retrouver en continuant à découvrir cet auteur.

L’escalier de fer, Georges Simenon, 1953.

En plus du roman, quel plaisir de découvrir la collection « côté belge » de la maison L’âge d’homme ! Le catalogue n’est pas bien long, mais il a le mérite d’exister.

Agatha Raisin and the Walkers of Dembley

17 samedi Juin 2017

Posted by mrspepys in Policier et thriller

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à la campagne, Lire en anglais

Le mois anglais a débuté depuis un moment, sans que j’aie trouvé le temps de rédiger les billets prévus (ne parlons pas des lectures communes…). Maintenant que le bac est lancé, et avant le déferlement de copies à corriger, il est grand temps d’évoquer le quatrième volume des enquêtes d’Agatha Raisin.

Piégée par son ami Roy, Agatha a été contrainte de revenir travailler à Londres, sans y trouver aucun plaisir. Sa dette réglée, elle peut retrouver son cottage et ses amis du village de Carsely. Mais à peine est-elle rentrée qu’une voisine fait appel à elle pour aider sa nièce, empêtrée dans une sombre affaire : une randonneuse a été assassinée dans un village voisin. Ni une ni deux, Agatha renoue avec sa manie des enquêtes, et elle y embarque James Lacey.

Ce qui est intéressant dans le personnage d’Agatha Raisin, ce sont avant tout ses imperfections. Elle s’emporte, se montre désagréable, s’agace d’un rien et se fait des films avec une facilité déconcertante. Après deux enquêtes où elle semblait s’être un peu assagie, la voici de nouveau incontrôlable, pour le plus grand plaisir du lecteur. L’intrigue est peut-être plus téléphonée qu’à l’ordinaire, mais elle s’écarte du schéma habituel, grâce à un changement de décor salutaire. Les enquêtes à Carsely ronronnaient, notamment en raison de la permanence des protagonistes. Nouveau village et nouveaux personnages permettent un renouvellement. Il ne faut pas s’attendre toutefois à une intrigue exceptionnelle. Le coupable n’est pas très difficile à découvrir.

Une lecture sympathique pour les amateurs de la série, en somme. Mais pas un chef d’oeuvre non plus.

Agatha Raisin and the Walkers of Dembley, M.C. Beaton, 1994.

Quand sort la recluse

05 lundi Juin 2017

Posted by mrspepys in Policier et thriller

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Adamsberg, souvenirs

La publication d’un nouveau roman de Fred Vargas est un événement pour un nombre croissant de lecteurs. Il fut un temps (avant Pars vite et reviens tard) où seuls les initiés se ruaient en librairie pour découvrir les nouvelles aventures des héros fétiches de l’archéologue-écrivain. Désormais, c’est une opération de grande envergure, qui excite l’intérêt des médias de tous poils. Quand sort la recluse n’a pas échappé à ce battage et, en bonne lectrice des premiers temps (un grand merci à mon oncle qui m’a jadis fait découvrir Debout les morts), j’ai suivi le mouvement.

La recluse dont il est question est une araignée (le détail a de l’importance, car il me fallait le signaler très vite à ma soeur qui apprécie Vargas mais bien moins les bestioles à huit pattes). C’est en cherchant l’origine d’une suspecte odeur de poisson dans sa brigade que le commissaire Adamsberg la découvre sur l’écran d’un de ses inspecteurs. Une fois classée la sombre affaire d’assassinat conjugal qui lui a fait quitter les brumes d’Islande, Adamsberg concentre toute son attention sur cette recluse à qui les curieux et les amateurs attribuent trois décès en quelques semaines, à rebours de  l’avis des spécialistes. De cette étrangeté, il fait émerger une enquête clandestine où, peu à peu, ses inspecteurs s’engagent à leur tour.

Il fut un temps où les romans de Fred Vargas étaient denses, compacts (quelque 300 et 350 pages respectivement pour Debout les morts et Pars vite et reviens tard). Ils sont désormais bien plus longs (Quand sort la recluse approche les 500 pages), sans pour autant être plus riches. Il est certes plaisant de retrouver des personnages qui se sont étoffés au fil des enquêtes, de redécouvrir les petites manies des uns et des autres, les drôles d’habitudes de la brigade. Mais on regrette un peu, en tournant les pages du dernier volume, de ne pas y trouver davantage d’inventivité (notamment langagière), comme nous y avait habitués Fred Vargas. L’intrigue elle-même a un goût de réchauffé. Cette histoire de vengeance n’est pas sans rappeler celle de Pars vite et reviens tard. Le retour du préhistorien Mathias préposé aux fouilles aussi a été déjà vu. Idem pour les réticences de certains policiers à s’engager dans une enquête farfelue.

En somme, c’est un roman policier (un rompol, pour reprendre l’expression de Fred Vargas) bien construit et bien écrit. Toutefois pour les lecteurs qui connaissent bien l’auteur, c’est un petit cru. On passe un moment agréable, mais on reste, en tournant la dernière page, un peu sur sa faim.

Quand sort la recluse, Fred Vargas, 2017.

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