Au cours des dernières semaines, malgré un long silence, j’ai fait plusieurs lectures sympathiques. En voici trois, présentées en quelques mots.
La deuxième partie de la trilogie amorcée avec Les falsificateurs s’est montrée à la hauteur de mes espoirs. Antoine Bello poursuit avec efficacité sa lecture du monde contemporain au travers du filtre du CFR (Consortium de Falsification du Réel, pour les béotiens). Le 11 septembre 2001, ses conséquences mais aussi ses origines, sont au coeur de l’intrigue. Et le personnage central de la série, Sliv Dartunghuver continue sa progression au sein du CFR, jusqu’à en découvrir la genèse et les objectifs. Le style d’Antoine Bello est efficace, son histoire échafaudée avec intelligence. Le troisième (et, las, le dernier) roman m’accompagne dans tous mes voyages depuis deux jours.
Les éclaireurs, Antoine Bello, 2009.
La plume grinçante de Barbara Pym a su également me faire passer un bon moment. Foin de l’ordre chronologique : j’ai dévoré un volume trouvé par hasard en médiathèque. Une étrange histoire sentimentale, où l’amour et l’amitié peinent à se démêler, sème le trouble dans la vie de Léonora, une quinquagénaire habituée à obtenir ce qu’elle souhaite. On est loin des psychodrames larmoyants que nous servent généralement les auteurs contemporains. Avec Barbara Pym, aucun personnage n’est épargné. Difficile de s’attacher ou de plaindre des hommes et des femmes aux desseins pas toujours bienveillants. L’auteur impose à son lecteur une forme de détachement contraint, qui force la réflexion.
La douce colombe est morte, Barbara Pym, 1978.
Et puis, une BD est venue égayer une soirée. Le premier tome de Culottées a été lu en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Ce fut sympathique, mais loin d’être inoubliable. Les femmes sélectionnées par Pénélope Bagieu ne m’ont pas toutes convaincue, ni l’angle choisi pour les présenter, qui manque parfois de subtilité. La pâmoison dans laquelle sont tombés certains médias et lecteurs (lectrices surtout, d’ailleurs) m’échappe.
Culottées, tome 1, Pénélope Bagieu, 2016.