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Le salon de mrs pepys

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Le salon de mrs pepys

Archives de Tag: Thé

A la table des enquêteurs chinois

22 dimanche Nov 2020

Posted by mrspepys in Inclassable, Littérature étrangère, Policier et thriller

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à table, Chen Cao, Chine, Di Renjie, Qiu Xiaolong, Thé, Ti Jen-tsié

Paru initialement sur FulguroPop le 16 octobre 2020, dans le cadre de la série d’articles intitulée « A la table des chimères »

« On n’est jamais trop exigeant avec sa nourriture » Confucius

(crédits photographiques : BDfugue, CBS Interactive Inc.)

A l’image de la minutie indispensable à la cérémonie du thé, l’attention que portent les héros chinois de romans policiers à leur nourriture est tout sauf négligeable. Le temps du repas est pour eux celui de la réflexion ou de la discussion, indispensables à la résolution d’une enquête, de la même manière que le temps de la méditation s’accompagne d’une tasse de thé brûlant. C’est plus particulièrement le cas de l’inspecteur Chen Cao qui est – à bien des égards  l’héritier du juge Ti Jen-tsié (ou Di Renjie), sachant que le premier œuvre dans le Shanghai contemporain et le second au VIIe siècle, pour le compte de la dynastie Tang.

La sagesse très relative du thé

(crédit photographique : AFP/Archives)

Quand le plus ancien se fait apporter par ses gens une théière brûlante au terme de ses audiences, le second fait halte en tout lieu de Shanghai à même de servir un thé, maison d’eau chaude (où il est possible de venir avec ses propres feuilles) comme restaurant de quartier, cantine comme bar à la mode. Mais l’inspecteur a des préférences, et se délecte volontiers d’un Puits du Dragon, cueilli dans la région de Hangzhou, alors que le thé du juge demeure générique, sans qu’on sache s’il est vert ou noir. Chen se laisse convertir au café qui conquiert, au gré des romans, le palais des Chinois, d’abord dans d’anonymes Starbucks et, de plus en plus, auprès de petits commerçants tirant parti du moindre mètre carré disponible pour préparer un café filtre de qualité variable. Cela s’explique sans doute par le fait que l’inspecteur ait suivi des études d’anglais, sans compter qu’il est aussi traducteur de romans policiers américains à ses heures perdues.

(crédits photographiques : Pika Graphic, Jean-Claude Trutt)

Il n’est guère de rencontre, de discussion ou d’interrogatoire qui ne se déroule devant une tasse de thé. Celle-ci est omniprésente sur la table du juge Ti, dans son tribunal autant que dans les auberges où il s’installe quand il est amené à voyager, petite phrase anodine en passant dans le récit et détail des illustrations réalisées par Robert Van Gulik, diplomate et sinologue, qui a fait du réel Ti Jen-tsié un personnage de roman. L’inspecteur Chen ne refuse jamais le thé qu’on lui propose, chez un dignitaire du Parti ou chez une vieille femme, témoin sans réelle importance, et il fixe volontiers ses rendez-vous devant un thé brûlant, dans des restaurants ordinaires, où ses interlocuteurs ont souvent leurs habitudes, aussi bien que dans des maisons de thé plus en vogue, comme le Parfum des Tang où les entorses aux traditions déplaisent à son collaborateur Vieux Chasseur, mais où les salons privés permettent de discrètes conversations. Il rencontre ainsi le juge Ti, qui, lui aussi, aime sa tranquillité, pour mieux converser à l’écart des oreilles indiscrètes.

(crédits photographiques : Mrs Pepys, Film Workshop/Huayi Brothers Media/Pixeltree Studio)

Si le thé délie les langues et facilite les confessions, crée une atmosphère de convivialité et apaise les esprits, il est, à plusieurs occasions, l’instrument du crime dans les enquêtes du juge Ti, du moins celles écrites par Robert Van Gulik, notamment la première, Meurtre à Canton, où Ti déjoue une tentative grossière d’assassinat : « Ainsi, c’était bien le thé. Je dois avouer que j’attendais quelque chose de plus original. », mais aussi celles de son successeur, Frédéric Lenormand, en particulier Thé vert et arsenic. Cette intrigue fait écho à la seule véritable occurrence du thé dans les adaptations cinématographiques des enquêtes du juge Ti Jen-tsié, devenu le détective Dee. Le Ti du roman est chargé de superviser la récolte de thé destinée à l’empereur, quand le Dee du film La Légende du Dragon des mers sauve les élites de la cour d’un thé empoisonné par une société secrète. Dans aucune des enquêtes de Chen Cao, en revanche, le thé n’est lié à un meurtre, même si l’art chinois de la litote et la capacité de la langue à rendre poétique le plus trivial parviennent à lier thé et violence. Chine, retiens ton souffle, dont l’intrigue se déroule à la fin des années deux mille dix, souligne que « l’invitation à prendre une tasse de thé était une nouvelle expression pour désigner une pratique courante de la Sécurité intérieure consistant à placer en détention et à interroger des gens en secret. »

L’étrange gastronomie de l’étranger

(crédits photographiques : Pika Graphic, ePagine/Hall du Livre/Points)

Ni le juge Ti ni l’inspecteur Chen ne boudent les plaisirs de la table, même si l’intérêt du premier pour la gastronomie chinoise reste plus modéré. Robert Van Gulik – et, à sa suite, Frédéric Lenormand – comme Qiu Xiaolong (Chinois, mais exilé aux États-Unis depuis la fin des années quatre-vingt) écrivent d’abord pour un public qui n’est pas chinois, et ils choisissent de mettre l’accent sur ce qui peut sembler exotique au lecteur, faisant ainsi son éducation dans un domaine somme toute méconnu. Quand le premier insiste plutôt sur des particularités culturelles, en s’attardant notamment sur le fonctionnement du boulier chinois ou sur les règles de la boxe chinoise, le second a fait des digressions culinaires un trait caractéristique de ses romans. Il reste néanmoins que Les nouvelles enquêtes du juge Ti, écrites par Frédéric Lenormand, font davantage la part belle au bien-manger, allant jusqu’à imaginer une intrigue dans les cuisines de la Cité interdite avec Mort d’un cuisinier chinois. Alors que Chen passe de longs moments à table ou à discuter de la meilleure manière d’accommoder les crabes, Ti utilise la farine de la Cuisine n°4 pour révéler un indice, sur le modèle de la poudre employée pour relever les empreintes. Quand on découvre avec le juge les coulisses des cuisines impériales, avec l’inspecteur, on déguste mille et une spécialités chinoises, bien éloignées de l’idée qu’un Occidental peut se faire de la gastronomie de l’Empire du Milieu. La cuisine est un ressort de l’intrigue pour l’un quand elle est une passion pour l’autre.

(crédits photographiques : Shaftesbury PLC, 123RF Ltd./Verayarochkina)

Dans chacun des onze romans qui racontent ses enquêtes, il n’est pas un chapitre sans que Chen Cao ne mange, dans une gargote de quartier, sous l’auvent d’un vendeur ambulant, à la table de son collègue Yu – dont l’épouse cuisine divinement –, sur un coin de bureau ou dans un restaurant huppé de la capitale. Il picore des zongzi livrés chez lui en étudiant un dossier et se régale de tofu séché et d’« une petite tête de carpe fumée avec une grande bière » en interrogeant un ancien Garde rouge, aussi bien qu’il peut partager de délicieuses brioches emplies de soupe en galante compagnie, ou s’attabler avec un suspect pour un dîner relevé.

(crédits photographiques : Zappet, Quentin Gaudillière)

Il arrive qu’au détour de ces dégustations, le lecteur fasse des découvertes véritablement surprenantes. L’inspecteur Chen s’attable, dans De soie et de sang, devant des plats dits cruels, tandis que le juge Ti se familiarise avec les « plats cultivés » lorsqu’il explore, pour mettre la main sur un empoisonneur, les Huit Grandes Cuisines de Chine, correspondant chacune à une grande région de l’empire. Chen renonce à goûter la cervelle de singe vivant – et demande même que l’animal soit libéré – mais fait servir à un suspect le fiel d’un serpent tout juste assommé et éventré, et partage avec le même homme une soupe de tortue où l’animal est placé vivant dans une eau dont la température augmente progressivement pour qu’« en se débattant, la tortue absorbe l’essence de la soupe, et sa chair, une fois cuite, aura une saveur extraordinaire. » Si Ti n’est confronté, dans sa visite des cuisines impériales, qu’à un spécialiste de la préparation des « animaux répugnants ou nuisibles : scorpions frits, brochettes de mille-pattes, confits d’araignées… », il partage avec Chen l’expérience d’une cuisine médicinale, largement empreinte de spiritualisme. L’inspecteur se voit offrir un séjour de remise en forme dans un hôtel où lui sont servis des mets destinés à rétablir un équilibre entre le yin et le yang, comme le nid d’hirondelle, quand le juge Ti fait arrêter un cuisinier taoïste qui, trouvant les menus impériaux trop fondés sur le yang, décide de les orienter vers le yin, en y ajoutant de subtiles touches de poison.

(crédit photographique : Columbia Pictures Industries Inc./Village Roadshaw Films Global Inc.)

A suivre ces deux enquêteurs chinois, que quatorze siècles séparent, il devient évident que la gastronomie chinoise est bien plus riche qu’elle ne le semble au premier abord à un Occidental, pétri de clichés nourris parfois de gags redondants, comme celui, dans le SOS fantômes de 2016, de la soupe won-ton de Melissa McCarthy, livrée de manière très aléatoire, et ne contenant, avec une constance étonnante, qu’un ravioli solitaire.

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La libraire

14 mardi Août 2018

Posted by mrspepys in Littérature étrangère, Littérature contemporaine

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à la campagne, Découvertes, en librairie, Livres, Thé

Loin d’être une nouveauté, ce roman publié en anglais en 1978 est considéré comme un classique par certains. Pourtant, jusqu’à ce que la jolie édition du Petit Quai Voltaire ne retienne mon attention, il m’était resté inconnu.

Une fois veuve, Florence Green s’est installée dans une petite ville de l’East Anglia, Hardborough. Elle s’ennuie un peu, et décide de transformer The Old House, un bâtiment abandonné, en librairie, mettant ainsi à profit le petit pécule que lui a laissé son mari et une expérience de libraire. Le projet est loin de faire l’unanimité dans une communauté où les traditions et l’immobilisme sont généralement la règle. Si à cette hostilité s’ajoutent quelques erreurs de gestion et de jugement, l’avenir de la librairie peut sembler hasardeux.

Encore un livre sur les livres et les libraires ! C’est en effet le fil rouge de la plupart de mes lectures estivales, comme un besoin de revenir à l’essentiel après une année gentiment chaotique.

Au-delà de la sobre couverture qui a attiré mon attention, se tenait une intrigue où l’audace le dispute au fatalisme. Le personnage de Florence Green se révèle admirable par ses choix assumés : acquérir un bâtiment dans un état peu engageant, défendre son projet en dépit des réticences évidentes de la petite élite locale, défendre sa jeune vendeuse quand elle commet des impairs, oser mettre Lolita bien en vue dans sa vitrine… Mais elle peut aussi agacer par sa naïveté crasse ou ses réactions souvent inadaptées aux difficultés apparues en travers de son chemin. Le lecteur se prend évidemment de sympathie pour cette librairie et sa propriétaire. Mais, à mesure que les embûches se succèdent, il voit la catastrophe arriver, et le dénouement inéluctable se rapprocher.

Le plus intéressant est en somme le tableau d’une petite ville anglaise de la fin des années 1950. Les travers des nantis comme des plus humbles sont soulignés avec délicatesse, autant que les plaisirs de la vie littorale anglaise. Il y a un je-ne-sais-quoi de Barbara Pym dans ce roman, dans le ton et dans le propos. L’auteur ne ménage pas ses personnages. L’intrigue semble un prétexte à dénoncer les pesanteurs d’une époque et d’un mode de vie. C’est là tout le sel de cet ouvrage qui a fait l’objet d’une adaptation au cinéma en 2017 (sortie du film – qui n’a visiblement pas enthousiasmé les critiques – prévue pour décembre 2018 en France).

La libraire (The Bookshop en vo), Penelope Fitzgerald, 1978.

Les tribulations d’une cuisinière anglaise

21 vendredi Août 2015

Posted by mrspepys in Essais

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Londres, souvenirs, Thé

couvtribulationscuisiniereAprès une exploration de la vie de duchesse, en compagnie de Deborah Devonshire, voici un petit tableau du quotidien d’une femme qui aurait pu la servir.  Margaret Powell, née Langley, est « entrée en condition » par nécessité à la fin des années 1920. N’ayant aucune qualité particulière, elle devient fille de cuisine. Plutôt dégourdie et poussée par un brin d’ambition, elle se fait rapidement embaucher en tant que cuisinière. A la fin des années 1960, désormais mariée et mère de famille, elle a quitté le métier de domestique et rédige ce témoignage.

Dans ce récit, Margaret Powell ne se contente pas de décrire le quotidien des gens de maison. Elle s’intéresse à leurs relations avec les « ceux d’en haut », montre combien les conditions de travail ont évolué au cours de la première partie du XXe siècle et ne se prive pas de commentaires. Margaret Powell n’est pas de ceux qui plient l’échine devant les patrons. Bonne élève, elle aurait aimé devenir institutrice, mais ses parents n’ont pas eu les moyens de la laisser poursuivre ses études. Quoique fille de cuisine, elle continue de lire et garde un regard critique sur ses collègues domestiques autant que sur ses employeurs.

L’éditeur met en avant le fait que ce récit a nourri la réflexion de scénaristes, comme ceux de la série Downton Abbey ou du film Gosford Park. On retrouve en effet certaines réactions ou certains traits de caractère des personnages les moins serviles de ces fictions. Toutefois ce témoignage m’a davantage intéressée que la série car il est dénué des afféteries romanesques, parfois outrées et un peu longues. Il n’est pas certain que l’aspect plus terre à terre du récit plaise aux inconditionnels de la famille Grantham.

Les tribulations d’une cuisinière anglaise (Below Stairs), Margaret Powell, 1968.

Les vieilles

01 samedi Mar 2014

Posted by mrspepys in Littérature contemporaine, Littérature française

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Famille, Thé

couvlesvieillesA l’heure de la retraite, Nicole quitte Moisy pour s’installer à Le Trou. Etrange itinéraire, qui peut s’expliquer par la promesse de trois cent soixante jours de beau temps par an. A peine arrivée, elle invite ses voisines et son unique voisin. Elle veut lier connaissance, se faire des amies. Et elle découvre ainsi le sémillant Pierre Martin, qui s’entraîne quotidiennement pour le marathon de Londres. Et puis Mme Rousse, qui écoute la télévision très fort et reçoit chaque semaine pour le thé. Et encore Lucette, qui n’en peut plus de tous les téléphones, de plus en plus gros et débilitants, que son fils lui impose. Et Mme Chiffe, inconditionnelle des messes du père Catelan. Et Mme Rouby, qui vit cloîtrée dans sa propre maison par peur des cambrioleurs. La vie bien ordonnée, bien huilée, de ces vieilles dames est bousculée par l’arrivée de Nicole, une « jeunesse » de soixante ans, et bien plus encore par l’annonce d’une catastrophe imminente.

Quelle galerie de personnages si joliment caricaturés ! On s’amuse beaucoup à découvrir toutes ces dames et leurs lubies respectives, tous leurs petits travers et leurs petites angoisses. Les maris ne sont pas reste : ils apparaissent en creux, par leur absence, qu’elle soit une douleur permanente ou un soulagement. Et quand vient l’annonce de la catastrophe, l’intrigue semble s’affoler, perdre le Nord autant que les mamies. Ce drôle de roman farfelu, tantôt incisif tantôt compatissant, ne me laissera pas un souvenir impérissable, mais il m’a fait sourire à bien des occasions.

Un bon moment, en somme, qu’il m’a semblé opportun de présenter à la veille de la Fête des Grands-mères. Bonne fête à toutes les mamies !

Les vieilles, Pascale Gautier, 2010.

objectif pal

A l’Est des Nuages.

27 vendredi Déc 2013

Posted by mrspepys in Récits de voyages

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Chine, Découvertes, Thé, Voyages

couval'estdesnuagesC’est un rituel immuable : une visite chez G*b**t s’achève sans exception par le rayon des récits de voyage. Tête collée à l’épaule pour déchiffrer les titres, l’oeil plus particulièrement aux aguets pour repérer les ouvrages de la Petite Bibliothèque Payot ou des éditions arléa, cet arrêt avant les caisses est toujours synonyme d’achat supplémentaire. Lors de mon dernier passage dans l’enfer de la PAL, c’est A l’Est des Nuages. qui s’est imposé, entamé immédiatement dans le train du retour, sans même passer par la pile…

En un peu moins de deux cents pages, Vincent Hein livre ses impressions sur la vie en Chine. Il débute ses « carnets de Chine » un an après son installation dans l’Empire du Milieu. Les entrées des carnets sont de longueur variées, abordent aussi bien la vie quotidienne à Pékin que le contexte politique chinois, mêlent descriptions de paysages comme de situations peu ordinaires, citations d’auteurs européens et asiatiques autant que de dépêches de l’Agence « Chine nouvelle », pensées personnelles (à propos de sa relation avec celle qui devient son épouse, Ma Xiaomeng) et même courts poèmes. Au fil de ces textes, le lecteur européen découvre une Chine loin de celle présentée dans les guides touristiques ou les reportages télévisés. Avec l’auteur, on sourit de certaines situations cocasses (un chauffeur de taxi demandant au client de prendre le volant au coeur d’un embouteillage, par exemple) et on s’inquiète de décisions du gouvernement (suspension de l’accès à certains sites Internet ou interdiction faite aux avocats de Hu Jia de rencontrer leur client avant son procès).

A l’Est des Nuages. est de ces ouvrages qui titillent la curiosité du lecteur autant qu’ils lui apprennent. On en ressort ravi d’avoir découvert des détails, des anecdotes à même de rendre plus compréhensible un mode de vie si éloigné. Et on espère croiser, au détour de la prochaine exploration du rayon « récits de voyage », un livre d’aussi bonne facture.

A l’Est des Nuages., Vincent Hein, 2009.

En bref – quelques échanges

25 lundi Nov 2013

Posted by mrspepys in Challenges et Défis

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en bref, Thé

tumblr_mq70hzbyub1r2c1b2o1_250Pour rendre cette fin d’année plus sympathique, j’ai succombé à l’envie de participer deux petits échanges.

Le premier, organisé par Loula, est une modeste chaîne du thé. Mes petites enveloppes sont en cours de préparation. Sans doute cet échange réserve-t-il de belles découvertes.

Quant au second, il s’agit de la reprise par Alice du Défi épistolaire qui s’était révélé si riche l’an dernier. J’attends impatiemment la liste de mes correspondantes afin de trouver de jolies cartes à leur envoyer.

En bref

02 vendredi Août 2013

Posted by mrspepys in Inclassable

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en bref, Livres, Thé

Ce dont je rêve…

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Oscar Wilde et le jeu de la mort

29 samedi Juin 2013

Posted by mrspepys in Policier et thriller

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Londres, Oscar Wilde, Sherlock Holmes, Thé

couvwildejeudela mortLa fin du mois anglais approche, et il est un auteur incontournable dont il n’a pas encore été question ici. Comblons donc cette lacune en évoquant l’inimitable Oscar Wilde grâce à la série de romans policiers dont il est le héros.

Dans ce deuxième volume (après Oscar Wilde et le meurtre aux chandelles), tout commence par un dîner du Club Socrate, présidé par Oscar Wilde. Chaque premier dimanche du mois, ses sept membres, accompagné chacun d’un invité, se réunissent pour faire bombance dans un des salons du Cadogan Hotel. Pour ce rendez-vous de mai 1892, l’hôte du jour propose d’achever la soirée par un jeu où chaque convive désigne, anonymement et par écrit, la personne qu’il aimerait voir mourir au plus vite. Aux autres de deviner qui a désigné quelle victime. Voir surgir à quatre occasions le même nom, puis ceux d’Oscar Wilde et de son épouse, met mal à l’aise les invités. Mais leur inquiétude grandit encore quand meurent successivement les premières victimes de la liste. Se sentant comme responsable, et mû par une intense curiosité, Oscar Wilde décide d’élucider un mystère qui pourrait mettre en danger sa propre vie et celle de sa chère Constance.

Comme dans le premier roman, l’écrivain dandy mène l’enquête en compagnie de son ami et admirateur, Robert Sherard, auquel viennent régulièrement s’ajouter Arthur Conan Doyle et Walter Sickert. L’intrigue est cependant construite avec davantage de subtilité, et les références à la biographie d’Oscar Wilde y sont intégrées plus intelligemment. L’érudition obsessionnelle du volume précédent a laissé la place à des remarques ponctuelles. Les personnages sont moins caricaturaux, en particulier celui de Wilde, qui ne se limite plus à une pâle copie de Sherlock Holmes. L’histoire elle-même est mieux construite, avec moins de rebondissements et de déductions tirés par les cheveux. Un bémol néanmoins : les citations de Shakespeare sont sans doute un peu trop systématiques, et pas toujours opportunes. Pour autant, la lecture de ce roman a été bien plus agréable que celle du précédent. Et il n’est pas impossible que je me laisse à nouveau tenter par cette série.

Oscar Wilde et le jeu de la mort, Gyles Brandreth, 2008.

keep-calm-and-read

Un mois de juin anglais

26 dimanche Mai 2013

Posted by mrspepys in Challenges et Défis

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Lire en anglais, Londres, Sherlock Holmes, Thé

keep-calm-and-readD’ici la fin de la semaine, ce salon passe à l’heure anglaise. Après le succès de la première session, Titine et Lou relance un défi auquel je n’ai pu résister longtemps : mettre à l’honneur, pendant tout le mois de juin, non seulement les auteurs anglais, mais aussi les films, les particularités culinaires (« gastronomiques », serait un peu excessif…) ou, pour le dire simplement, la civilisation anglaise dans son sens le plus large.

Quelques lectures et billets sont donc d’ores et déjà prévus :

– il sera enfin temps de partager avec vous tout le plaisir que j’ai eu à voyager aux côtés de Patrick Leigh Fermor

– quelques auteurs inévitables devraient être de la partie : Agatha Christie, Alan Bennet, Elizabeth Gaskell, Marina Lewycka, Arthur Conan Doyle

– on dégustera probablement un peu de thé

Juin se présente sous d’excellents auspices : une pluie de billets anglais est annoncée sur une kyrielle de blogs.

Notons cependant, qu’on s’autorisera ici une petite parenthèse nippone, afin d’honorer le challenge Ecrivains japonais, avec une lecture de Kenzaburo Oe.

Le vagabond des fleurs

20 samedi Avr 2013

Posted by mrspepys in Récits de voyages

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Chine, Thé, Voyages

couvvagabondfleursLors de ma visite de l’exposition Le thé, Histoires d’une boisson millénaire, au musée Guimet, j’étais repartie avec un roman (Opium) et ce récit de voyage de Robert Fortune.

Âgé de trente ans, ce botaniste entreprend un périple en Chine. Il entend profiter des nouvelles possibilités de déplacement données par le traité de Nankin (1842) aux Britanniques vainqueurs de la première guerre de l’opium. Les Chinois restent néanmoins très méfiants vis à vis des étrangers et s’efforcent de leur limiter l’accès aux régions intérieures de l’empire. Ces contraintes, qui viennent s’ajouter à celles que réserve la nature (tempêtes, typhons, climat humide et chaud qui ne réussit guère aux Européens…), ne peuvent décourager Robert Fortune dans sa quête de plantes nouvelles ou méconnues en Europe.

Pendant plus de deux ans (juillet 1843-décembre 1845), il vogue sur les mers et les fleuves chinois, arpente les campagnes et visite jardins et pépinières. De Hong Kong à Shanghai, en passant par Ningbo et Manille, il use de mille ruses pour s’approcher au plus près des secrets botaniques des Chinois. Accompagné d’un serviteur du cru un peu timoré, il n’hésite pas à braver les interdits, à se travestir en Chinois, à lutter contre des pirates (un épisode assez amusant où le succès repose sur un bluff étonnant) ou contre l’appétit des populations locales pour les richesses des étrangers. La fièvre vient plusieurs fois déranger ses plans. En dépit des embûches et des imprévus, Robert Fortune fait preuve d’un flegme étonnant. Il apprend le chinois, et parvient souvent à ses fins.

portrait r. fortune

Robert Fortune

Au-delà des découvertes botaniques, ses allées et venues lui permettent de mieux comprendre la civilisation chinoise, de percer les mystères de la culture et de la préparation du thé, comme ceux de la soie. Il compare les atouts des villes qu’il visite, s’intéresse aux moeurs locales, à la religion, aux relations qu’entretiennent les Chinois et les étrangers. C’est donc un récit de voyage d’une grande richesse que livre là l’auteur. Le style est un tantinet compassé, et en cela représentatif de son époque. Le point de vue est souvent européano-centré, un peu moralisateur quand il est question de religion, mais toujours bienveillant car la curiosité est le sentiment qui guide Robert Fortune dans son voyage comme dans son récit.

J’ai pris un grand plaisir à parcourir ainsi la Chine du XIXe siècle aux côtés de l’auteur. Et, afin de poursuivre le voyage, j’ai d’ores et déjà repéré à la médiathèque un second volume intitulé La route du thé et des fleurs.

Le vagabond des fleurs (Trois années dans la Chine du thé, de l’opium et des fleurs), Robert Fortune, 1847.

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