• About

Le salon de mrs pepys

~ carnet de lecture

Le salon de mrs pepys

Archives de Tag: souvenirs

Du côté d’Ostende

10 vendredi Avr 2020

Posted by mrspepys in Inclassable

≈ 9 Commentaires

Étiquettes

Belgique, Famille, Mois belge, souvenirs, un peu d'amour

Un petit tour à Ostende, ai-je pensé, en choisissant ce titre de Jacqueline Harpman, les yeux fermés, confiante que je suis dans cette auteure. Un tour sur la jetée, dans le vent de la mer du Nord. Que nenni !

L’action du roman se déroule  bien à Ostende, mais dans un quasi huis-clos. Émilienne vient de mourir. Elle laisse ses cahiers à « ce très cher Henri Chaumont, le célibataire précieux aux maîtresses de maison qui souhaitaient une table bien équilibrée« , l’ami de toujours donc, qui ne fait jamais défaut. Replié dans son bureau, il redécouvre les souvenirs d’hier et d’avant-hier par les yeux d’Émilienne. Ceux de leur vie d’avant. Ceux de la jeunesse, quand Henri a fait la connaissance du petit monde qui gravitait autour de Léopold. L’amant d’Émilienne, l’époux de Blandine, et l’homme qu’Henri a aimé toute sa vie.

Car le héros du roman est Henri. Un avocat, un bourgeois habitué des belles tables et de la bonne société. Un homme rompu aux bonnes manières, qui sait se tenir en toutes circonstances. Il a joué son rôle dans cet étrange ménage à trois, où il tenait compagnie aux dames quand Léopold n’y était pas. Et, puisqu’il demeure seul désormais, il fait le point à son tour. Il s’étonne de la dureté d’Émilienne, de son cynisme et son manque de recul parfois. Il se souvient des bons moments, partagés avec les amis. Il fait le bilan d’une vie de dissimulation et de faux-semblants. Le poids des convenances lui a interdit d’être lui même en société. Il a eu des passions, et même une garçonnière. Mais il n’a jamais assumé, avec ses proches, son goût les personnes de son sexe. Et cela a coûté la vie d’un jeune homme, auquel il avait si bien dissimulé ses sentiments.

Comme toujours chez Jacqueline Harpman, le style est ciselé, avec des tournures qui ne sont pas sans rappeler certains textes du XIXe. Tout est sobriété, retenue. Et cela convient à merveille au récit d’Henri, dont la vie a été tout entière dévolue à la bienséance. Le carcan social pèse à chaque phrase. On se marie pour respecter les attentes, pour transmettre du bien ou sauver l’honneur. On fait semblant, on détourne le regard et on dissimule dans l’ombre ce qui ne saurait être montré. La vie de ces bourgeois est un jeu de dupes. Chacun tient son rôle, mais personne n’en est satisfait. Et au seuil de sa vie, Henri prend conscience qu’il n’a pas vraiment vécu. Qu’il a laissé les règles s’imposer à lui, et laisser un arrière-goût amer à son existence.

Avec Jacqueline Harpman, on ne se laisse pas submerger. Subsiste toujours quelque part une lueur d’espoir. Ici, c’est la jeunesse qui vient rendre son sourire à Henri, quand il découvre le dernier tour que lui a joué Émilienne avant de rendre l’âme.

C’est un roman mélancolique, comme souvent chez l’auteure. Un roman tout en délicatesse, qui bouscule un peu le lecteur et célèbre la tolérance autant que la sincérité.

Du côté d’Ostende, Jacqueline Harpman, 1991.

Publicité

Né d’aucune femme

09 jeudi Mai 2019

Posted by mrspepys in Policier et thriller

≈ 6 Commentaires

Étiquettes

ELLE, Famille, roman noir, souvenirs

Davantage roman noir que policier, Né d’aucune femme se construit autour d’un mystère qui se dévoile progressivement. En guise d’enquêteur, un prêtre qu’une confession a mis dans une confidence à peine écornée par les ans. L’intrigue est construite avec une étonnante subtilité, ne livrant que ce qui est nécessaire au lecteur pour anticiper le dénouement, sans toutefois lui gâcher les dernières pages.

Ce roman atteint un surprenant équilibre, où la galerie de personnages, sombres et secrets, autant que l’atmosphère servent l’histoire. Tout concourt à tenir le lecteur en haleine, lui faire goûter chaque page, chaque instant de la vie de Rose. Et pour faire tenir cette époustouflante construction littéraire, un style d’une grande qualité. Franck Bouysse écrit d’une plume élégante et précise, qui saisit avec brio la délicatesse des sentiments, souligne les fêlures de ceux que la vie a blessés, autant que leur force de caractère. Passant d’un point de vue à l’autre dans le récit, il alterne les styles et les tons, et enrichit ainsi une histoire d’une ampleur époustouflante.

Quelle belle prouesse littéraire dans un genre qui s’y prête habituellement assez peu.

Né d’aucune femme, Franck Bouysse, 2019.

Les âmes englouties

24 dimanche Mar 2019

Posted by mrspepys in Policier et thriller

≈ 2 Commentaires

Étiquettes

Arts, ELLE, Famille, Polar nordique, souvenirs

En quittant Göteborg, Nathalie a pour but de poursuivre ses recherches sur les tourbières, auxquelles est dédiée sa thèse. Elle connaît bien la région où elle va s’installer car c’est là qu’ont eu lieu les événements qui, une dizaine d’années plus tôt, ont transformé sa vie. Si elle s’attendait au reflux des souvenirs, elle n’imaginait pas affronter des fantômes autres que ceux de son passé.

C’est indéniable, les romans policiers scandinaves ont un je-ne-sais-quoi très reconnaissable qui leur garantit un succès certain depuis quelques années. Et celui-ci, le premier de l’auteur, n’échappe pas à la règle.

Le lecteur avisé retrouve des ingrédients bien spécifiques au polar venu du Nord, comme la place de la nature et la relation des personnages à leur environnement (en l’occurrence celui des tourbières ici), mais aussi une forme de spleen chez les héros, des drames et des secrets familiaux ou encore un style paisible, qui laisse tranquillement monter le suspens. Susanne Jansson maîtrise à la perfection ces éléments, et elle y ajoute une pincée de fantastique qui pimente le tout.

L’intrigue est finement construite : le lecteur se laisse emporter par une enquête où la police, quoique présente, reste en marge, laissant œuvrer une jeune scientifique et une photographe. Ce faisant, Susanne Jansson s’épargne la banalité d’une investigation purement policière et intègre une approche plus sensible et artistique. Le dénouement est particulièrement bien amené. Même si les habitués de ce genre de littérature auront assez vite quelques indices sur les causes et les auteurs des disparitions, on peut gager que la plupart des lecteurs se laissera surprendre.

Les âmes englouties sont en somme un polar de bonne facture, qui se lit avec aisance et plaisir.

Les âmes englouties, Susanne Jansson, 2014.

Anatomie d’un scandale

06 mercredi Mar 2019

Posted by mrspepys in Policier et thriller

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

au tribunal, ELLE, Londres, souvenirs

Il est rare que Kate Woodcroft se laisse impressionner. Elle est une avocate de renom, encline à défendre la veuve et l’orphelin, même quand leur cause semble perdue d’avance. Lorsqu’arrive entre ses mains une affaire de viol mettant en cause un homme politique très en vue – James Whitehouse -, elle n’a aucune hésitation. Nul autre qu’elle ne saurait conduire cette affaire avec plus de conviction.

Bien que l’intrigue soit pure fiction, le roman de Sarah Vaughan a des accents très réalistes. En choisissant comme point central du scandale la question du consentement, l’auteur apporte, à sa manière, une pierre supplémentaire à l’édifice MeToo. De tous les points de vue narratifs proposés, ce sont ceux des personnages féminins qui sont les plus nombreux. On inverse, pour une fois, le rapport de forces, celui qui donne, dans la vie de tous les jours, davantage de poids à la parole des hommes qu’à celle des femmes. Pourtant le dénouement de l’histoire n’est pas particulièrement optimiste, d’autant qu’il est sans doute l’élément le plus vraisemblable du roman.

On pourrait en effet reprocher une accumulation de coïncidences (le scandale tombe un peu aisément entre les mains de l’avocate qui y tient le plus ; le fait que la plupart des protagonistes aient des souvenirs et des expériences en commun est un peu too much) et de rebondissements ou dévoilements (notamment à propos du personnage principal) gentiment grossiers. Un peu plus de subtilité aurait été largement profitable à un roman dont le sujet reste néanmoins pertinent.

D’ailleurs le scandale ne se cantonne pas nécessairement à celui qui est dénoncé dans le procès qui occupe l’essentiel du roman. Le plus scandaleux est sans doute l’impunité dont bénéficient les puissants, à l’université où ils se permettent des comportements de goujats au nom de la tradition, comme en politique. Quels que soient les lois ou les efforts des procureurs comme des journalistes, certains semblent toujours parvenir à passer entre les mailles du filet. C’est dans cette réflexion, noyée dans le récit du travail judiciaire, qui me semble l’aspect le plus incisif, celui qui justifie vraiment la lecture de ce roman judiciaire plutôt bien construit.

Anatomie d’un scandale, Sarah Vaughan, 2018.

Une maison parmi les arbres

28 jeudi Fév 2019

Posted by mrspepys in Littérature étrangère, Littérature contemporaine

≈ 3 Commentaires

Étiquettes

à la campagne, ELLE, Livres, souvenirs

Morty Lear vient de mourir. Cet auteur de livres pour enfants laisse derrière lui la gestion de ses œuvres, une collection d’objets inspirés d’Alice au pays des merveilles et une maison dans le Connecticut. Tomasina Daulair, son assistante / dame de compagnie hérite de l’ensemble, ainsi que d’un projet de biopic sur Morty, qui conduit l’acteur vedette à explorer le passé du défunt.

Qu’il est plaisant de se plonger dans un roman où la préoccupation première n’est pas une intrigue menée tambour battant avec une avalanche de péripéties ! Comme Morty Lear s’est installé dans sa maison parmi les arbres pour y trouver le calme, le lecteur peut s’installer tranquillement dans un roman paisible où comptent d’abord les personnages. Il  les regarde vivre, réagir aux événements, en particulier la mort de Morty qui bouscule bien des équilibres.

Julia Glass propose une réflexion sur le sens de la vie et, pour ce faire, elle impose un rythme nécessairement lent. Elle dessine le parcours de personnages aux origines et aux ambitions différentes, de l’enfance à l’âge adulte, voire la maturité pour certains. L’influence de la famille, les choix conscients ou contraints guident chacun des protagonistes du roman. En filigrane apparaît aussi le tableau d’une époque, où la jeunesse et l’originalité à tout crin sont davantage récompensées que l’expérience ou la pondération.

Le contexte de l’intrigue, à savoir le petit monde des écrivains et de ceux qui les accompagnent, crée un écho avec certains romans de Paul Auster. Le pouvoir des mots et des livres, les liens avec le public et la question de la postérité d’un auteur sont en effet des thèmes communs. Mais le style de Julia Glass se distingue par une plus grande légèreté, une forme subtile d’optimisme qui fait de la lecture de son roman une parenthèse enchantée.

Une maison parmi les arbres, Julia Glass, 2018.

Edmonde

25 lundi Fév 2019

Posted by mrspepys in Biographie - autobiograpie, Littérature contemporaine, Littérature française

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

biographie, Famille, Histoire, Italie, souvenirs

Un personnage atypique et une époque (l’entre-deux-guerres et la Seconde Guerre mondiale) qui fait toujours recette : cet hommage à la jeunesse d’Edmonde Charles-Roux a tout d’un portrait classique, destiné à plaire. Entre recherches documentaires et ajouts fictionnels pour remplir les blancs de l’histoire, cet Edmonde est une manière de reconstitution historique, où les faits sont scellés élégamment d’un ciment littéraire de qualité.

Si le propos n’est pas en soi d’une grande originalité, l’ouvrage a le mérite de se lire avec plaisir. Le style est élégant, parsemé de pointes d’humour. L’admiration de l’auteur pour son personnage est palpable. Derrière l’écrivain se tient une femme sensible et sensée, qui ne s’appesantit pas sur ses états d’âme. Les émotions tiennent néanmoins une place importante dans ce récit, mais sans jamais basculer dans le sentimentalisme ou le pathos. Le deuil d’Edmonde Charles-Roux, à qui son amour de jeunesse est enlevé brutalement, est mis en scène avec retenue et dignité. Dans son combat pour venir en aide à sa sœur autant que dans ses emportements contre un supérieur irritant se lisent une volonté sans faille et un attachement à des valeurs inculquées par une famille républicaine convaincue.

Entre les extraits de lettres empruntées à la correspondance d’Edmonde Charles-Roux et le récit, point de solution de continuité. Un portrait réussi, en somme.

Edmonde, Dominique de Saint-Pern, 2019.

Les tribulations d’Arthur Mineur

20 dimanche Jan 2019

Posted by mrspepys in Littérature étrangère, Littérature contemporaine

≈ Poster un commentaire

Étiquettes

ELLE, Italie, Livres, Paris, souvenirs, Voyages

A mi-chemin entre Le tour du monde en 80 jours et Les tribulations d’un Chinois en Chine, le roman d’A. S. Greer a de faux airs de roman d’aventures. Le prétexte même du périple est un peu fou : Arthur Mineur, dont le nom est un écho manifeste à la condition de celui qui le porte, cherche par tous les moyens à justifier son absence au mariage d’un ancien amant. Pour se fournir une excuse recevable, il décide de répondre positivement à toutes les invitations qui lui ont été faites, même par-delà les océans.

Chaque étape de ce voyage improvisé apporte son lot de péripéties et de surprises, qui conduisent le personnage principal à s’interroger aussi bien sur son passé que sur son avenir. Les situations cocasses s’enchaînent. Sous des dehors un peu farfelus, le propos largement teinté d’ironie amène les personnages autant que le lecteur à s’interroger sur des sujets tout à fait sérieux, comme la solitude et la vieillesse, ou le métier d’écrivain et le génie. L’auteur en profite pour écorner gentiment le petit monde de la littérature, dénoncer avec drôlerie ses travers.

L’intelligence de ce roman tient enfin dans sa capacité à construire, comme une trame à peine perceptible, une intrigue qui se dévide en contrepoint des aventures abracadabrantesques d’Arthur Mineur. Parce que dans toute histoire d’aventures se niche une romance.

Les tribulations d’Arthur Mineur, Andrew Sean Greer, 2017.

Les inséparables

27 jeudi Déc 2018

Posted by mrspepys in Biographie - autobiograpie

≈ 2 Commentaires

Étiquettes

ELLE, Famille, Histoire, souvenirs

Simone Veil est, depuis les années 1970, une de ces figures qui fascinent ou agacent. Nombreux sont, par conséquent, les écrits la concernant, en particulier depuis un an et demi. On peut donc raisonnablement s’interroger sur la nécessité d’écrire (et de lire) un énième ouvrage à son sujet.

Il se trouve que la biographie familiale de Dominique Missika est tout à la fois originale et classique. Ce qui la distingue, c’est la volonté de présenter Simone Veil aux côtés de ses sœurs, dont le rôle n’est pas limité à celui de faire-valoir. Mais le style et la narration, propres aux travaux d’historiens, peuvent décontenancer des lecteurs habitués à plus de sentimentalisme ou de démonstration.

Il est fort probable que, pour certains, les qualités, scientifiques autant que stylistiques, de ce récit, risquent de passer inaperçues. Pourtant le parcours de Simone Veil est présenté ici en parallèle de celui de ses sœurs, notamment de Denise Vernay. Mettre en regard leurs expériences respectives de la déportation, puis du retour à la vie permet de prendre conscience que les mémoires de la Seconde Guerre mondiale ont été appréciées différemment selon les époques. Dominique Missika, historienne, évoque avec justesse les frustrations de la déportée raciale, puis celles de la résistante, quand tourne le vent des commémorations. Les défauts de l’une et l’autre, leurs agacements sont de fait plus intéressants que leurs petites victoires ou leurs joies car ils en apprennent davantage au lecteur sur ces femmes.

Les inséparables est loin de se limiter à une simple évocation de la famille de Simone Veil. C’est aussi, dans la lignée des précédents travaux de l’auteur, une réflexion sur le poids des mémoires, personnelles et collectives, d’un épisode sombre de l’histoire de France.

Les inséparables. Simone Veil et ses sœurs, Dominique Missika, 2018.

Tu t’appelais Maria Schneider

06 samedi Oct 2018

Posted by mrspepys in Biographie - autobiograpie

≈ 4 Commentaires

Étiquettes

cinéma, ELLE, Famille, souvenirs

Le titre laisse espérer la biographie d’une actrice aujourd’hui méconnue, dont le nom a comme un parfum de scandale. On imagine faire plus ample connaissance avec cette jeune femme à laquelle sa carrière semble avoir échappé, dans une lettre ouverte ou un hommage posthume.

Au bout de quelques pages, on s’aperçoit que le « je » est plus présent que le « tu », et que le propos est essentiellement alimenté par les souvenirs de l’auteure, se remémorant les moments passés avec une sulfureuse cousine qui la fascine autant qu’elle l’inquiète. Mais ce glissement ne déçoit pas, car le style élégant et sobre de Vanessa Schneider pousse à poursuivre la lecture. Elle brosse par ailleurs un tableau personnel et néanmoins révélateur  des années 1970 et 1980.

L’évocation du petit monde du cinéma de cette époque est brève mais efficace. Les lecteurs non-cinéphiles enrichissent leur culture. Les autres découvrent que Brigitte Bardot tient, auprès de Maria, un rôle qui ne nous est pas familier, ou que Frédéric Mitterrand a la mémoire longue.

Le plus pertinent, dans ces pages, n’est toutefois pas où on l’attend. C’est lorsqu’elle évoque son enfance, marquée par un père haut-fonctionnaire qui choisit de vivre dans un quartier populaire et de défendre des valeurs révolutionnaires, que Vanessa Schneider est la plus passionnante. Différente de ses camarades de classe en raison du poids du passé familial, du mode de vie adopté par ses parents et, finalement, de sa relation avec Maria, elle raconte, en filigrane d’un récit biographique, comment elle s’est elle-même construite.

Tu t’appelais Maria Schneider, Vanessa Schneider, 2018.

1144 livres

10 jeudi Mai 2018

Posted by mrspepys in Littérature contemporaine, Littérature française

≈ 6 Commentaires

Étiquettes

Famille, Livres, Premier roman, souvenirs

Tout commence par une lettre peu ordinaire. Le narrateur, né sous X, apprend, sous la plume de maître Noblecourt, que sa mère lui lègue l’ensemble de sa bibliothèque. Que voilà un héritage symbolique pour un bibliothécaire ! Quoiqu’un peu dérouté, le narrateur accepte de rencontrer le notaire, mais il rechigne à recevoir ces 1 144 livres qui l’attendent dans des cartons. Pourtant la curiosité finit par l’emporter. Et c’est une exploration peu commune qui débute.

Dans un roman très court et très dense, Jean Berthier entrecroise deux thèmes qui, de prime abord, n’ont guère de relation. La filiation,  et notamment le lien entre un enfant adopté et ses parents biologiques, sont exposés avec beaucoup de retenue, et une grande finesse. Malgré tout l’attachement que le narrateur porte à sa famille d’adoption, il exprime, envers celle qui l’a abandonné, des sentiments ambivalents, entre ressentiment et curiosité. Toutefois, son amour pour les livres, en tant qu’objets autant que pour leur contenu, le conduit à dépasser ses impressions premières.

Avec le narrateur, on s’interroge sur ce qu’une bibliothèque révèle de son propriétaire, autant que sur la place de la lecture, ou sur le rôle des bibliothèques publiques et de leurs actions. On se laisse enfin aller à noter, au cas où, quelques idées de lecture. C’est, en somme, un agréable premier roman que livre Jean Berthier.

1144 livres, Jean Berthier, 2018.

 

← Articles Précédents

En cours

Articles récents

  • Les espionnes racontent
  • A la table des enquêteurs chinois
  • Brillant comme une larme
  • Avenue des géants
  • De regrettables incidents

Catégories

  • albums
  • Bande dessinée
  • Biographie – autobiograpie
  • Challenges et Défis
  • Classiques
  • En scène
  • Essais
  • Exposition
  • Films
  • Inclassable
  • Littérature contemporaine
    • Littérature étrangère
    • Littérature française
  • Littérature jeunesse
  • Poésie
  • Policier et thriller
  • Récits de voyages
  • Témoignage
  • Théâtre
  • Un coin de tableau

instagram

mrs_pepys

12 d'Ys Afrique albums Arts Austen Belgique biographie Blondel bof Bruges Caravage Chine cinéma Coe cuisine déception Découvertes ELLE en bref en France espionnage Famille femmes gastronomie Histoire impressionnisme Inde Isabel Dalhousie Italie Japon jardins Lecture commune librairie Lire en anglais littérature Littérature nordique Livres Livres numériques Livres prêtés Livre sur la Place Londres Maigret Manga Mois anglais Mois belge Musique Musée Nicolas Le Floch Noël Oscar Wilde Paris Paul Auster peinture Polar nordique poésie Premier roman Proust Rome Russie Salon du Livre Sherlock Holmes Simenon so british souvenirs SSHD swap Tag Thé théâtre Venise Vermeer Versailles Voyages à la campagne à table

Me contacter

lesalondemrspepys@yahoo.com

Suivez mrs pepys

Follow @mrs_pepys

Le salon de mrs pepys

RSS Feed RSS - Articles

RSS Feed RSS - Commentaires

Créez un site Web ou un blog gratuitement sur WordPress.com.

Confidentialité & Cookies : Ce site utilise des cookies. En continuant à utiliser ce site, vous acceptez leur utilisation.
Pour en savoir davantage, y compris comment contrôler les cookies, voir : Politique relative aux cookies
  • Suivre Abonné∙e
    • Le salon de mrs pepys
    • Rejoignez 165 autres abonnés
    • Vous disposez déjà dʼun compte WordPress ? Connectez-vous maintenant.
    • Le salon de mrs pepys
    • Personnaliser
    • Suivre Abonné∙e
    • S’inscrire
    • Connexion
    • Signaler ce contenu
    • Voir le site dans le Lecteur
    • Gérer les abonnements
    • Réduire cette barre
 

Chargement des commentaires…