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Archives de Tag: Rome

Géographies de la mémoire

26 lundi Fév 2018

Posted by mrspepys in Biographie - autobiograpie

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à la campagne, Famille, Histoire, Livres, Paris, Rome, souvenirs, Voyages

Du grenier de ses grands-parents bretons au quartier du Sentier, Philippe Le Guillou se souvient d’épisodes remarquables de sa vie. A chacun correspond un lieu, et souvent des promenades. Des promeneurs et des lecteurs aussi. On le découvre enfant, dessinant des cartes imaginaires, puis adolescent, arpentant les chemins du Faou, le regard tourné vers l’horizon maritime et ses routes invisibles. En bord de Loire ou à l’église Saint-Eustache, il écoute Julien Gracq et Jean Guillou. Il prend le train, pour Rome ou Maisons-Laffitte. Et les paysages défilent au fil des souvenirs.

Géographies de la mémoire ne saurait se résumer, ni se raconter. Il se lit, un point c’est tout. Il suffit de se laisser porter par le rythme et la joliesse des phrases, par les souvenirs qui déferlent gentiment sur la page, viennent lécher l’imagination du lecteur. Cette belle langue, délicatement maniée, m’avait déjà séduite avec Paris intérieur, mais aussi avec Le pont des anges (sublime, il aurait mérité un billet).

En parcourant ainsi la mémoire de l’auteur, le lecteur qui l’a déjà fréquenté retrouve des lieux et des thèmes qui lui sont chers. Hormis les paysages – bretons, irlandais et romains -, la religion et les arts reçoivent une place de choix. Et derrière tout cela plane une douce nostalgie. Point de passéisme toutefois, mais l’impression qu’à force de multiplier les plans sur la comète s’estompent les vestiges du passé, dans le paysage comme dans les esprits.

C’est en somme une invitation à la promenade, rurale comme urbaine, autant qu’à la déambulation intérieure que propose ici Philippe Le Guillou.

Géographies de la mémoire, Philippe Le Guillou, 2016.

« Je viens d’une race de marcheurs qui n’ont jamais pratiqué cette activité en ville. Avant moi – et je l’ai fait beaucoup aussi – on marchait le long de la rivière du Faou ou dans les allées ombragées de la forêt du Cranou, on descendait des hauteurs de Rosnoën jusqu’aux grèves de l’Aulne, mes grands-parents ne connaissaient que l’air pur des bois, des prairies et des paluds. Je crois même que l’idée de marcher en ville leur était étrangère. Ce que j’appelle marcher : déambuler, aller sans contrainte pour le plaisir de pas qui n’ont d’autre logique que leur liberté. Et pourtant la géographie urbaine ne se laisse vraiment saisir que sur ce mode. »

Comme l’auteur est sans doute celui qui sait le mieux parler de son oeuvre, le voici présentant ses Géographies de la mémoire.

Moi, Auguste, Empereur de Rome…

13 dimanche Avr 2014

Posted by mrspepys in Exposition

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Arts, Histoire, Rome, Voyages

expositionaugusteempereurPour bien débuter les vacances, rien de tel qu’une belle exposition. Cette fois, j’ai parié sur le Grand Palais et son hommage à Auguste, premier empereur romain, dont on fête cette année le bimillénaire de la mort.

A peine entré, le spectateur ne peut qu’être subjugué par une des plus belles statues d’Auguste, celle dite de Prima Porta. Bien que je l’aie étudiée à maintes occasions avec les élèves, difficile de ne pas rester de longues minutes à admirer cette magnifique et imposante sculpture. Splendide introduction, qui laisse espérer une visite extraordinaire.

L’exposition est présentée ensuite de manière chronologique et thématique. Le contexte historique est rappelé de manière succincte, mais toujours avec une grande clarté. Après la frise chronologique de l’introduction, la première partie est consacrée à l’arrivée d’Octave au pouvoir, dans le cadre des guerres civiles qui suivent l’assassinat de Jules César. Les questions de la succession liée à l’adoption d’Octave par César, puis la formation et la rupture du triumvirat sont expliqués, et illustrés par des oeuvres diverses, notamment des monnaies et des bustes. Une des perles de cette section est sans conteste une frise dont les morceaux, éparpillés dans divers musées européens (Budapest, Cordoue, Séville), ont été rassemblés au Grand Palais : elle évoque en particulier la bataille d’Actium.

Le visiteur découvre ensuite dans le régime augustéen, avec sa propagande intelligemment organisé (grâce, surtout, à un programme statuaire très contrôlé), ses jeux dynastiques (mariages, adoptions…). L’image de celui auquel le Sénat a décerné le titre d’Augustus est véhiculée sur des supports publics (statues, monnaies…) tout autant que privés (de somptueux camées, par exemple).

Puis vient la visite de Rome, dont la légende raconte qu’Auguste l’a trouvée de briques à son arrivée au pouvoir et l’a laissée de marbre à sa mort. Les constructions et les aménagements urbains dus au premier empereur sont présentés avec précision. L’Ara Pacis, le forum de César puis celui d’Auguste sont évoqués, de même que la maison du princeps sur le Palatin, ou le théâtre de Marcellus.

frise_actium

Frise en marbre de Carrare, la bataille d’Actium

A l’étage l’exposition se poursuit avec l’évocation des évolutions artistiques sous le règne d’Auguste, en particulier avec des emprunts à la Grèce.  Les artistes romains s’inspirent des oeuvres grecques, puisent dans les différents registres et époques pour créer un style nouveau, où se mêlent tous ces éléments un peu disparates.

Sous le premier empereur romain, on entre dans une période de paix, propice à l’enrichissement d’une partie de la société. C’est ainsi l’occasion d’évoquer les splendeurs des intérieurs romains. Le travail du verre et des métaux, comme la peinture, sont évoqués grâce à de multiples objets. L’argenterie issue du trésor de Boscoreale est tout particulièrement extraordinaire. Puis est proposée une revue des provinces à l’époque augustéenne, où la Gaule tient une place de choix (avec Arles et Glanum).

L’exposition s’achève comme elle a débuté, sur d’imposantes statues, dont celle de Livie en prêtresse du culte officiel dédié à un Auguste divinisé.

La scénographie d’une grande sobriété, les textes explicatifs aussi précis que clairs et le calme relatif de l’ouverture m’ont rendu cette visite très agréable. L’exposition est très riche et rassemble avec intelligence des oeuvres venues de toute l’Europe. Elle saura séduire un public béotien tout autant que les amateurs d’Antiquité romaine. Une invitation au voyage autant qu’une incitation à se replonger dans les Vies des douze Césars ou dans Cinna, de Corneille.

Moi, Auguste, empereur de Rome…, Grand Palais, 19 mars – 13 juillet 2014.

La Course à l’abîme

01 dimanche Juil 2012

Posted by mrspepys in Littérature contemporaine, Littérature française

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Caravage, peinture, Rome

     Au moment où s’ouvre une exposition double sur le Caravage (à Toulouse et Montpellier), j’ai enfin osé entrer dans ce roman fleuve qu’est La Course à l’abîme (près de huit cents pages).

      De l’enfance lombarde de l’artiste à la fuite perpétuelle pour échapper à ses poursuivants, en passant par ses succès dans la Rome d’un XVIIe siècle naissant, c’est la vie tout entière de Michelangelo Merisi, dit Caravaggio, qui est mise en scène.

      Une large place est faite au peintre, mais l’homme, dévoré de passions et enclin aux coups de tête, est aussi au cœur du récit. Autour de faits avérés vient s’insinuer avec talent l’imagination de l’auteur, qui comble les manques de l’Histoire. Le fort tempérament de Caravaggio en fait un personnage d’une richesse incomparable. Le tableau de sa vie privée tumultueuse éclaire d’un autre jour des œuvres que connaît le lecteur. La destinée de Caravaggio est fort habilement inscrite dans l’atmosphère d’une Rome baroque souvent méconnue. Le poids de la Réforme catholique, les rivalités entre partis espagnol et français, l’influence du Saint-Office, mais aussi les enjeux politiques qui se nouent autour des artistes sont rendus avec talent. On apprécie la lecture ambivalente des tableaux, l’analyse des symboles religieux qu’ils peuvent renfermer. On se jette régulièrement sur un livre d’art ou sur Internet pour avoir sous les yeux l’œuvre que l’auteur dissèque délicatement. Un seul regret peut-être : la longueur du roman, qui manque parfois de rythme et se perd dans des circonvolutions narratives.

     Merci, Gwenn, pour m’avoir fait partager ton intérêt particulier pour ce roman.

La Course à l’abîme, Dominique Fernandez, 2002.

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