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couvetlangedereimsJuin 1974. La cathédrale Notre-Dame de Reims accueille une foule plus huppée que d’ordinaire. Les notables locaux, les pontes de la culture se pressent pour admirer les vitraux réalisés à partir des cartons de Chagall. D’aucuns s’extasient, tandis que d’autres grincent des dents, incommodés par la modernité de ces oeuvres. Mais voici que la fête est gâchée par la découverte d’un corps dans un confessionnal, puis d’un second au sommet d’une des tours de la cathédrale. Prétextant s’assurer de la sécurité des vitraux de Chagall, Séraphin Cantarel, Conservateur des Monuments français, prolonge son séjour au pays du Champagne et renoue avec sa manie des enquêtes.

Secondé par son adjoint, le jeune et sémillant Théo Trélissac, ainsi que par son archéologue d’épouse, Séraphin s’intéresse de près aux secrets de la bourgeoisie rémoise pour découvrir l’auteur des meurtres. Mêlant érudition, humour et langue joliment troussée, ce roman est le troisième d’une série consacrée aux aventures du trio d’enquêteurs amateurs d’art. L’histoire de la cathédrale comme celle de la ville de Reims sont intégrées intelligemment à l’intrigue, laissant même une petite place à quelques allusions gastronomiques fort pertinentes. L’enquête ménage un certain suspense, mais on peut regretter que le dénouement soit un tantinet rapide, donc brutal, se gardant néanmoins d’être simpliste. Les deux atouts majeurs du roman sont sans conteste ses personnages et le ton pince-sans-rire. Dialogues et descriptions réservent quelques bonnes surprises, qui font sourire le lecteur.

Acquis sur un coup de tête (une fois encore) à la librairie du Louvre, ce roman fait passer un excellent moment, associant détente et références culturelles à explorer. On ne peut s’empêcher de penser aux aventures de Pénélope, avec qui Séraphin partage le goût de l’art et le sens de la dérision. En refermant Et l’ange de Reims grimaça, on a immédiatement envie de se jeter dans le premier TGV en partance pour la ville des sacres. Il va de soi que les deux autres titres de la série sont d’ores et déjà en bonne place dans ma LAL…

Et l’ange de Reims grimaça, Jean-Pierre Alaux, 2012.

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Les vitraux de Chagall

pour en savoir plus sur ces vitraux, le site de la cathédrale de Reims

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