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couvwildejeudela mortLa fin du mois anglais approche, et il est un auteur incontournable dont il n’a pas encore été question ici. Comblons donc cette lacune en évoquant l’inimitable Oscar Wilde grâce à la série de romans policiers dont il est le héros.

Dans ce deuxième volume (après Oscar Wilde et le meurtre aux chandelles), tout commence par un dîner du Club Socrate, présidé par Oscar Wilde. Chaque premier dimanche du mois, ses sept membres, accompagné chacun d’un invité, se réunissent pour faire bombance dans un des salons du Cadogan Hotel. Pour ce rendez-vous de mai 1892, l’hôte du jour propose d’achever la soirée par un jeu où chaque convive désigne, anonymement et par écrit, la personne qu’il aimerait voir mourir au plus vite. Aux autres de deviner qui a désigné quelle victime. Voir surgir à quatre occasions le même nom, puis ceux d’Oscar Wilde et de son épouse, met mal à l’aise les invités. Mais leur inquiétude grandit encore quand meurent successivement les premières victimes de la liste. Se sentant comme responsable, et mû par une intense curiosité, Oscar Wilde décide d’élucider un mystère qui pourrait mettre en danger sa propre vie et celle de sa chère Constance.

Comme dans le premier roman, l’écrivain dandy mène l’enquête en compagnie de son ami et admirateur, Robert Sherard, auquel viennent régulièrement s’ajouter Arthur Conan Doyle et Walter Sickert. L’intrigue est cependant construite avec davantage de subtilité, et les références à la biographie d’Oscar Wilde y sont intégrées plus intelligemment. L’érudition obsessionnelle du volume précédent a laissé la place à des remarques ponctuelles. Les personnages sont moins caricaturaux, en particulier celui de Wilde, qui ne se limite plus à une pâle copie de Sherlock Holmes. L’histoire elle-même est mieux construite, avec moins de rebondissements et de déductions tirés par les cheveux. Un bémol néanmoins : les citations de Shakespeare sont sans doute un peu trop systématiques, et pas toujours opportunes. Pour autant, la lecture de ce roman a été bien plus agréable que celle du précédent. Et il n’est pas impossible que je me laisse à nouveau tenter par cette série.

Oscar Wilde et le jeu de la mort, Gyles Brandreth, 2008.

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