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Le programme initial de visite prévoyait l’exposition Cartier-Bresson au Centre Pompidou. La file d’attente très étendue et les quelques heures dont nous disposions n’ont pu coïncider, et il a fallu se rabattre sur l’exposition proposée par la Galerie des bibliothèques de la ville de Paris, située à quelques rues de Beaubourg.
Intitulée « Paris 14-18, la guerre au quotidien », cette exposition rassemble des photographies prises par Charles Lansiaux (1855-1939) à Paris pendant la Grande Guerre. Ces clichés présentent la vie des Parisiens au cours du conflit. La visite est organisée de manière à la fois thématique et chronologique, en deux grandes parties : « la guerre vue de la rue » et « signes de guerre ».
On débute par un chassé-croisé de populations, avec le départ des soldats mobilisés et l’arrivée à Paris des déplacés belges et français, mais aussi italiens. Vient ensuite l’organisation de la défense parisienne (assez sommaire, Paris étant présentée par les militaires comme indéfendable) et du ravitaillement, ainsi que la place croissante des femmes dans les activités du quotidien (la première factrice en 1916, par exemple).
La seconde partie dévoile les séquelles du conflit, avec la transformation de certains lieux publics en hôpitaux, l’afflux des blessés revenus du front, mais aussi les dégâts liés aux bombardements. La visite s’achève avec d’étonnantes photographies de l’exposition au Trocadéro des armes prises à l’ennemi, et un rappel des contraintes imposées aux journaux et autres médias pendant le conflit.

Charles Lansiaux
« Boulevard Edgar-Quinet. Les enfants ne connaissent plus que les jeux de guerre, voici de futurs poilus qui attendent l’ennemi de pied ferme. Avril 1915 »
(coll. BHVP)
Les très nombreuses photographies sont accompagnées de légendes écrites par l’artiste, et parfois d’éclairages historiques ou de précisions concernant la localisation des scènes dans Paris (quand les noms de rue ont changé, par exemple). Des unes originales de journaux et des affiches placardées dans les rues de la capitale viennent compléter le tout (un appel aux personnes sachant traire pour assurer le ravitaillement en lait, ou la une d’un quotidien présentant une dizaine de nouveaux métiers exercés par les femmes, entre autres).
C’est un point de vue original sur la Grande Guerre que propose cette exposition. Le conflit ne se limite pas en effet aux combats des tranchées. Pour la première fois, on parle de « guerre totale ». L’arrière, les civils, sont bel et bien acteurs de cette guerre d’un genre nouveau. Le travail de Charles Lansiaux les met en valeur, notamment grâce à une recherche sur la composition comme sur la lumière.
Une belle découverte, que je conseillerais volontiers.
« Paris 14-18, la guerre au quotidien », Galerie des bibliothèques de la ville de Paris, 15 janvier-15 juin 2014.
les coulisses de l’exposition, sur le blog d’André Gunthert
Dommage pour Cartier Bresson mais tu as jusqu’en juin pour retenter l’aventure… Belle découverte en revanche que ce Paris de la Première guerre mondiale, tu me donnes envie d’aller y faire un tour. D’autres trésors à dénicher pendant ces vacances?
Je suis curieuse de connaître ton avis sur cette expo.
Pour Cartier Bresson, je retenterai évidemment ma chance, un matin à l’ouverture sans doute.
Avec ce centenaire, c’est une exposition on ne peut plus dans l’air du temps !
C’est vrai, mais pour le coup on évite les sempiternelles tranchées auxquelles ce conflit est trop souvent réduit.
Merci de parler de cette éxpo ! comme je compte faire quelques expos la semaine prochaine, je note celle-ci !
Bonne visite !