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Le salon de mrs pepys

~ carnet de lecture

Le salon de mrs pepys

Archives de Catégorie: Littérature française

deux Vuillard sinon rien

03 mercredi Jan 2018

Posted by mrspepys in Littérature contemporaine, Littérature française

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Belgique, Découvertes, Histoire, Livres prêtés, Paris

Se jeter sur les prix littéraires de l’année ne fait guère partie des habitudes de ce salon. Je n’ai donc ni acheté ni lu L’ordre du jour. Mais quand un collègue m’a proposé de me prêter deux des livres précédents de l’auteur, il eut été malpoli de refuser.

C’est avec Congo qu’a débuté la découverte d’Eric Vuillard, dont le nom et les ouvrages ne m’étaient cependant pas inconnus. Au cœur de la Belle Époque, les puissances européennes décident, après s’être longtemps affrontées, de s’accorder, comme l’avaient fait jadis Espagnols et Portugais, sur un partage des terres destinées à agrandir leurs empires coloniaux. L’Afrique, dont seuls les littoraux sont vaguement connus, est cette fois l’enjeu principal des tractations. Et un territoire en particulier retient l’attention de l’auteur, à savoir un territoire de forêts, où s’enfonce un fleuve impressionnant, le Congo. C’est une lubie du roi des Belges que cette colonie construite de bric et de broc, grâce aux interventions peu scrupuleuses d’hommes de main et de soi-disant scientifiques, qu’Eric Vuillard étrille consciencieusement.

Après le silence et la solitude de la forêt équatoriale, ce fut une plongée dans les rangs des révolutionnaires parisiens. Du pillage de la maison Réveillon à la chute de la Bastille, les convulsions d’un peuple qui se sent aussi affamé que trahi sont décrits avec une précision enivrante. A la place de l’anonymat d’une foule insurgée, c’est un ensemble d’individus, des hommes et des femmes, qui agit pour mettre à bas le symbole de la monarchie absolue – et, surtout, pour faire main basse sur la poudre stockée dans la forteresse.  Alors la journée du 14 juillet 1789 prend, pour le lecteur, une place renouvelée dans la chronologie révolutionnaire.

Ce qui ne pouvait manquer de me séduire dans ces récits est, très logiquement, leur intérêt pour l’histoire, qu’il s’agisse de ses événements les plus connus ou ses détails les plus obscurs. On peut sans conteste reconnaître à Eric Vuillard la capacité de s’approprier des faits historiques pour alimenter ses œuvres romanesques, et ce sans vraiment recourir à la fiction. Un point de vue différent et un ton qui oscille entre indignation et admiration sont le sel de ces textes. L’érudition s’installe à chaque page, sans occuper toute la place. L’humain prend le pas sur la froideur des faits. On se laisse vite embarquer, et ces récits, assez courts au regard des productions du moment, se lisent en deux coups de cuillère à pot. Il faut bien dire que le style de l’auteur pousse toujours plus avant le lecteur, un peu comme les vagues qui déferlent et bousculent les nageurs. Des phrases courtes, des juxtapositions, des énumérations sont les signes particuliers d’un style qui ne laisse pas beaucoup le temps de reprendre son souffle. Mais c’est à la fois un des points forts de l’auteur et une limite, car ce procédé finit par lasser un tantinet au terme de deux lectures.

Si l’occasion se présente de lire L’ordre du jour, sans doute ne me ferais-je pas prier. Mais j’espère y trouver un nouveau souffle, pour ne pas trop avoir cette impression de déjà vu qui gâche parfois une lecture.

Congo, Eric Vuillard, 2012.

14 juillet, Eric Vuillard, 2016.

 

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Les falsificateurs

28 jeudi Déc 2017

Posted by mrspepys in Littérature contemporaine, Littérature française

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Découvertes, Histoire, Voyages

Ceux et celles qui suivent l’extension (un peu plus vivante) de ce salon sur Instagram savent que j’ai eu une révélation en octobre. D’Antoine Bello j’avais lu jadis, et avec plaisir, Enquête sur la disparition d’Émilie Brunet et, au printemps, L’homme qui s’envola. Et puis, au mitan des vacances de la Toussaint, j’ai extrait de ma PAL Les falsificateurs.

Peinant à trouver un premier emploi, Sliv Darthunghuver est ravi lorsqu’un cabinet en conseil environnemental lui offre un poste. Au terme de sa première mission, il apprend que son profil a retenu l’attention du Consortium de Falsification du Réel, une organisation dont les activités participent à l’écriture de l’histoire mondiale. Sliv se révèle rapidement un excellent scénariste et, à ce titre, voit se dessiner une carrière prometteuse au sein du CFR. Récompensé par le prix du premier meilleur scénario (destiné à préserver les intérêts du peuple bochiman), il se laisse emporter par son imagination et devient négligent. Sa désinvolture met en péril son avenir, et celui de sa collègue Lena Thorsen.

Voilà fort longtemps qu’un roman ne m’avait pas séduite à ce point. L’expression « coup de cœur », que j’emploie rarement, est ici parfaitement adaptée. Au-delà du style d’Antoine Bello, où la simplicité apparente dissimule des trouvailles lexicales, l’intelligence de l’intrigue est la véritable richesse du roman. Nourrie d’une quantité stupéfiante de références historiques autant que géopolitiques, elle se construit autour d’un enchaînement parfait de séquences et épargne au lecteur les retournements abracadabrantesques devenus monnaie courante dans les productions contemporaines.  Les personnages, peu nombreux, sont caractérisés avec soin. Ils forment un ensemble complémentaire et évitent tout manichéisme. Chaque détail est réglé avec minutie et le roman fonctionne avec la précision d’une horloge suisse.

Les opérations de falsification du réel s’appuient sur des dossiers, grâce auxquels  le CFR s’efforce d’influencer le cours de l’histoire, pour donner l’impulsion nécessaire à un événement, corriger une inégalité ou soutenir un idéal. L’auteur s’amuse ainsi à proposer des alternatives à plusieurs épisodes de l’histoire mondiale, comme celui qui conduisit à l’envoi de la chienne Laïka dans l’espace en 1957 ou celui qui explique une part de l’affaire Günter Guillaume. D’autres interventions semblent plus anecdotiques, mais n’en demeurent pas moins passionnantes, notamment la réapparition d’un film expressionniste perdu. Cette relecture du passé (ou réécriture si on se place du point de vue des personnages) est menée avec beaucoup de finesse. Pour quiconque a un peu de connaissances en histoire, ou du moins de l’intérêt, l’exercice est aussi divertissant que passionnant.

Arrivée au tiers d’une lecture que je ralentissais pour reculer le moment où s’achèverait le roman, je découvris qu’il constituait le premier volet d’une trilogie. Alors que ce billet prend enfin forme, je savoure avec un plaisir renouvelé le deuxième volume. Qu’il est dommage que de pareilles pépites ne soient pas plus nombreuses en librairie !

Les falsificateurs, Antoine Bello, 2007.

Un été à quatre mains

08 dimanche Oct 2017

Posted by mrspepys in Littérature contemporaine, Littérature française

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à la campagne, Histoire, Musique

Mon admiration pour le travail de Gaëlle Josse n’est plus un secret pour ceux et celles qui s’aventurent ici régulièrement. Impossible donc de passer à côté du moindre de ses romans.

L’été est celui de 1824, et les quatre mains celles de Franz Schubert et de sa jeune élève, Caroline Esterhazy. Affaibli par une maladie honteuse et comme gêné aux entournures par l’absence de revenus, Schubert se résout à quitter Vienne pour jouer, pendant quelques semaines, le maître de musique dans la résidence d’été de la famille Esterhazy. Si l’atmosphère un peu guindée de la gentilhommière hongroise et la compagnie de jeunes gens qui ne l’estiment guère satisfont peu le musicien, il apprécie les heures passées au piano avec la cadette de la famille, aussi réservée que talentueuse. Les mots échangés sont rares et banals, mais des mains qui se frôlent sur le clavier valent parfois un long discours.

Gaëlle Josse s’inspire d’un épisode réel de la vie de Franz Schubert, et, comme à son habitude, elle l’enjolive avec délicatesse. Elle comble les manques, sans trop en faire, pour laisser au lecteur une part d’imagination. Elle rend joliment compte d’un univers artistique, avec autant de finesse que dans Nos vies désaccordées, où la musique avait déjà sa place, ou bien L’ombre de nos nuits, où elle rend hommage à un peintre. Le texte est court, ciselé. Et une fois encore, je suis séduite par ce petit bijou, qui donne (est-ce étonnant ?) envie d’écouter Schubert en boucle pendant des jours.

Un été à quatre mains, Gaëlle Josse, 2017.

Mission à Haut-Brion – Le sang de la vigne, tome 1

23 mercredi Août 2017

Posted by mrspepys in Littérature contemporaine, Littérature française

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Découvertes, Histoire

Après avoir découvert et beaucoup apprécié le travail de Jean-Pierre Alaux sur les romans ayant pour héros le conservateur Séraphin Cantarel, j’avais bien envie de me lancer dans la lecture de ceux qui ont davantage fait connaître l’auteur, à savoir la série intitulée « Le sang de la vigne ».

Benjamin Cooker est un oenologue réputé, cinquantenaire fringant et amateur d’antiquités. Il vient tout juste de recruter un assistant (Virgile Lanssien), quand un de ses amis viticulteurs fait appel à lui pour une question de vin gâché par des levures malfaisantes. Ni une, ni deux, Cooker s’emploie à sauver la production d’un des plus fameux crus du bordelais. Amis, employés et même ses connaissances dans le domaine des Antiquités sont réquisitionnés pour trouver une solution.

S’il n’y a pas à proprement parler d’enquête, Benjamin Cooker fouine de ci de là, fait appel à des amis spécialistes dans divers domaines, et finit par faire arrêter un coupable. Ce schéma donne du rythme au roman, qui se lit très facilement. Plus que les investigations du personnage principal, ce qui a retenu mon attention est, comme dans les autres romans d’Alaux, un intérêt pour le patrimoine. Il est évidemment question du vignoble et de son histoire, mais aussi de la cité Frugès réalisée par Le Corbusier à Pessac, dont je ne connaissais pas l’existence et que, désormais, je suis curieuse de visiter. Les références historiques sont amenées assez finement et ne ralentissent pas l’histoire. Le tout est écrit de manière enlevée, avec une pointe d’humour de temps à autre.

D’aucuns connaissent sans doute la série télévisée tirée de ces romans, ce qui n’est pas encore mon cas. Si l’occasion se présente, peut-être oserai-je voir ce que Pierre Arditi a fait du personnage de Benjamin Cooker, rebaptisé Benjamin Lebel pour l’occasion. Mais il est certain que la lecture de cette série de romans (25 titres pour l’heure !) ne fait que commencer…

Mission à Haut-Brion, Jean-Pierre Alaux et Noël Balen, 2004.

La libraire de la place aux Herbes

10 lundi Avr 2017

Posted by mrspepys in Littérature contemporaine, Littérature française

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jardins, Livres

Une parenthèse dans les lectures belges pour évoquer un roman au sous-titre évocateur « Dis-moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es ».

La lassitude de la vie parisienne, autant que l’impression de liberté retrouvée une fois les enfants envolés du nid, poussent Nathalie et son époux à s’installer à Uzès. Professeur de Lettres, Nathalie a le sentiment d’avoir un peu fait le tour du métier. L’occasion de se renouveler, de tenter autre chose, se présente quand la librairie de la place aux Herbes est mise en vente. Nathalie se laisse aller à un achat tout à la fois coup de tête et coup de coeur. Elle apprend sur le tas à mener son commerce et à frayer avec les lecteurs.

Composé de tranches de vie, qui correspondent à autant de lecteurs différents, ce roman raconte non seulement comment Nathalie devient libraire mais surtout comment son métier la conduit à rencontrer des personnes dont les livres lui permettent de partager, pour un moment, les soucis ou les joies. Certaines de ces histoires sont touchantes, comme la toute première mettant en scène une jeune fille qui apprend à s’affranchir des conseils de lecture maternels ou celle du marcheur. D’autres sont un peu tirées par les cheveux, car l’héroïne outrepasse largement son rôle de libraire pour s’improviser mère de substitution ou psychologue. L’histoire du soldat dans le coma ou celle de Leïla, la jeune commerçante ambulante qui ne savait pas lire, manquent de vraisemblance. On retrouve des accents de Au bon roman, mais c’en est une version plus caricaturale qui est proposée. Et si on veut chicaner un peu, il aurait été pertinent de se renseigner un peu sur le métier de professeur de Lettres : les élèves de Terminale scientifique ne disposent plus aujourd’hui d’une option Littérature…

Les amateurs de « happy ends » trouveront sans conteste leur bonheur dans ce roman où les problèmes se résolvent grâce à la bonne volonté et aux bonnes lectures. Les deux cents pages se lisent avec facilité, car le style de l’auteur est très fluide, mais je ne suis pas certaine qu’il m’en restera grand’chose dans quelques années. Peut-être les illustrations de Camille Penchinat qui peuplent agréablement ces pages, et l’idée qu’il est possible, quand on en a vraiment envie, de changer de vie pour se consacrer à une passion.

La libraire de la place aux Herbes, Eric de Kermel, 2017.

Trois grands fauves

04 samedi Fév 2017

Posted by mrspepys in Littérature contemporaine, Littérature française

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Découvertes, Famille, Histoire

couvtroisgrandsfauvesRepéré chez une camarade blogueuse voici quelque temps, cet ouvrage difficilement classable a de nouveau suscité ma curiosité après qu’une collègue de Lettres a suggéré que nous organisions une rencontre entre nos élèves et l’auteur, Hugo Boris.

Les trois grands fauves en question sont Georges Danton, Victor Hugo et Winston Churchill. Ils ont en commun une extraordinaire énergie, qui leur fait appréhender la vie avec rage. Hugo Boris ne cherche pas à réaliser des biographies, mais à saisir des tranches de vie révélatrices de la personnalité de chacun de ces grands hommes. Il brode autour de faits historiques et donne du corps à des événements de leur vie personnelle. On tremble avec Danton. On lève un sourcil devant le récit des séances de spiritisme chez les Hugo. Et on admire la bravoure, mâtinée d’inconscience, du jeune Churchill.

Une lecture agréable, qu’il va maintenant falloir introduire auprès des élèves car rendez-vous est pris avec Hugo Boris dans le cadre de la Quinzaine de la librairie.

Trois grands fauves, Hugo Boris, 2013.

Le Coiffeur de Chateaubriand

02 dimanche Oct 2016

Posted by mrspepys in Littérature contemporaine, Littérature française

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Histoire, littérature

couvcoiffeurdechateaubriandAprès avoir démontré ses talents chez Madame, Adolphe Pâques est introduit auprès de François-René de Chateaubriand, auteur qu’il vénère en secret. Il est chargé de préserver l’illusion de la coiffure de sa jeunesse : « Donner l’air ébouriffé à un grand homme qui a l’habitude de rabattre sa mèche sur le dessus du crâne, c’est un exploit. » Et non seulement le jeune Adolphe donne satisfaction au ci-devant ministre, mais il parvient aussi à devenir une sorte de confident, auquel on confie la numérotation des pages des Mémoires, ou le logement d’une jeune personne qu’il serait inconvenant de voir rue du Bac.

Pour affronter les errements (souvent administratifs…) de la rentrée, j’avais envie d’érudition mâtinée de légèreté, ce qu’on trouve toujours chez Adrien Goetz. Aucune déception lors de cette lecture. Le sujet peut sembler un peu tiré par les cheveux de prime abord, mais le roman est surtout un hommage à Chateaubriand, ainsi qu’à son coiffeur, qui a bel et bien existé et a publié ses propres mémoires en 1872. Histoire et fiction se rencontre avec habileté. Le style est vif et peu avare en jolies tournures. Au-delà de l’adulation du coiffeur pour son illustre client, l’intrigue met en lumière un étonnant jeu d’espionnage destiné à mettre la main sur les Mémoires avant que Chateaubriand ne les publie. Au terme de cette lecture, le risque est grand d’avoir envie de se précipiter au Musée de Saint-Malo où est exposée une oeuvre pour le moins surprenante : un tableau de la chambre de Chateaubriand, réalisé par Adolphe Pâques avec… des cheveux de l’auteur ! Un excellente excuse en somme pour aller passer un week-end au bord de la mer.

Le Coiffeur de Chateaubriand, Adrien Goetz, 2010.

Mariages de saison

27 samedi Fév 2016

Posted by mrspepys in Littérature contemporaine, Littérature française

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Blondel, Famille, souvenirs

couvmariagesdesaisonPour la deuxième année consécutive, la parution d’un roman de Jean-Philippe Blondel coïncide avec mon anniversaire. Et comme ma mère (qui m’a d’ailleurs fait découvrir cet auteur voici quelque temps maintenant) sait combien j’apprécie son travail, elle m’a offert il y a quelques jours Mariages de saison, avec une dédicace de Jean-Philippe Blondel en prime.

Aussitôt reçue, aussi engloutie, cette histoire de photographes de mariage. Corentin, un peu paumé, entre des projets professionnels confus et une vie sentimentale un peu décousue, seconde son parrain, Yvan, quand, à la belle saison, les jeunes couples cherchent à immortaliser les plus moments de leur mariage. Chaque samedi, Corentin observe, écoute et enregistre les actes d’inconnus, percevant les faiblesses, les doutes comme les grands bonheurs.A mesure que l’été avance, il s’interroge. Ses choix, ses relations avec ses parents, ses amis, et même son parrain, lui semblent confus. Alors il leur donne la parole, dans des entretiens face caméra, qui l’aident à ouvrir les yeux.

Sans être vraiment léger, Mariages de saison est un roman moins sombre que les derniers écrits par Jean-Philippe Blondel. L’arrière-plan de l’intrigue y est sans doute pour beaucoup. Une fois encore, cependant, l’auteur sait joliment mettre en avant les petits détails qui peuvent empoisonner la vie. Les désillusions, les résignations, les regrets sont très présents derrière les sourires de mise lors des mariages. Toutefois le bon côté des choses est systématiquement mis en valeur, comme lorsque la table des exclus (ces invités dont on ne sait pas trop quoi faire) quitte la soiré pour, après un bon fou rire, aller fumer sous les étoiles. Et le sort du personnage principal à la fin du roman permet d’oublier toutes les aspérités qui font le sel de la vie.

Un roman qui saura réjouir les convaincus, amateurs des travaux de Jean-Philippe Blondel, et sera parfaitement à même de convaincre ceux qui ne les connaissent pas encore.

Mariages de saison, Jean-Philippe Blondel, 2016.

Les gens dans l’enveloppe

18 jeudi Fév 2016

Posted by mrspepys in Inclassable, Littérature contemporaine, Littérature française

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ELLE, Famille

couvgensdanslenveloppeA partir d’un ensemble de photos de famille, achetées à un brocanteur, Isabelle Monnin entame un projet double.

Retenant d’abord quelques uns des clichés, où figurent les mêmes personnes, elle imagine leur histoire. Une enfant et une poignée d’adultes, qu’elle identifie comme ses parents et ses grand-parents. Elle invente l’enfance de Laurence, construite autour d’une attente, celle de sa mère, partie en Argentine. Puis elle écrit le point de vue des adultes, leur attachement à Laurence et leurs espoirs brisés. Car le destin réservé par Isabelle Monnin aux personnages qu’elle a créés est particulièrement sombre et triste.  L’intrigue se déroule sur une vingtaine d’années, en quelque deux cents pages qui collent efficacement le cafard.

Ensuite vient l’enquête. Isabelle Monnin s’est en effet mis tête de retrouver les personnes représentées sur les photographies qu’elle a achetées. Et elle y parvient, découvrant évidemment que leur vie n’a pas été celle qu’elle avait imaginée. Une coïncidence cependant, celle du prénom de l’enfant, qui est bel et bien Laurence.

De cet ouvrage qui a reçu un accueil assez positif, j’ai été déçue. Compte-tenu de son propos singulier, il est étonnant qu’il ait été retenu dans la catégorie « romans » du Prix ELLE des lectrices. C’est d’autant plus surprenant que la partie fictionnelle n’est pas la plus intéressante. Le pessimisme qui se dégage de cette histoire la rend difficile à apprécier. En revanche, l’enquête réussit à éveiller la curiosité du lecteur. Le ton et le style sont plus plaisants. Quant aux chansons, je ne vois pas bien ce qu’elles apportent de plus au projet.

Si l’idée à l’origine de cet ouvrage peut être attractive, le résultat manque de cohérence. Les différents éléments qui constituent le livre ne fonctionnent que partiellement ensemble, et la couverture ne le sert pas vraiment.

Les gens dans l’enveloppe, Isabelle Monnin, 2015.

Ce pays qui te ressemble

25 lundi Jan 2016

Posted by mrspepys in Littérature contemporaine, Littérature française

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ELLE, Famille, Histoire

couvcepaysquiteressembleA l’orée du XXe siècle, un couple étrangement assorti devient parents. Né d’un père aveugle mais doté d’une extraordinaire mémoire et d’une mère que certains croient folle et d’autres possédés, Zohar fait ses premiers pas dans la vie au coeur du ghetto juif du Caire. Dès sa prime jeunesse, il s’enfuit des heures durant, explorant la ville. Il semble n’avoir peur de rien, si ce n’est de perdre la douce Masreya qui fut sa soeur de lait. Frayant avec les voyous comme avec les proches du pouvoir, il bouscule son destin quand Le Caire est projeté dans la Seconde Guerre mondiale.

Les pérégrinations de Zohar, autant que le portrait de ses proches dans leur ruelle cairote comme figée dans le temps, n’ont pas réussi à me convaincre. Si le personnage d’Esther, la mère largement fantasque du héros, permet d’entrer dans le roman et de découvrir un univers où les croyances en tous genres dictent encore les conduites du quotidien, les aventures de son fils aux prises avec les fluctuations politiques des années 1940 m’ont assez vite lassée. La quatrième de couverture évoque une « saga » : on trouve en effet moult rebondissements dans cette histoire, mais ils ne sont pas parvenus à me passionner, et même j’ai peiné à voir la cohérence de l’intrigue, dont Zohar semble le seul fil conducteur. Il y a le récit qui conduit à sa naissance, riche et coloré, puis celui de sa jeunesse pendant la guerre, plus confus, moins poétique aussi. Une lecture en demi-teinte, donc.

Ce pays qui te ressemble, Tobie Nathan, 2015.

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