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Aux premiers jours des vacances, Pascal et Margaux, une de ses élèves, prennent leurs quartiers d’été dans un hameau retiré. Ils viennent y chercher calme – pour lire et travailler – et discrétion – Margaux ayant un peu malmené un butor malintentionné. Seul un voisin est susceptible de contrarier leurs plans. Mais Florin se révèle aussi discret que de bonne compagnie. C’est que ce fumeur de pipe a une bien étrange manière de conserver ses souvenirs. Il lui faut, pour raconter les mille et une aventures de sa vie bien remplie, tâter les cailloux qui lui servent de pense-bêtes. Et ses histoires sont un prétexte suffisant pour réunir, chaque soir, cet improbable trio.

De ce second roman de Pierre Raufast, moult critiques louangeuses ont été écrites, notamment par mes camarades blogueuses. Difficile de passer ensuite : tout a été dit, ou presque. Car ce roman, comme le précédent, est un délice. On y retrouve un foisonnement d’histoires, qui, cette fois, ne s’imbriquent pas les unes dans les autres, mais se succèdent au fil des séances de remémoration de Florin. Les personnages comme les situations sont hautement pittoresques, et révèlent la richesse de l’imagination de Pierre Raufast. On sourit, voire rit, beaucoup (pauvres vers luisants…). Toutefois certains souvenirs sont émouvants, si ce n’est carrément tristes : les trois personnages, même la toute jeune Margaux, ont vécu des moments douloureux, où la mort s’est invitée plus qu’à son tour. Le ton reste néanmoins léger et l’optimisme domine.

Les récits de Pierre Raufast sont de véritables remèdes contre la morosité, qui mériteraient un remboursement de la Sécu. Et dire qu’il m’en reste un à déguster ! Cette seule perspective met du baume au cœur en cette morne journée de rentrée.

La variante chilienne, Pierre Raufast, 2015.