Ce quadrille est le troisième volume des enquêtes de François-Claudius Simon, inspecteur à la PJ (après La valse des gueules cassées et Le bal de l’équarrisseur). Quelques mois ont passé depuis l’affaire de l’Equarrisseur. L’attention des Parisiens est désormais tournée vers les premières élections législatives depuis la Grande Guerre, mais aussi vers des occupations plus futiles, comme le cinéma. Dans les salles obscures, un feuilleton intitulé Les Maudits passionne les foules. Il attise aussi les pulsions meurtrières d’un étrange personnage barbu qui assassine de jeunes femmes blondes pendant les séances de cette série cinématographique. C’est l’occasion pour François-Claudius d’arpenter les plateaux de tournage, et de découvrir que les intrigues se déroulent aussi dans les coulisses.
Une fois encore, l’équilibre entre le contexte historique et la fiction est savamment dosé. Les tensions politiques et sociales, les espoirs des suffragettes, le développement du cinéma servent de toile de fond à une enquête qui se construit paisiblement, sans retournement de situation abracadabrant. Le bon sens du personnage principal, ses capacités d’observation et de déduction suffisent. Une des scènes finales semble un joli clin d’oeil à Hercule Poirot, quand l’inspecteur Simon réunit les protagonistes de l’affaire pour les mettre en cause les uns après les autres et, finalement, désigner le coupable.
Au-delà de l’enquête policière, le lecteur en apprend un peu plus sur le héros de la série. Elsa ayant quitté la France pour rejoindre la Russie où les bolcheviks s’imposent peu à peu, c’est sur l’enfance et les origines de François-Claudius que se concentre cet aspect du roman. Un perroquet fait ainsi son apparition dans la vie de l’inspecteur, et de nouvelles pistes s’ouvrent après le décès du prêtre qui lui a servi de figure paternelle (deux nouvelles enquêtes ont paru depuis, qui livrent sans doute de nouvelles révélations à ce sujet… – La Berceuse de Staline et Cantique de l’assassin).
Un agréable polar historique, à nouveau, où chaque chapitre porte le titre d’un film sorti entre 1895 et 1919. Et des Maudits qui donnent furieusement envie de revoir les Vampires de Louis Feuillade.
Le Quadrille des Maudits, Guillaume Prévost, 2012.
Bonjour, je découvre cet inspecteur et son auteur avec le dernier livre paru. Pour l’instant j’aime beaucoup. Je pense qu’il va falloir que je reprenne la série pour comprendre certaines choses, dont cette Elsa.
Le passé de François se révèle petit à petit dans mon tome.
Les deux premiers épisodes de la série sont passionnants, et ils posent bien les personnages. Tu devrais te régaler !