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couvsauvequipeutlavieUn titre emprunté à Jean-Luc Godard et les premières lignes du prologue en guise de quatrième de couverture ne sont pas exactement attractifs au premier abord. C’est donc sans grande conviction que j’ai entamé cette lecture.

Tout commence comme une autobiographie, nourrie de souvenirs de famille. Nicole Lapierre raconte le décès de sa grand-mère et celui de sa soeur. Et puis s’amorce une réflexion plus construite, nourrie de références à Saint-John Perse, à des philosophes (comme le désormais méconnu Gaston Bachelard), à des historiens, à des compte-rendus scientifiques. Les mentions familiales ne sont finalement qu’un prétexte pour aborder divers thèmes, que la presse nommerait platement sujets de société.

Les migrations tiennent une place centrale dans le propos de Nicole Lapierre, évoquées avec recul et intelligence, tout comme l’intégration dans une société d’adoption. La question du suicide est abordée avec retenue et humanité. Mais le plus frappant est peut-être la réflexion menée sur la manière qu’ont aujourd’hui les sociétés occidentales de traiter les drames, le rôle qu’elles donnent aux victimes, l’omniprésence de l’émotion quand il faudrait penser ou agir.

C’est la sociologue qui écrit, laissant peu à peu ses souvenirs pour des considérations plus générales. La simplicité du style sert parfaitement un propos d’une grande clarté. Et l’auteur atteint son but, celui d’avoir écrit « une sorte de fortifiant pour résister au mauvais temps présent ».

Sauve qui peut la vie, Nicole Lapierre, 2015.

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