Au cours de cette année scolaire, la pile des livres lus à chroniquer a parfois atteint des hauteurs inquiétantes. Certains titres ont fini par rejoindre la bibliothèque sans qu’aucun billet ne leur soit consacré, d’autres ont été mis en vente, et quelques uns attendent encore. Comme il est temps de faire un brin de rangement et de tri, voici trois brèves pour des romans qui méritent une place dans ce salon.
Le premier a fait l’objet d’une nuée de billets élogieux chez mes camarades : Sous les couvertures de Bertrand Guillot. Inutile donc d’en proposer un énième résumé. Impossible néanmoins de le ranger sans lui rendre un court hommage ici. De l’auteur j’ai lu jadis B.a. -ba, qui m’avait beaucoup plu. Le ton de Sous les couvertures est bien plus léger, et le propos plus fantaisiste, ce qui n’empêche par l’auteur de montrer du doigt, avec beaucoup d’humour, les excès et les travers de l’édition contemporaine.
Sous les couvertures, Bertrand Guillot, 2014.
Le restaurant de l’amour retrouvé, découvert chez Sandrion, a lui aussi enthousiasmé les blogueuses. Son héroïne, Rinco, est abandonnée brutalement par son fiancé qui ne lui laisse rien qu’un appartement vide et la jarre de saumure héritée de sa grand-mère. Le choc lui fait perdre la voix, mais pas l’envie de vivre. Elle s’installe dans le village de son enfance, où elle réussit à ouvrir un minuscule restaurant dont les plats sont préparés spécifiquement pour chaque hôte. Très vite la rumeur se répand : un repas à L’Escargot aurait des vertus quasi magiques, et rendrait heureux ceux qui le dégustent.
Il s’agit d’un très beau roman, construit autour d’une idée de la cuisine bien différente de celle, omniprésente et prétentieuse, des concours culinaires où l’originalité à tout prix est synonyme d’excellence. La simplicité du personnage principal, son attachement aux traditions et son absence d’ambition nourrissent suffisamment l’intrigue. Le lecteur occidental découvre par ailleurs certaines particularités de la gastronomie japonaise.
Le restaurant de l’amour retrouvé, Ito Ogawa, 2008.
Enfin vient un roman de la rentrée littéraire dernière qui n’a pas eu la couverture qu’il mérite, Fleur et Sang. Deux histoires se déroulent parallèlement, celle d’Urbain Delatour, un apothicaire du Grand Siècle, et celle d’Etienne Delatour, chirurgien contemporain. Chacun à son époque est confronté aux démons de l’ambition et à l’influence d’une femme très liée à son père. L’un comme l’autre pêche par excès de confiance et voit son destin prendre une voie inattendue.
Voici un roman passionnant, fort bien écrit et construit qui aurait mérité d’être davantage mis en valeur dans les médias. Le tapage fait autour de quelques titres et quelques pompeux auteurs n’a pas laissé de place pour des ouvrages aussi subtils que celui-ci. Mais il est encore temps de le découvrir avant la déferlante de la prochaine rentrée littéraire.
Fleur et sang, François Vallejo, 2014.
Je vais justement commencer Fleur et sang, qui traîne lamentablement à la bibliothèque, personne ne l’emprunte et c’est injuste. Je n’ai lu que Les soeurs Brelan, mais cela m’a convaincue du talent de François Vallejo !
J’ai hâte de lire ton billet sur Fleur et sang. Bonne lecture !
Je suis contente que tu aies aimé mon restaurant « l’escargot » !! Gros bisous et bonne fin de vacances !
Bonnes dernières semaines à toi aussi. Bises.
Hé oui, les livres lus, et la flemme d’en parler, je connais…
Pendant l’année scolaire, l’envie n’est pas toujours là…
C’est vrai que FLeur et Sang a été injustement oublié. La faute à une ancienne première dame ? En tout cas l’an dernier, beaucoup de romans sont passés à la trappe et si j’avoue avoir oublié ce roman, j’en garde tout de même un souvenir très précis maintenant que tu me le rappelles.
Je pensais à des romans tape-à-l’oeil qui ont monopolisé l’attention des médias, comme des blogueurs d’ailleurs…
Et oui il y a des livres comme ça qui nous ont plu mais dont ne sais pas vraiment comment en parler. J’aimerais bien jeter un œil à Le restaurant de l’amour retrouvé.