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Le décès d’un jeune moine auquel il était attaché bouleverse Michel-Ange. Il précipite son départ pour Carrare, où les montagnes dissimulent le marbre indispensable à la réalisation de sa prochaine oeuvre, le tombeau commandé par le pape Jules II. Des carnets de croquis réalisés nuitamment aux carrières arpentées toute la journée, l’artiste tâche de ne penser qu’à son travail. Pourtant, aux côtés des carriers, au contact d’un enfant qui vient de perdre sa mère, grâce à la Bible offerte par le jeune moine disparu, Michel-Ange renoue avec des souvenirs qu’il s’était efforcé d’oublier. Et l’oeuvre en gestation se nourrit de l’émergence de sentiments nouveaux.
Faire de Michel-Ange le personnage d’un roman n’est pas inédit (voir ici), et l’idée semble avoir encore de beaux jours devant elle car les lecteurs se sont, une fois encore, enthousiasmés. Ce roman m’a cependant laissée un peu sur ma faim. La froideur de Michel-Ange, le mystère peu utile qui entoure le décès du jeune moine, l’impression de survoler les différents personnages secondaires ne m’ont pas permis d’entrer pleinement dans un roman où les différents chapitres semblent juxtaposés plus que liés entre eux. Certains passages très poétiques sont agréables, et l’évolution de Michel-Ange au cours de son séjour pas inintéressante. Mais il reste toujours un je-ne-sais-quoi maintenant le lecteur à distance. Cette « pietra viva » manque tout bonnement de vie. Et le choix de la couverture en édition de poche est surprenant : pourquoi n’avoir pas choisi une oeuvre sculptée plutôt que peinte, de Michel-Ange ?
Pietra Viva, Léonor de Récondo, 2013.
Oh quel dommage ! J’ai beaucoup aimé ce roman très intimiste, plein de sensualité, et très viant.
La remarque sur la couverture est en effet pertinente!
D’autant que le roman évoque plusieurs oeuvres sculptées de Michel-ange…
Humm, c’est vrai que cette distance choisie par l’auteure séduit ou au contraire bloque un peu… C’est à double tranchant. J’espère malgré tout qu’elle ne te rebutera pas de poursuivre ta découverte de Léonor de Récondo 🙂
Maintenant que je sais à quoi m’en tenir, et que le style de l’auteur est intéressant, il n’est pas impossible que je lise un autre de ses romans à l’avenir.
J’avais bien aimé, beaucoup moins son dernier !
Alors je vais peut-être faire l’impasse sur le dernier…
J’ai toujours entendu que ce roman était meilleur que Amours mais tu décris bien ce qui te dérange (cette distance) et je sais que ça a tendance à refroidir ma curiosité !
D’autres lecteurs ont été séduits par le ton du récit. Tu devrais peut-être donner sa chance à ce roman, grâce à un emprunt en médiathèque par exemple.
J’ai remarqué que les critiques des romans de Léonor de Récondo sont toujours tranchés, elle ne laisse pas indifférent. J’ai lu celui-ci et le dernier (que pour ma part j’ai préféré). Comme je suis passionnée par Michel Ange, j’ai beaucoup aimé ce roman et notamment tous les passages tournant autour de la carrière de marbre, de la sensualité de la pierre.
J’admire beaucoup l’oeuvre de Michel-Ange, et c’est sans doute ce qui m’a déçue ici : la froideur du récit ne le met pas suffisamment en valeur.
Je suis moi même une immense admiratrice de Michel Ange et je trouve que l’on ressent bien sa quête de perfection au travers de son travail. Et je pense que c’était un homme difficile, ténébreux. Et qu’avait tu pensé du Michel Ange de M. Enard ?
L’approche de M. Enard m’avait vraiment plu. C’est peut-être une question de style, ou de contexte. Chez L. de Récondo, tout semble froid, comme le marbre, même la passion de Michel-Ange pour son art.
Je pense aussi que c’est une question de style, tu n’es pas la première à me dire que celui de Léonor de Récondo est froid.