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Lors du dernier Salon du Livre pour la jeunesse de Montreuil, j’ai découvert une collection des éditions Gallimard qui propose des romans aux thèmes plus variés que les sempiternels magiciens / sorciers / vampires et consorts. Une de mes collègues a craqué pour Souviens-toi, qu’elle m’a gentiment prêté.
Joséphine se souvient de sa soeur jumelle, Juliette. Un demi-siècle après sa mort, le manque est toujours aussi profond. Pour faire la lumière sur cette disparition, elle se décide à faire face à son assassin présumé, Armand, le petit ami de Juliette.
Mêlant souvenirs des vivants, journal de Juliette, passé et présent, c’est un récit complexe pour de jeunes lecteurs qui est proposé. Chacun des protagonistes ne connaît que certains pans de la vie de Juliette. Le secret de sa famille notamment, si lourd à porter, est une clé de sa disparition. Pour s’y frotter, Joséphine trouve dans sa voisine, qu’elle s’était pourtant jurée de garder à distance, une alliée de premier ordre.
Les thèmes abordés dans ce roman ne sont pas aisés à présenter à de jeunes lecteurs. Ils sont cependant traités ici avec une grande délicatesse, et agrémentés de quelques parenthèses plus légères, parfois drôles. Les relations humaines, au sein de la famille comme avec voisins ou amis, sont au coeur de l’intrigue. L’auteur montre combien il est difficile de comprendre les autres, de les aider au bon moment. Elle sait aussi rendre avec vraisemblance l’atmosphère d’après-guerre, quand l’heure est venue de faire les comptes.
Merci, Mélanie !
Souviens-toi, Elisabeth Combres, 2013.
Ce livre semble montrer une certaine complexité chez soi et chez les autres.
Et c’est ce qui le rend, à mon avis, peu évident pour de jeunes lecteurs.
J’ai trouvé, pour ma part, ce récit assez plat, le secret, éventé si tôt que j’attendais d’autres révélations , au moins le portrait de ce grand-père innommable au coeur du drame, mais tout reste en surface, comme l' »amitié » improbable avec Yvette et « le coup de coeur » pour Ernesto qui réveillent un peu tard l’humanité de cet Alceste au féminin. Un ado peut-il être sensible aux états d’âme de vieillards? car la jeunesse des personnages est survolée, le cahier de Juliette n’est pas le journal d’Anne Franck!
Je crois qu’il y avait matière pour un beau roman mais je reste sur ma faim.
Plus que les personnages adolescents (le cahier de Juliette manque effectivement de profondeur), ce sont en effet les plus âgés qui ont aussi retenu mon attention, en particulier Yvette. Et maintenant que tu le soulignes, il est en effet difficile pour de jeunes lecteurs d’y être sensibles. Mon grand âge m’aura fait perdre cela de vue…
J’espère que tes lectures de vacances te réserveront de meilleures surprises !
Si tu as l’occasion, empare-toi du destin d’Hattie et de ses douze tribus (Les douze tribus d’Hattie d’Ayana Mathis), un bijou d’émotion! sinon, je te le garde au chaud…
Je vais regarder s’il est disponible à la médiathèque. Merci pour le conseil, qui confirme ce que tu m’en as dit au début de ta lecture. 😉