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couvstartedearlytookmydogLeeds, avril 1975. Une jeune policière découvre un enfant de quatre ans dans un appartement où il a côtoyé le cadavre de sa mère pendant plusieurs semaines. Leeds, aujourd’hui. Tracy Waterhouse, à la retraite depuis peu, glisse une poignée de billets à une prostituée, en échange de la fillette qu’elle malmène dans les allées d’un centre commercial. A quelques pas de là, Jackson Brodie vient au secours d’une actrice âgée en proie à des pertes de mémoire.

Si ces événements semblent n’avoir aucun lien entre eux, ils finissent néanmoins par s’enchevêtrer, et même par se télescoper pour bâtir une surprenante intrigue. Les personnages se croisent, s’observent, s’évitent, croient suivre leur route personnelle, alors qu’ils ne peuvent avancer les uns sans les autres. Le plus important d’entre eux reste Jackson Brodie, désormais heureux propriétaire d’un chien (répondant au doux de « L’Ambassadeur ») tout juste sauvé des griffes d’un propriétaire qui le martyrisait. En vadrouille aux quatre coins du pays, il a échoué dans le Yorkshire pour répondre à la demande d’une jeune mère de famille néo-zélandaise. Il est sur la piste de ses parents biologiques, et ne s’imagine pas de prime abord dans quel invraisemblable guêpier il plonge tête baissée. Une voiture volée, un quasi homonyme, un séjour à deux doigts d’être fatal dans une benne à ordures, des policiers véreux et une assistante sociale en goguette, mais aussi une rencontre avec une fée et quelques bons moments avec Julia, tels sont les ingrédients du séjour de Jackson Brodie à Leeds.

C’est sans doute le roman le plus dense que j’aie lu de Kate Atkinson. Deux trames temporelles s’entremêlant, moult points de vue (presque autant que de personnages) se succédant, des intrigues annexes à la fois touchantes et palpitantes, des rebondissements à tire-l’arigot, ces près de quatre cents pages tiennent le lecteur en éveil. Elles renforcent par ailleurs l’attachement qu’il peut porter au héros récurrent qu’est Jackson Brodie. Et, charmant détail qui finit de convaincre du talent de l’auteur, des citations de Shakespeare ou d’Emily Dickinson disséminées un peu partout, au coeur de la narration comme dans la bouche des personnages. Il semble inutile, arrivé à ce point du billet, de préciser que cette lecture m’a enthousiasmée. Et dire que ce roman était dans ma PAL depuis plus d’un an ! On néglige trop souvent les richesses cachées des PAL…

Parti tôt, pris mon chien, Kate Atkinson, 2010.

objectif pal

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