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Pour profiter agréablement du week-end prolongé de la semaine passée, j’ai succombé à une subite envie de retrouver Isabel Dalhousie…
Toujours directrice de la Revue d’éthique appliquée, et toujours amoureuse de Jamie, Isabel savoure chaque instant de sa vie. Par l’intermédiaire de sa nièce Cat, fière propriétaire d’une épicerie fine, elle fait la connaissance de Jane. La jeune femme, elle aussi philosophe, se trouve à Edimbourg pour des travaux de recherche. Mais ce qui lui tient le plus à coeur, c’est de faire la lumière sur ses origines. Abandonnée à la naissance et adoptée par une famille australienne, Jane connaît l’identité de sa mère biologique, malheureusement décédée quelques années après sa naissance. Elle compte sur l’aide d’Isabel pour retrouver son père. Isabel, que la maternité a beaucoup changé et qui, en bonne philosophe, s’interroge quotidiennement sur les liens entre parents et enfants, ne peut refuser la demande de Jane.
Le résultat de ces investigations n’est pas vraiment l’enjeu du roman, car son héroïne parvient toujours à ses fins. L’intérêt de l’histoire tient davantage à la manière d’atteindre le but fixé et aux personnes qu’elle rencontre chemin faisant. Deux thèmes occupent le coeur de l’intrigue : le mensonge et la stabilité dans une relation amoureuse. Sur le point de se marier, Isabel ne peut s’empêcher d’analyser les liens unissant les couples qu’elle croise. Elle s’arc-boute par ailleurs sur la conviction qu’il faut à tout prix éviter de mentir, dans le domaine familial comme dans le domaine public. Elle accepte ainsi de dénoncer sa nièce aux autorités sanitaires après que des champignons de son épicerie l’aient rendue malade. Elle essaie, en vain, de convaincre Jane de se soumettre à un test pour qu’elle soit certaine d’avoir bel et bien retrouvé son père. Face à la rigidité qui gagne sa fiancée, Jamie se montre moins combattif que le lecteur en a eu l’habitude. Même Grace, la gouvernante d’Isabel, ne lui tient guère tête cette fois.
L’art est peu présent dans ce volume de la série. C’est dans un monde plus pragmatique que les personnages évoluent. Mais le plaisir de suivre leur évolution, d’anticiper les rapports de force qui pourraient se dessiner dans le prochain épisode, font que les amateurs de cette série ne seront pas déçus. On apprécie une fois encore de parcourir les rues d’Edimbourg, ses parcs et ses monuments, de découvrir quelques pans de l’histoire écossaise. Et un des plaisirs de cette lecture fut, pour moi, qu’elle s’est faite en anglais. Les traductions ont beau être soignées, rien ne vaut la version originale, où chaque mot a été choisi avec soin par l’auteur.
The Forgotten Affairs of Youth (Les lointains tourments de la jeunesse), Alexander McCall Smith, 2011.
Merci Mrs Pepys ! Grâce à toi je découvre brièvement une autre partie de l’oeuvre d’Alexander McCall Smith, je ne le connaissais que pour les aventures de Mma Ramotswe.
L’esprit est assez proche de celui des aventures de Mma Ramotswe : Isabel devrait te plaire !
Je note, alors !
Je suis cette série avec beaucoup de plaisir également, je viens de lire Le bon usage des compliments 🙂
Les différents volumes de la série sont de qualité inégale, mais quand on s’est attaché aux personnages, on y prend toujours du plaisir.
A chaque fois que tu publies un billet sur ses aventures je me dis que je dois lire le deuxième. Un jour je le ferais o/
Un jour ! pour te donner du coeur à l’ouvrage,, tu peux aussi aller relire les billets de Cécile.