« Le destin extraordinaire d’un chat abandonné » : derrière ce sous-titre, un peu racoleur il est vrai, se cache l’histoire du chat qui vécut pendant un peu plus de dix-huit ans ans dans la bibliothèque de Spencer, Iowa.
L’auteur, Vicky Myron, est la directrice de cette bibliothèque. Par un froid matin de janvier 1988, elle découvre, dans la boîte destinée aux retours hors des horaires d’ouverture, un chaton fort mal en point. Une fois donnés les premiers soins, le personnel des lieux se prend d’affection pour l’animal. Convaincre le conseil d’administration d’accepter la présence permanente d’un chat dans l’enceinte de la bibliothèque n’est pas évident, mais l’engouement rapide du public pèse lourd dans la décision. C’est que le félin en question est très sociable. Il prend possession des lieux et s’impose auprès des visiteurs de la bibliothèque à grand renfort de ronronnements et de câlineries. En quelques mois, sa réputation grandit. On vient de tous les Etats-Unis pour rencontrer Dewey Readmore Books (tel est son nom complet), et même de l’étranger (une télévision japonaise passe une journée entière à filmer le phénomène).
C’est un joli hommage que rend ici Vicky Myron à Dewey. Elle ne se contente pas de louer les qualités de celui qu’elle considérait comme son chat. Elle dresse aussi un émouvant tableau de l’Iowa, en particulier de la ville de Spencer. Son intérêt se porte également sur le rôle des bibliothèques dans les villes de taille moyenne aux Etats-Unis, ainsi que sur l’évolution du métier de bibliothécaire au cours des années 1990 et 2000. On regrette néanmoins la place que prennent certains chapitres largement autobiographiques, où il est principalement question des ennuis de santé de l’auteur et de ceux des membres de sa famille. L’humour dont use souvent Vicky Myron pour raconter la vie de Dewey est appréciable. Le récit des aventures de ce chat un peu hors normes est plus pertinent que le sentimentalisme larmoyant qui, de temps à autre, surgit au détour d’un chapitre (une dérive qu’a su admirablement éviter Akira Mizubayashi).
Il s’agit donc d’un ouvrage assez inégal, qui n’en reste pas moins intéressant à lire. A conseiller en priorité aux lecteurs adeptes des livres aussi bien que des chats…
Dewey, Vicky Myron, 2008.
Pour les curieux anglophones : le site Internet consacré à Dewey…
keisha a dit:
Lu évidemment et je me réjouis qu’il soit en poche. (et, psst, je croyais que Dewey avait atteint 18 ans?)
mrspepys a dit:
Après vérification sur le site qui lui est dédié, il aurait même dépassé son 19e anniversaire ! Mea culpa.
Kimysmile a dit:
Dans ma Wish-list 🙂
mrspepys a dit:
Sa sortie en poche est une bonne excuse pour exaucer ce voeu…
soukee a dit:
Je l’ai lu lors de sa sortie et j’avais été rebutée par le sentimentalisme que tu évoques… 😦
mrspepys a dit:
Je comprends tout à fait que cela puisse gêner certains lecteurs. D’habitude cela me rebute aussi, mais cette fois j’ai réussi à passer outre.