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couvconfidentLa boîte aux lettres de Camille ne désemplit pas. La disparition de sa mère suscite un déluge de condoléances. Dans ce flot de lettres, une enveloppe retient son attention. Plus épaisse que les autres, elle contient le début d’une histoire. A l’aube de la Seconde Guerre mondiale, une jeune femme accepte de porter l’enfant d’une autre. A mesure que s’éveille l’instinct maternel, elle comprend qu’il lui sera impossible de renoncer à la petite fille qu’elle a mise au monde. Au fil de sa lecture, de lettre en lettre, Camille sent qu’il ne s’agit pas seulement d’une histoire, qu’elle est directement concernée par ce qu’elle raconte.

« Un premier roman. Cinq prix littéraires » clame le bandeau qui orne ce livre en librairie. A quelques minutes d’embarquer dans le train qui m’emmène à Troyes, je n’hésite pas longtemps, d’autant plus que les billets des camarades blogueuses sont enthousiastes. Effectivement on entre rapidement et facilement dans cette histoire, qui alterne le récit que fait une Camille peinant à se remettre de la disparition de sa mère et celui des lettres. On tourne les pages avec impatience, avec comme une angoisse au ventre. Le mal d’enfant, la peur de n’être plus aimée, la drôle de guerre et la débâcle sont rendus avec soin. Et puis, arrivée à la moitié du roman, un petit détail est venu brouiller le plaisir de cette lecture. Une ficelle un peu grosse pour faire avancer l’histoire : le surgissement des églises à pans de bois au détour d’une soirée entre copines a fait se lever un sourcil. L’intervention d’un expert en la matière quelques pages plus loin a définitivement tout gâché. Quant au cahier qui conclut (et en même temps répète) le récit, c’est un procédé assez peu subtil au regard de celui utilisé par l’auteur pour entamer son roman. Et ne parlons pas du dénouement, qui est largement prévisible, et donc pourrait être épargné au lecteur.

Malgré une histoire intéressante, très riche en émotions, plutôt bien documentée (comme le souligne la bibliographie proposée), malgré un style agréable, difficile de partager l’engouement qu’a fait naître ce roman sur les blogs. Je suis restée sur ma faim, coupée dans mon élan par ce qui peut paraître un détail. Une impression semblable à celle ressentie lors de la lecture de La liste de mes envies. Sans doute ne suis-je pas faite pour ces romans où les sentiments tiennent le haut du pavé, et qui savent plaire à la majorité des lecteurs.

Le confident, Hélène Grémillon, 2010.

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