Il m’arrive de plus en plus souvent de céder aux tentations de lecture picorées sur le blog de Keisha. Ce qui donne lieu à de belles surprises, comme avec Patrick Leigh Fermor par exemple. Dans ces conditions, il est difficile de résister, lors d’un passage en librairie, à l’appel d’un titre croisé sur son blog. Aussitôt acheté, aussitôt lu. Le trajet en train entre la librairie et la maison a suffi pour dévorer le quart de l’ouvrage.
C’est qu’Agnès Desarthe (dont, à ma grande honte, je n’ai encore lu aucun roman) raconte fort bien comment elle est parvenue à dépasser sa « librophobie ». Entourée de parents attachés aux livres comme à la lecture, bonne élève, elle ne parvient pas à aimer lire. Elle préfère de loin l’écriture, où elle libère son imagination débordante.
Revenant sur son apprentissage de la lecture, sur ses expériences scolaires et sur les ruses familiales destinées à lui faire découvrir les bienfaits des livres (recourir à la série noire, plus à même de faire tourner les pages, entre autres), elle explique comment certaines personnes (des professeurs notamment) ont joué un rôle clé, pourquoi certains moments de la vie sont plus propices pour se libérer des blocages. Elle laisse aussi une large place à son activité de traductrice, décrivant avec talent ses multiples pièges et les ruses destinées à les contourner.
Si l’histoire familiale de l’auteur permet de comprendre son rapport à la langue française et à la lecture, l’explication psychologisante de sa découverte du plaisir de lire ne m’a pas tout à fait convaincue. Le ton dérape parfois, laissant paraître un tantinet d’autosatisfaction. Malgré ces bémols, c’est un livre le plus souvent touchant, qui m’a donné envie de découvrir un des auteurs dont Agnès Desarthe assure les traductions en français. Encore une bonne pioche chez Keisha.
Comment j’ai appris à lire, Agnès Desarthe, 2013.
Et un premier titre pour le challenge relancé par George, Le nez dans les livres, saison 2.
Le salon de mrs pepys 
Bon billet! ^_^ Je suis ravie que ce récit ait répondu à tes attentes (c’est toujours un peu stressant de conseiller un bouquin aux autres…)
Pour ton bémol, oui, dans les mêmes conditions, tout le monde n’aurait pas développé une bibliophobie. Mais si l’auteur s’analyse, après tout…
Je parie que tu as noté le même auteur qu’elle traduit? ^_^
C’est probablement le même auteur. 😉 Le personnage qui change de prénom entre la version anglaise et la version française m’a convaincue d’aller y jeter un oeil…
J’ai envie de lire ce livre depuis qu’il a été présenté dans La grande librairie, mais impossible de le trouver par chez moi u_u Je suis un peu dépitée, je pense que je vais finir par leur commander.
Ne me dis pas qu’en ta contrée les librairies sont si mal achalandées ! je ne le croirais pas…
Voilà un livre déjà cité deux fois pour le challenge ! il me donne bien envie !
Ta PAL risque de souffrir, alors…
Je le crains mais elle n’est plus à ça près 😉 !
J’ai bien aimé cette lecture sans que cela soit un coup de cœur, je ne l’ai pas trouvé qu’elle était dans l’autosatisfaction…
Je l’ai lu au début de notre challenge de l’été 🙂
A certains moments surtout, on a quand même l’impression d’une fausse modestie…