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couvcesare1La famille Borgia a fait coulé beaucoup d’encre depuis des siècles. Des essais, des romans (dont un par Alexandre Dumas), des bandes dessinées (celle de Jodorowsky et Manara en particulier), et même une série télévisée vendue à grand renfort de publicité. Il faut dire que cette famille espagnole compte dans ses rangs un grand nombre de personnages hors normes. Parmi eux, c’est celui de Cesare qui a retenu l’attention de Fuyumi Soryo : elle en a fait le héros d’un manga en dix volumes (dont les quatre premiers sont parus en France, et le cinquième est prévu pour le mois de septembre).

En 1491, Angelo da Canossa, jeune orphelin sous la protection de Laurent de Médicis, fait ses premiers pas à l’université de Pise. Naïf et maladroit, curieux et vif d’esprit, le jeune homme fait la connaissance d’autres étudiants florentins, dont le fils de son protecteur, Giovanni. Contre toute attente, c’est cependant avec Cesare Borgia qu’il se lie d’amitié. A ses côtés, Angelo découvre les inégalités sociales, les enjeux de la politique italienne, les querelles pour les honneurs religieux. C’est par ses yeux que le lecteur apprend à mieux connaître Cesare Borgia et sa famille.

couvcesare2De la série, j’ai pu lire les deux premiers tomes. La qualité des dessins et un tantinet de curiosité historique m’ont poussée à cette lecture. Et j’ai été surprise d’y prendre plaisir. Les illustrations, surtout les paysages urbains et les intérieurs des bâtiments, qui prennent une page pleine, voire une double page, sont d’une grande qualité. Le contexte historique, comme les éléments biographiques du personnage principal, sont exposés avec clarté. Le travail semble avoir été très documenté, comme tend à le prouver la longue bibliographie (deux à trois pages) figurant à la fin de chaque volume. Le déroulement de l’intrigue est mené à un rythme suffisamment lent pour que le lecteur puisse se faire une idée claire des enjeux de la période. Des chapitres bien découpés font se succéder les aventures du jeune Angelo aux côtés de Cesare. Des personnages très connus, comme Laurent de Médicis, Leonard de Vinci ou Christophe Colomb, sont introduits. Pour chacun d’entre eux, une petite anecdote sur leur carrière ou leur devenir est proposée, souvent explicitée par des notes.

Pour un lecteur absolument ignorant de l’époque et de ses enjeux, ce manga apparaît comme une bonne entrée en matière. Quant au lecteur plus calé en histoire, s’il note de ci de là quelques inexactitudes, il ne peut que trouver plaisir à cette évocation de la fin du XVe siècle italien. Etonnée par la qualité de ce manga (qui n’est pas sans rappeler celle de Thermae Romae), je devrais, à n’en pas douter, poursuivre la lecture de la série.

Cesare (tomes 1 et 2), Fuyumi Soryo, 2006.

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