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Nommée conservatrice à Versailles, avec comme domaine d’action les tissus anciens, Pénélope Breuil s’efforce de se faire une place dans cette grande maison pouvant parfois s’apparenter à un panier de crabes. Sa découverte des lieux et des personnes coïncide avec une succession d’événements pour le moins surprenants : un meuble apparu comme par miracle dans les appartements de la Reine, un cadavre flottant sur le grand canal. Et s’ajoute au tableau un Chinois à la réputation sulfureuse, prêt à tout pour mettre la main sur les plans à même de faire construire un Versailles dans l’empire du milieu. Secondée par son fiancé, l’exubérant Wandrille, Pénélope arpente en tous sens le palais des rois, s’initie au jansénisme et même l’enquête avec brio.

Ce roman aux accents policiers est à la fois une visite des coulisses du musée versaillais, une plongée dans l’histoire du jansénisme et un exquis divertissement. Le ton est souvent drôle, un tantinet ironique voire cynique. Le style enlevé sert avec talent des personnages aussi fantasques qu’attachants. Il est manifeste qu’un travail documentaire a été minutieusement conduit en amont de la rédaction. Les anecdotes et petits détails croquignolesques, sans oublier les mises au point historiques, alimentent l’intrigue sans l’alourdir. Impossible de voir Versailles du même œil après cette lecture. Pour avoir vécu dans cette ville, j’ai tout particulièrement apprécié les gentilles piques visant une partie, très visible, de la population. L’auteur s’en donne à cœur joie, sans méchanceté ni condescendance.

On n’a pas véritablement affaire ici à un chef-d’œuvre, toutefois ce roman sans prétention permet de passer un très bon moment, et offre aux lecteurs férus d’histoire une entrée en matière convenable dans le jansénisme.

 Intrigue à Versailles, Adrien Goetz, 2009.

Et aussi pour le Challenge Petit Bac, une lecture dans la catégorie « lieu ».

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